Il paraît

Il paraît qu'on finira tous sous terre,

Ou en cendres, histoire de continuer à pourrir l'atmosphère,

Paraît qu'on ira au Paradis ou en Enfer,

Il paraît même que si je meurs ce sera la fin de la belle ère,

Par ce que je ne suis qu'un humain égocentrique,

Par ce que sans moi tout ne serait que panique,

Je suis le créateur de la bombe atomique,

Et pour vous rassurer, j'emplis des briques,

Je construis des maisons pour des cons aux dents d'or,

Alors que certains meurent dans l'aurore,

Sous des bombes ou noyés près du port,

De faim ou brûlés jusqu'au fin fond de leurs pores,

Je suis capitaliste,

Et vous êtes sur ma liste,

De gens que je piste,

Et je suis tellement triste,

Je parle couramment finances et business,

Je parle abondamment éloquence et fesses,

Par ce que les femmes, je les domine,

Voyez-vous ma triste mine ?

Mes putains se sont toutes barrées,

Alors j'me noie dans ma médiocrité,

C'est pas grave, des putains y en a des milliers,

Et puis celle-là n'était pas assez maquillée,

Je suis ce visage sans nom que vous croisez dans la rue,

Celui que jamais vous n'aurez reconnu,

Costard, et mallette m'as-tu-vue,

Tout m'est dû,

Vous n'êtes que misérables sur le bas côté,

Vous n'êtes que féministes dévergondées,

Vous n'êtes que gosses paumés sur la chaussée,

Vous n'êtes que des amoureux illettrés.