île et une foi

Mon île…

vue du ciel, à tire d'aile,

c'est une fleur éclose,

une marine aquarelle

où la lumière se pose.

Elle n'a aucun volcan

ni falaise ni rocher

juste un sable entourant

bois de fer et palmiers

mon île.

Tout au début d'un monde,

à la source des mers

elle vogue sur les ondes

où le présent se perd.

elle est à part,

peut être nulle part …

Mais un nulle part ailleurs !

C'est ça, elle est ailleurs ,

tailleur au fil bleu

sur draps de bogolan,

dessin de terre de feu

sous un soleil levant.

Ce vent toujours  debout

gardien de ses rivages

offre aux hamacs le goût

de fuir les bastingages.

Mon île,

lascivement elle m'attend,

tend les bras tendrement,

mentor du temps qui passe,

passe muraille des impasses.

Isolée

sur une carte maritime,

elle est terre inconnue,

Île de ma carte intime

elle est seule terre en vue !

Elle m'attire,

adonne tout mes mots

à mouiller toutes mes pages

pour tracer le sillage

d'un encrage à ses flots…

à vrai dire,

je cabote à ses ports

comme main sur un corps

qui n'aurait jamais cesse

d'inventer une caresse.

Je suis son robinson

pas échoué, volontaire

au bleu de son horizon

à l'ombre de sa terre,

ne cherchez pas

jamais vous ne saurez

un jour où la trouver

elle et moi nous sommes fait

pour tous vous oublier,

elle est celle

pour laquelle,

je suis son il,

mon île.