Il s'agit d'oublier
douxfoutropforever
Tracer son fil d'or
De devenir en être
Trajectoire instable
Comme une flèche
Sans pointe et sans plume
Sur ces chemins taciturnes
Aux traces effacées
Il y a trop d'enfance
Ou pas assez
Et le temps alors
Le temps intransigeant qui file à toute allure
Vers l'horizon miroir
La seconde illusoire et l'aiguille des siècles
Les étés pourrissants
Les longs hivers rongés par l'ardeur d'un autre âge
Les printemps embourbés dans l'ordre un peu trop sage
À penser cette vie plutôt que de la vivre
Les fragrances rancies du flacon de l'absence
Pour pister les raisons du passé d'un futur
Mortes-saisons du souvenir et de l'oubli
Que d'heures trépassées à craindre à désirer
Les automnes pressés des fruits toujours trop verts
Tout cet or perdu
Le temps
Vous pourrez le rattraper
Nous avait-on dit
La mort c'est pour plus tard
Mais le temps toujours
Est en retard d'une éternité
Alors
Alors rien
La grâce seule
A une longueur d'avance sur le regret
Les nuages naviguent
Avec le vent d'Ouest
Sur une mer bleue
Le ciel est impassible
Comme l'écoute
La pensée est trop lente
Pour saisir sur le vif
La beauté du monde
Et pendant ce temps
Le soleil continue
Sa ronde sans escale
Sans se soucier
Du feu consumé
Qui n'a pas d'histoire
La pensée suprême
Est toujours impersonnelle et paradoxale
Son koan est une éclipse brève et légère
Bulle évanescente éclatant sous son propre poids
Devant la marée montante de l'évidence
Tous nos rêves d'écume fondent dans le sable
L'art se défige et vole en éclats d'ignorance
Et nos puzzles savants se déclinent en fables
Dans la toile sacrée d'un ventre qui jubile
Du plus petit des dénominateurs communs
Un être arachnéen tout en douceur savoure
L'expansion-contraction du grand corps-univers
Le regard d'un bébé innocente le monde
C'est le tien qui survit dardant sous les décombres
Depuis l'apocalypse d'un temps linéaire
Aucune métaphore n'a pu conjurer
La sphère expansive de l'émerveillement
Présence mère veilleuse irradiant les choses
Exaltant formes et couleurs
Sensations et sonorités
Ô clair pressentiment de se confondre en Toi
Qui vibre au cœur de tous nos mondes
Et toi mon cher lecteur ô lecteur dérouté
Quel regard percera jusqu'au bulbe du voir
À contre-courant de tes perceptions
Pose-toi la question amarescente et joyeuse
Pour qu'elle s'enracine dans le rien du Soi
Sans formuler sans circonscrire sans conclure
Le prodige n'est pas qu'au sein des galaxies
L'esprit ou la conscience un jour soit apparu
Sempiternel mensonge ou inversion du sens
Tel un conte anodin aux effets ravageants
Le miracle sans nom est pure apostasie
L'univers au contraire émerge en ta conscience
Savoure ainsi chaque évènement de ta vie
Non pas comme une créature assujettie
Mais comme un créateur ébaubi par son œuvre
Et souviens-toi le monde commence aujourd'hui
Qui suis-je qui suis-je dépose la question
Dans l'alambic du cœur chaque jour chaque nuit
Dans le chaudron du doute au milieu des pensées
Écharde interstitielle incisant le prodige
Dans le cercle sans centre aux rayons de lumière
Aiguise la question comme un mantra sincère
Qui suis-je qui suis-je c'est elle qui concentre
Le sésame de l'être et l'art de l'éclosion
L'inconcevable est dit la transfiguration
Jusqu'où ira le verbe tentaculaire
Pour enserrer dans sa rage grimpante
Le tronc de l'indicible
Avant de capituler
En silence
Combien de fois faut-il plisser une émotion
Pour contenir la bénédiction des larmes
Et se rapprocher du disparaître
La déplier ensuite pour faire le tour de la terre
Avec le cordon des renaissances
Jusqu'où est-il possible d'apprendre à déceler
Le souffle d'un être ou le poids d'une pensée
Puisque tout est rythme
Anticiper le creux dans la crête
Sentir l'espace à partir du contour
Ouïr la vibration de la lumière
Avant qu'elle n'atteigne la rétine
Et se décline en couleurs
Puis-je devancer dans ton regard
Ton ventre qui se noue ou ta soif qui affleure
Sur le chemin du retour seul l'amour transfigure
La nuit impassible
En laquelle tout se manifeste et se dissout
Veille silencieusement
En arrière-plan en attente de rien
Au seuil de tous les possibles
Et apprécie tout ce qui en elle s'éclaire
Me pencherai-je un instant
Au-dessus de l'herbe matinale
Pour contempler ces loupes d'eau brillantes
Avant que ne s'évapore
La rosée du monde
Et avec elle
Un milliard de miroirs
Plus éphémères encore
Qu'une vie d'Homme
Que de fragments
Que de totalités
Que de mondes
Que de reflets
Quel visage remontera du fond de ma mémoire
Au moment
De ne pas
Choisir
Aller ni loin ni longtemps
Mais s i m p l e m e n t
Aller
Alors
Alors rien
Car au soir de notre vie
Nous n'aurons plus besoin d'images
Un seul regard abolira toute distance
À l'apoastre des naissances
Toute pensée est orpheline
Mais alors comment faire confiance
Au silence au rien
Ausculter la violence du faire
Au moment même où le moi se déploie
Abdiquer pleinement tout espoir d'arborescence
Mourir à soi-même encore et encore
Toujours comme pour la première fois
Avec cette confiance irrationnelle
Illuminant le regard de l'enfant
Qui se relève après une chute mauvaise
Pour courir de plus belle
Car alors la connaissance sera spirale
Et la pensée comme l'extension lumineuse
D'une science inespérée
Jouera aux dés avec l'inconnu de la matière
Pour bâtir de nouveaux mondes
Dans l'au-delà de l' ici et l'ailleurs du maintenant
L'amour redeviendra l'amour
Ce qu'il fut de toute éternité
Son chant vibrera jusqu'aux confins du silence
La fin épousera l'origine
Car il s'agit de se souvenir
D'oublier
Puis de se souvenir encore
De l'empreinte originelle
Du verbe et de l'argile
Surgissant de la nuit la plus éblouissante
De ce rêve qui me rêve
De ce rythme qui me berce
De ce souffle qui m'anime
De cet Autre qui m'enfante
Car alors
Toute chose sera propice
Et la parole pure offrande
Célébrera le rien
Le Rien
du
Tout
Il s'agit d'oublier
Puis de se rappeler
D'oublier encore
Quitter le vu
Pour voir vraiment
Tracer son fil d'or
De devenir en être
Trajectoire instable
Comme une flèche
Sans pointe et sans plume
Sur ces chemins taciturnes
Aux traces effacées
Il y a trop d'enfance
Ou pas assez
Et le temps alors
Le temps intransigeant qui file à toute allure
Vers l'horizon miroir
La seconde illusoire et l'aiguille des siècles
Les étés pourrissants
Les longs hivers rongés par l'ardeur d'un autre âge
Les printemps embourbés dans l'ordre un peu trop sage
À penser cette vie plutôt que de la vivre
Les fragrances rancies du flacon de l'absence
Pour pister les raisons du passé d'un futur
Mortes-saisons du souvenir et de l'oubli
Que d'heures trépassées à craindre à désirer
Les automnes pressés des fruits toujours trop verts
Tout cet or perdu
Le temps
Vous pourrez le rattraper
Nous avait-on dit
La mort c'est pour plus tard
Mais le temps toujours
Est en retard d'une éternité
Alors
Alors rien
La grâce seule
A une longueur d'avance sur le regret
Les nuages naviguent
Avec le vent d'Ouest
Sur une mer bleue
Le ciel est impassible
Comme l'écoute
La pensée est trop lente
Pour saisir sur le vif
La beauté du monde
Et pendant ce temps
Le soleil continue
Sa ronde sans escale
Sans se soucier
Du feu consumé
Qui n'a pas d'histoire
La pensée suprême
Est toujours impersonnelle et paradoxale
Son koan est une éclipse brève et légère
Bulle évanescente éclatant sous son propre poids
Devant la marée montante de l'évidence
Tous nos rêves d'écume fondent dans le sable
L'art se défige et vole en éclats d'ignorance
Et nos puzzles savants se déclinent en fables
Dans la toile sacrée d'un ventre qui jubile
Du plus petit des dénominateurs communs
Un être arachnéen tout en douceur savoure
L'expansion-contraction du grand corps-univers
Le regard d'un bébé innocente le monde
C'est le tien qui survit dardant sous les décombres
Depuis l'apocalypse d'un temps linéaire
Aucune métaphore n'a pu conjurer
La sphère expansive de l'émerveillement
Présence mère veilleuse irradiant les choses
Exaltant formes et couleurs
Sensations et sonorités
Ô clair pressentiment de se confondre en Toi
Qui vibre au cœur de tous nos mondes
Et toi mon cher lecteur ô lecteur dérouté
Quel regard percera jusqu'au bulbe du voir
À contre-courant de tes perceptions
Pose-toi la question amarescente et joyeuse
Pour qu'elle s'enracine dans le rien du Soi
Sans formuler sans circonscrire sans conclure
Le prodige n'est pas qu'au sein des galaxies
L'esprit ou la conscience un jour soit apparu
Sempiternel mensonge ou inversion du sens
Tel un conte anodin aux effets ravageants
Le miracle sans nom est pure apostasie
L'univers au contraire émerge en ta conscience
Savoure ainsi chaque évènement de ta vie
Non pas comme une créature assujettie
Mais comme un créateur ébaubi par son œuvre
Et souviens-toi le monde commence aujourd'hui
Qui suis-je qui suis-je dépose la question
Dans l'alambic du cœur chaque jour chaque nuit
Dans le chaudron du doute au milieu des pensées
Écharde interstitielle incisant le prodige
Dans le cercle sans centre aux rayons de lumière
Aiguise la question comme un mantra sincère
Qui suis-je qui suis-je c'est elle qui concentre
Le sésame de l'être et l'art de l'éclosion
L'inconcevable est dit la transfiguration
Est proche il faut la vivre avant que le vertige
N'altère l'alchimie de l'interpellation
Qui suis-je me déflore et défige mes sages
La question me rend vierge et submerge la page
Blanche des réponses l'ordre est corrompu puis-je
Jusqu'où ira le verbe tentaculaire
Pour enserrer dans sa rage grimpante
Le tronc de l'indicible
Avant de capituler
En silence
Combien de fois faut-il plisser une émotion
Pour contenir la bénédiction des larmes
Et se rapprocher du disparaître
La déplier ensuite pour faire le tour de la terre
Avec le cordon des renaissances
Jusqu'où est-il possible d'apprendre à déceler
Le souffle d'un être ou le poids d'une pensée
Puisque tout est rythme
Anticiper le creux dans la crête
Sentir l'espace à partir du contour
Ouïr la vibration de la lumière
Avant qu'elle n'atteigne la rétine
Et se décline en couleurs
Puis-je devancer dans ton regard
Ton ventre qui se noue ou ta soif qui affleure
Sur le chemin du retour seul l'amour transfigure
La nuit impassible
En laquelle tout se manifeste et se dissout
Veille silencieusement
En arrière-plan en attente de rien
Au seuil de tous les possibles
Et apprécie tout ce qui en elle s'éclaire
Me pencherai-je un instant
Au-dessus de l'herbe matinale
Pour contempler ces loupes d'eau brillantes
Avant que ne s'évapore
La rosée du monde
Et avec elle
Un milliard de miroirs
Plus éphémères encore
Qu'une vie d'Homme
Que de fragments
Que de totalités
Que de mondes
Que de reflets
Quel visage remontera du fond de ma mémoire
Au moment
De ne pas
Choisir
Aller ni loin ni longtemps
Mais s i m p l e m e n t
Aller
Alors
Alors rien
Car au soir de notre vie
Nous n'aurons plus besoin d'images
Un seul regard abolira toute distance
À l'apoastre des naissances
Toute pensée est orpheline
Mais alors comment faire confiance
Au silence au rien
Ausculter la violence du faire
Au moment même où le moi se déploie
Abdiquer pleinement tout espoir d'arborescence
Mourir à soi-même encore et encore
Toujours comme pour la première fois
Avec cette confiance irrationnelle
Illuminant le regard de l'enfant
Qui se relève après une chute mauvaise
Pour courir de plus belle
Car alors la connaissance sera spirale
Et la pensée comme l'extension lumineuse
D'une science inespérée
Jouera aux dés avec l'inconnu de la matière
Pour bâtir de nouveaux mondes
Dans l'au-delà de l'ici et l'ailleurs du maintenant
L'amour redeviendra l'amour
Ce qu'il fut de toute éternité
Son chant vibrera jusqu'aux confins du silence
La fin épousera l'origine
Car il s'agit de se souvenir
D'oublier
Puis de se souvenir encore
De l'empreinte originelle
Du verbe et de l'argile
Surgissant de la nuit la plus éblouissante
De ce rêve qui me rêve
De ce rythme qui me berce
De ce souffle qui m'anime
De cet Autre qui m'enfante
Car alors
Toute chose sera propice
Et la parole pure offrande
Célébrera le rien
Le Rien
du
Tout
Quel poème, mais quel beau poème, et en plus en boucle !
· Il y a plus de 4 ans ·Ainsi va le monde...
Louve
Oui, en boucle, comme un lemniscate :)
· Il y a plus de 4 ans ·douxfoutropforever