Il s'agit d'oublier

douxfoutropforever

Ce n'est pas de moi, j'ai trouvé ce texte sur le site "éclore en conscience" ...


 


 

Tracer son fil d'or

De devenir en être

Trajectoire instable

Comme une flèche

Sans pointe et sans plume 


 

Sur ces chemins taciturnes

Aux traces effacées

Il y a trop d'enfance

Ou pas assez


 

Et le temps alors

Le temps intransigeant qui file à toute allure

Vers l'horizon miroir

La seconde illusoire et l'aiguille des siècles

Les étés pourrissants

Les longs hivers rongés par l'ardeur d'un autre âge

Les printemps embourbés dans l'ordre un peu trop sage

À penser cette vie plutôt que de la vivre

Les fragrances rancies du flacon de l'absence


 

Pour pister les raisons du passé d'un futur

Mortes-saisons du souvenir et de l'oubli

Que d'heures trépassées à craindre    à désirer

Les automnes pressés des fruits toujours trop verts

Tout cet or perdu


 

Le temps

Vous pourrez le rattraper

Nous avait-on dit

La mort c'est pour plus tard

Mais le temps toujours

Est en retard d'une éternité

 

 

Alors

Alors rien

La grâce seule

A une longueur d'avance sur le regret

 


 

Les nuages naviguent

Avec le vent d'Ouest

Sur une mer bleue

Le ciel est impassible

Comme l'écoute

 


 

La pensée est trop lente

Pour saisir sur le vif

La beauté du monde


 

 Et pendant ce temps

Le soleil continue

Sa ronde sans escale

Sans se soucier

Du feu consumé

Qui n'a pas d'histoire

 


 

La pensée suprême

Est toujours impersonnelle et paradoxale

Son koan est une éclipse brève et légère

Bulle évanescente éclatant sous son propre poids

 


 

Devant la marée montante de l'évidence

Tous nos rêves d'écume fondent dans le sable

L'art se défige et vole en éclats d'ignorance

Et nos puzzles savants se déclinent en fables

 


 

Dans la toile sacrée d'un ventre qui jubile

Du plus petit des dénominateurs communs

Un être arachnéen    tout en douceur    savoure

L'expansion-contraction du grand corps-univers

 

 

Le regard d'un bébé innocente le monde

C'est le tien qui survit dardant sous les décombres

Depuis l'apocalypse d'un temps linéaire

Aucune métaphore n'a pu conjurer

La sphère expansive de l'émerveillement

Présence mère veilleuse irradiant les choses

Exaltant formes et couleurs

Sensations et sonorités

Ô clair pressentiment de se confondre en Toi

 

Qui vibre au cœur de tous nos mondes

 

Et toi mon cher lecteur ô lecteur dérouté

Quel regard percera jusqu'au bulbe du voir

À contre-courant de tes perceptions

Pose-toi la question amarescente et joyeuse

Pour qu'elle s'enracine dans le rien du Soi

Sans formuler    sans circonscrire    sans conclure


 

Le prodige n'est pas qu'au sein des galaxies

L'esprit ou la conscience un jour soit apparu

Sempiternel mensonge ou inversion du sens

Tel un conte anodin aux effets ravageants

Le miracle sans nom est pure apostasie

L'univers au contraire émerge en ta conscience

Savoure ainsi chaque évènement de ta vie

Non pas comme une créature assujettie

Mais comme un créateur ébaubi par son œuvre

Et souviens-toi    le monde commence aujourd'hui

 

 

Qui suis-je    qui suis-je    dépose la question

Dans l'alambic du cœur    chaque jour chaque nuit

Dans le chaudron du doute au milieu des pensées

Écharde interstitielle incisant le prodige

Dans le cercle sans centre aux rayons de lumière

Aiguise la question comme un mantra sincère

Qui suis-je    qui suis-je    c'est elle qui concentre

Le sésame de l'être et l'art de l'éclosion

L'inconcevable est dit   la transfiguration



 

Jusqu'où ira le verbe tentaculaire

Pour enserrer dans sa rage grimpante

Le tronc de l'indicible

Avant de capituler

En silence

 


 

Combien de fois faut-il plisser une émotion

Pour contenir la bénédiction des larmes

Et se rapprocher du disparaître

La déplier ensuite pour faire le tour de la terre

Avec le cordon des renaissances

 


 

Jusqu'où est-il possible d'apprendre à déceler

Le souffle d'un être ou le poids d'une pensée

Puisque tout est rythme

Anticiper le creux dans la crête

Sentir l'espace à partir du contour

Ouïr la vibration de la lumière

Avant qu'elle n'atteigne la rétine

Et se décline en couleurs

Puis-je devancer dans ton regard

Ton ventre qui se noue ou ta soif qui affleure

 


 

Sur le chemin du retour seul l'amour transfigure

La nuit impassible

En laquelle tout se manifeste et se dissout

Veille silencieusement


 

 

En arrière-plan    en attente de rien

Au seuil de tous les possibles

Et apprécie tout ce qui en elle s'éclaire

 


 

Me pencherai-je un instant

Au-dessus de l'herbe matinale

Pour contempler ces loupes d'eau brillantes

Avant que ne s'évapore

La rosée du monde

Et avec elle

Un milliard de miroirs

Plus éphémères encore

Qu'une vie d'Homme

 


 

Que de fragments

Que de totalités

Que de mondes

Que de reflets

 


 

Quel visage remontera du fond de ma mémoire

 

Au moment

De ne pas

Choisir

 


 

Aller    ni loin    ni longtemps

Mais   s i m p l e m e n t

Aller


 

 

Alors

Alors rien

Car au soir de notre vie

Nous n'aurons plus besoin d'images

Un seul regard abolira toute distance

 

À l'apoastre des naissances

Toute pensée est orpheline

 

Mais alors    comment faire    confiance

Au silence    au rien

 

Ausculter la violence du faire

Au moment même où le moi se déploie

Abdiquer pleinement tout espoir d'arborescence

Mourir à soi-même    encore et encore

Toujours comme pour la première fois

Avec cette confiance irrationnelle

Illuminant le regard de l'enfant

Qui se relève après une chute mauvaise

Pour courir de plus belle

 

Car alors la connaissance sera spirale

Et la pensée    comme l'extension lumineuse

D'une science inespérée

Jouera aux dés avec l'inconnu de la matière


 

 

Pour bâtir de nouveaux mondes

Dans l'au-delà de l' ici et l'ailleurs du maintenant

L'amour redeviendra l'amour

Ce qu'il fut de toute éternité

Son chant vibrera jusqu'aux confins du silence

La fin épousera l'origine

 

Car il s'agit de se souvenir

D'oublier

Puis de se souvenir encore

De l'empreinte originelle

Du verbe et de l'argile

Surgissant de la nuit la plus éblouissante

De ce rêve qui me rêve

De ce rythme qui me berce

De ce souffle qui m'anime

De cet Autre qui m'enfante

 

Car alors

Toute chose sera propice

Et la parole    pure offrande

Célébrera le rien

 

 

Le      Rien

du

Tout

Il s'agit d'oublier

Puis de se rappeler

D'oublier encore

Quitter le vu

Pour voir vraiment

 

Tracer son fil d'or

De devenir en être

Trajectoire instable

Comme une flèche

Sans pointe et sans plume

 

Sur ces chemins taciturnes

Aux traces effacées

Il y a trop d'enfance

Ou pas assez

 

Et le temps alors

Le temps intransigeant qui file à toute allure

Vers l'horizon miroir

La seconde illusoire et l'aiguille des siècles

Les étés pourrissants

Les longs hivers rongés par l'ardeur d'un autre âge

Les printemps embourbés dans l'ordre un peu trop sage

À penser cette vie plutôt que de la vivre

Les fragrances rancies du flacon de l'absence


 

Pour pister les raisons du passé d'un futur

Mortes-saisons du souvenir et de l'oubli

Que d'heures trépassées à craindre    à désirer

Les automnes pressés des fruits toujours trop verts

Tout cet or perdu

 

 

Le temps

Vous pourrez le rattraper

Nous avait-on dit

La mort c'est pour plus tard

Mais le temps toujours

Est en retard d'une éternité

 

 

Alors

Alors rien

La grâce seule

A une longueur d'avance sur le regret

 

 

Les nuages naviguent

Avec le vent d'Ouest

Sur une mer bleue

Le ciel est impassible

Comme l'écoute

 

 

La pensée est trop lente

Pour saisir sur le vif

La beauté du monde


 

Et pendant ce temps

Le soleil continue

Sa ronde sans escale

Sans se soucier

Du feu consumé

Qui n'a pas d'histoire


 

La pensée suprême

Est toujours impersonnelle et paradoxale

Son koan est une éclipse brève et légère

Bulle évanescente éclatant sous son propre poids

 


 

Devant la marée montante de l'évidence

Tous nos rêves d'écume fondent dans le sable

L'art se défige et vole en éclats d'ignorance

Et nos puzzles savants se déclinent en fables

 

 

Dans la toile sacrée d'un ventre qui jubile

Du plus petit des dénominateurs communs

Un être arachnéen    tout en douceur    savoure

L'expansion-contraction du grand corps-univers

 

 

Le regard d'un bébé innocente le monde

C'est le tien qui survit dardant sous les décombres

Depuis l'apocalypse d'un temps linéaire

Aucune métaphore n'a pu conjurer

La sphère expansive de l'émerveillement

Présence mère veilleuse irradiant les choses

Exaltant formes et couleurs

Sensations et sonorités

Ô clair pressentiment de se confondre en Toi

 

Qui vibre au cœur de tous nos mondes


 

Et toi mon cher lecteur ô lecteur dérouté

Quel regard percera jusqu'au bulbe du voir

À contre-courant de tes perceptions

Pose-toi la question amarescente et joyeuse

Pour qu'elle s'enracine dans le rien du Soi

Sans formuler    sans circonscrire    sans conclure

 

 

Le prodige n'est pas qu'au sein des galaxies

L'esprit ou la conscience un jour soit apparu

Sempiternel mensonge ou inversion du sens

Tel un conte anodin aux effets ravageants

Le miracle sans nom est pure apostasie

L'univers au contraire émerge en ta conscience

Savoure ainsi chaque évènement de ta vie

Non pas comme une créature assujettie

Mais comme un créateur ébaubi par son œuvre

Et souviens-toi    le monde commence aujourd'hui

 

 

Qui suis-je    qui suis-je    dépose la question

Dans l'alambic du cœur    chaque jour chaque nuit

Dans le chaudron du doute au milieu des pensées

Écharde interstitielle incisant le prodige

Dans le cercle sans centre aux rayons de lumière

Aiguise la question comme un mantra sincère

Qui suis-je    qui suis-je    c'est elle qui concentre

Le sésame de l'être et l'art de l'éclosion

L'inconcevable est dit    la transfiguration

Est proche    il faut la vivre avant que le vertige

N'altère l'alchimie de l'interpellation

Qui suis-je    me déflore et défige mes sages

La question me rend vierge et submerge la page

Blanche des réponses    l'ordre est corrompu    puis-je

 

 

Jusqu'où ira le verbe tentaculaire

Pour enserrer dans sa rage grimpante

Le tronc de l'indicible

Avant de capituler

En silence

 

 

Combien de fois faut-il plisser une émotion

Pour contenir la bénédiction des larmes

Et se rapprocher du disparaître

La déplier ensuite pour faire le tour de la terre

Avec le cordon des renaissances

 

 

Jusqu'où est-il possible d'apprendre à déceler

Le souffle d'un être ou le poids d'une pensée

Puisque tout est rythme

Anticiper le creux dans la crête

Sentir l'espace à partir du contour

Ouïr la vibration de la lumière

Avant qu'elle n'atteigne la rétine

Et se décline en couleurs

Puis-je devancer dans ton regard

Ton ventre qui se noue ou ta soif qui affleure

 

 

Sur le chemin du retour seul l'amour transfigure

La nuit impassible

En laquelle tout se manifeste et se dissout

Veille silencieusement

 

En arrière-plan    en attente de rien

Au seuil de tous les possibles

Et apprécie tout ce qui en elle s'éclaire

 

 

Me pencherai-je un instant

Au-dessus de l'herbe matinale

Pour contempler ces loupes d'eau brillantes

Avant que ne s'évapore

La rosée du monde

Et avec elle

Un milliard de miroirs

Plus éphémères encore

Qu'une vie d'Homme

 

 

Que de fragments

Que de totalités

Que de mondes

Que de reflets


 

Quel visage remontera du fond de ma mémoire

 

Au moment

De ne pas

Choisir


 

Aller    ni loin    ni longtemps

Mais   s i m p l e m e n t

Aller


 

Alors

Alors rien

Car au soir de notre vie

Nous n'aurons plus besoin d'images

Un seul regard abolira toute distance


 

À l'apoastre des naissances

Toute pensée est orpheline


 

Mais alors    comment faire    confiance

Au silence    au rien

 

 

Ausculter la violence du faire

Au moment même où le moi se déploie

Abdiquer pleinement tout espoir d'arborescence

Mourir à soi-même    encore et encore

Toujours comme pour la première fois

Avec cette confiance irrationnelle

Illuminant le regard de l'enfant

Qui se relève après une chute mauvaise

Pour courir de plus belle


 

Car alors la connaissance sera spirale

Et la pensée    comme l'extension lumineuse

D'une science inespérée

Jouera aux dés avec l'inconnu de la matière

 

Pour bâtir de nouveaux mondes

Dans l'au-delà de l'ici et l'ailleurs du maintenant

L'amour redeviendra l'amour

Ce qu'il fut de toute éternité

Son chant vibrera jusqu'aux confins du silence

La fin épousera l'origine


 

Car il s'agit de se souvenir

D'oublier

Puis de se souvenir encore

De l'empreinte originelle

Du verbe et de l'argile

Surgissant de la nuit la plus éblouissante

De ce rêve qui me rêve

De ce rythme qui me berce

De ce souffle qui m'anime

De cet Autre qui m'enfante


 

Car alors

Toute chose sera propice

Et la parole    pure offrande

Célébrera le rien

 

 

Le      Rien

du

 

Tout


 

 

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