Ilot de socialisme dans un monde libéral
Jean Claude Blanc
Ilot de socialisme dans un monde libéral
(Une larme d'humanisme face à une droite brutale)
70 ans mémère se tient encore debout
Même qu'on nous l'envie, tellement fait des jaloux
Sont pas ainsi traités les peuples d'Europe entière
Fillon veut la détruire, va pas se laisser faire
Pour lui se faire soigner, ça ne lui coûte pas cher
Ilot de socialisme face au grand capital
La Droite décomplexée en a fait sa morale
Plus de sécurité, d'allocs familiales
Les riches protégés, ne craignent pas le mal
Le trou de de la sécu, préserve plus nos arrières
En vain de le boucher, avant tout solidaires
Une façon comme une autre de cacher nos misères
Comme les restos du cœur, Emmaüs, l'Abbé Pierre
60 millions de français, y sont affiliés
Ne sachant pas au juste comment sécu est née
Compulsant les archives de nos vertueux anciens
De cette bible, vous dis, tout le bien qu'elle contient
1946 le gaullisme triomphant
N'avait pas intérêt à faire des mécontents
Ni de céder sa place aux chevilles ouvrières
CGT, PCF, gérer à leur manière
Sans cette obstination des masses populaires
Soutenues par Croizat, ministre communiste
Par le gaulliste Laroque, résistant de la guerre
La France d'aujourd'hui, compterait que des lampistes
Veulent pas le reconnaitre, ces libéraux trop fiers
Que c'est grâce à la lutte, qu'on a eu ces acquis
Celui de la santé, mais qui n'a pas de prix
Toujours ça de gagné sur les mannes financières
En ces temps reculés, fallait se dépêcher
Les boites de la sécu étaient vraiment des caisses
De planches de bois cloutés, des comptoirs par milliers
Bâtis à la va vite, pour tenir leurs promesses
Tandis que les anglais, chez eux, noblesse oblige
Ont opté pour le modèle, « fameux plan Beveridge »
Système pour se parer de tous les aléas
Basés sur les impôts, mais trésorier l'Etat…
Depuis quelques années, on voit la volonté
Démanteler la sécu au profit du privé
Car les libéraux, qu'ont le sens du marché
La mettrait hors la loi, juste pour l'égalité
Résultat imparable, mois de fric à débourser
Alors ne pas agir, on risque d'en finir
Avec cette idée, justice universelle
Cédant même pour le pire, à tous ces vastes empires
Vampires de pognon, qui se font la part belle
Déjà dans le viseur, les vieux, les moribonds
Et leurs pauvres retraites trop par répartition
En douce, ce mijote, capitalisation
Offerte aux assurances, bien sûr plus rentables
Que pourront pas se payer, démunis misérables
Sécurité sociale, organisme paritaire
Mais où les salariés, n'ont pas le droit de cité
« La sécu c'est foutu », ainsi monte la colère
Des chômeurs, éclopés, travailleurs étrangers
S'il a été possible au sortir de la guerre
Pour se sortir de l'ornière, d'être tous solidaires
Comment est-il possible en cette période de paix
Que ne puisse pas s'entendre, sur le mot « mutualiser »
Après ce détour d'Histoire, à mon tour réaliste
Sans mutuelle, sans sécu, pour payer le dentiste
Mieux vaut être rester sans dents, bouffer que de la purée
Plutôt que faire des chèques, qui seront pas remboursés
Réflexion certes basique, illustrant notre état
Demain régnera la Droite, pour elle pas de tracas
Tous nos acquis sociaux, réduits en mille morceaux
Fillon nous a prévenus, va nous tanner la peau, (la laine sur le dos)
Déjà est acclamé, pour renverser la table
Par les pauvres d'esprit, et les plus misérables
Hélas n'ont rien compris, vont être pigeonnés
On ne prête qu'aux riches, pas aux désargentés
Combler les déficits, c'est pas demain la veille
Opposant fonctionnaires, travailleurs du privé
Pourtant doivent cotiser à la même corbeille
L'Etat comme toujours, se sent pas concernés
Alors qu'il fait du gringue aux industries chimiques
Qui nous revendent bonbon, produits pharmaceutiques
70 ans mémère, elle tient encore le coup
Ne pas la soutenir, il faudrait être fou
Nous autres péquins moyens qui comptons sous à sou
Economes obligés, achetons à moindre coût
On ne connait pas notre chance, nous autres citoyens
N'est pas inscrite pour rien, notre devise sacrée
Etant libres et égaux dans la fraternité
Alors révoltons-nous, au nom de nos gamins
Sécurité sociale, notre dernier bouclier
Pour mystifier nos peurs, de mourir délabrés
Prévoir l'avenir, se mettre à l'abri
Malgré le mauvais sort, sinistres maladie
N'écoutons pas Fillon, fait partie des nantis
Veut nous en faire baver, pour nous pas de sursis
Appel à la sécu, notre planche de salut
Avec les mutuelles, quelle belle harmonie
Complémentaires aidant, pour restaurer nos vies
Sans elles, leur entraide, peu de chance d'être secourus
Ras le bol d'être accusés, de trop en abuser
C'est ce que nous reprochent ceux qui s'en font leur beurre
Des cures en exagèrent, les fraudeurs braconniers
La plupart d'entre nous ont le sens de ces valeurs
La Droite au pouvoir, va pas être déçue
Condamnant la sécu, le peuple dans la rue
Fillon même excédé, va devoir s'y plier
Réformes à la poubelle, pour pas se faire jeter
La sécu, pas foutu, tellement on se méfie
Tous gaulois de nature, s'en sont pas aperçus
Ceux qui pour leur propre gloire, se prennent pour les élus
Possèdent qu'un maigre pouvoir, face aux foules en furie
Campagne électorale, d'une Droite brutale
Qui promet la fracture, après Hollande normal
Passé cette arrogance, une fois aux manettes
Bouleverser règles et lois, va se gratter la tête
Nous ne concéderons rien, y va de notre destin
Et celles de nos jeunes, futurs citoyens
En n'ayant rien à perdre, on doit rester sereins
Combat self-défense qui n'aura pas de fin
Dépenses obligés quand on est mal en point
C'est pas une raison, d'être pris pour des chiens
Eux qui sont mieux traités, schampouinés, parfumés
Gardons bien notre sécu, dernier de nos succès
Mais arrachée de force, par nos teigneux ainés
Fillon certes malin, nous fait bien peu d'effet
Qu'il ne s'avise de nous la supprimer
Nous mettre à diète, sinon ça va barder
Alors que la moutarde, déjà nous monte au nez
Pas encore au perchoir, s'épanche à la télé
Les badauds qu'aiment ça, en seront pour leur frais
« Rassurez-vous », va dire, ce François improbable
Assis mal à son aise sur un siège éjectable JC Blanc décembre 2016 (inspiré de Charlie hebdo)