Il fallait t'écrire encore

Ferdinand Legendre



Il fallait t'écrire encore,
Depuis les échassiers courbes,
Et devant mes envies sourdes,
Comme un bancal décor.

Au milieu des mains tendues,
Et des lames affutées,
Il ne fallait pas lutter,
De compliments attendus.

Mais derrière les mains humides,
De traces élancées et fines,
Déambulent et dessinent,
Des esthétiques timides.

Il fallait qu'ils marchent au pas,
Leurs petites jambes sur mon doigt,
L'allure convaincue que toi,
Tu n'es conflit ni combat.

Il fallait tant prendre l'air,
Que nous allions étouffer,
A force d'occire des fées  ,
Et de violer les enfers,

Et de prendre dans mes bras,
Des mots tant qu'il en pleuvait,
Et tout comme je m'abreuvais,
De chuchotements sous les draps,

Il fallait t'écrire encore,
Tous ces mondes imparfaits,
Ces univers en effet,
Ces nombreux et hauts rebords,

Ces jardins abandonnés,
Ces poupées de verres en fer,
Ces nombreuses orphelines,
A qui l'on promet l'hiver,

Je t'écrirais aujourd'hui et je t'écrirais demain,

Pour t'abriter de la pluie et t'essuyer de mes mains.

Et entre les hautes tours quelques tiges de lumières,

Feront briller dans tes yeux un vertige de poussière.

Signaler ce texte