Horizons Crevés au bord de la route

Ferdinand Legendre

Horizons Crevés au bord de la route


N'écris que dans l'urgence, n'aime qu'à petit feu, n'insulte que l'ombrage, oublie d'être insolent, ne négocie que mort, n'anime que des repas, inspire un coup d'enfance, recrache un hématome, respecte tes fantômes, accueille tant de chimères que les vagues ne rouillent, que tu ne vois que père, que le silence t'oublie, comme on oublie d'aimer, ne craint que les plus proches, fais des trous dans tes poches et dans le bois des murs, vomis sur les murmures, évoque l'innocence, n'en parle que s'il le pense, ou bien tais toi et danse, plus tôt que de nausée, au bord de la cuvette, n'érige que sans mérite, n'ai crainte si elles t'imitent, ne pleure plus les idiots, frapper les cordes vives, ne crie que la torture, comme il est dur de vivre, ne t'éloigne pas du bord, mais ne t'approche pas trop, épris dans la douleur, des souvenirs sur le dos, à mesure que l'écran sans âme de pixels, écrire autant que celle, c'est déchirer la peau, comme on dessine à l'encre, sur ton corps un tableau, de pastels en séquelles, partager un fond d'verre, ou bien finir sous terre, c'est l'infini mépris, c'est l'égo égorgé, et de s'aimer si peu, qu'on ne vivrait pas mieux, que de plaisir forgé,l'esprit fort embrumé, qui laisseraient sous tes yeux, misère et bords de mer, autant de contre-temps que d'infinis fumées…

... horizons crevés au bord de la route.

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