Il y a des fois que...

marivaudelle

Il y a des fois que…
Les yeux aux vents, les bras ouverts, on s'élancerait.
Las des promesses,
Que les grands professent,
On enlèverait les frontières,
on traverserait toutes les rivières,
Pour rejoindre nos sœurs, nos frères.
Il y a des fois que,
Notre chair souffre des cris de nos frères,
Des enfantements de notre terre,
Et notre cœur redevenu enfin rebelle,
Ebranlent nos dieux nouveaux qui chancellent.
Il y a des fois que…
On comprend les rebelles,
Parqués dans d'étroites parcelles,
Qui n'ont que la désespérance,
Devant notre insouciance
Et notre pathétique danse.
Il y a des fois,
On voudrait combattre,
A mains nues, se battre.
Mais les sirènes devenues raisonnables,
Ne sont plus que chimères, échouées sur le sable.
Il y a des fois que…
Nos esprits, pliés, anges déchus,
Et Nus,
De leurs ailes soudain retrouvées,
Etalent les couleurs de l'espérance
Sur la grisaille de l'indifférence.
Il y a des fois que...
On voudrait partir creuser des puits,
Donner nos bras, nos vies...
Pour encore avoir foi, en criant comme nos aïeux « liberté ! »,
En notre humanité.
Il y a des fois que...
L'on voudrait laisser de côté toute vanité,
Explorer toutes les possibilités,
De chaque étincelle d'humanité.
Oui...
Il y a des fois que...
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