Hurler à la lune.

Il est de ces soirs mystérieux où la vie nous prend à la gorge,

Comme un serpent vicieux prendrait une proie sans réserve.

Il est de ces journées glauques faites de nuages gris en formes de prologues,

Qui annoncent sans retenue aucune, la couleur absente, la mort d'un rêve.

Elle est là invisible, rappelant indifférente et froide le sens si vide de nos vies éphémères.

La voix nouée, ne saurait elle crier l'absurde poids de nos existences.

Comme la corde du pendu, elle restera muette à l'aube de la sentence.

Absente d'un présent conscient, elle régit pourtant le sens de nos vies,

Rêver restera peut être le point d'orgue, la jouissance extrême de l'existence,

En de douces volutes bleues et de notes gitanes, les rêves iront toucher la lune.

Entre une guitare et un saxophone, une petite fleure renaitra de ses cendres,

En hommage à la vie, et il n'y aura ni souffrance, ni compromis.

Juste des airs de ne pas en avoir l'air, juste un peu de dignité, juste un petit peu.

Juste un petit peu pour se dire que malgré tout, nous étions unis,

Pour le meilleur et même le pire et peut être un peu plus.

Il est de ces soirs ambigus où l'on aimerait hurler à la lune et même au-delà,

Pour se sentir encore un peu vivant, pour reprendre à la terre son butin.

Celui qu'elle vient de reprendre si injustement, sans aucune forme de procès.

Nous étions si lointains et si proche à la fois, puisque le temps est inhumain,

Qu'il hurle à nos oreilles, que parfois le bonheur et le chagrin, n'attendent le matin.

A mon père.