Imago...( 2 )

Jean Marc Frelier


Exopoème...(1)


Comme une bête abrupte
tout d'un bloc
qui déboule aux abois
sans que rien
de la nuit symétrique
ne l'annonce
il avait surgi brusquement
de nulle part
du sous-bois indolent
de la sieste du ciel
du tamis des ombrages
de la vague enroulée
mythologique et fauve
d'or et feu de peau suave
de passion destructrice
musculeux et craintif
prêt à mordre ou lécher
engourdi par la longueur
du voyage encore assommé
par l'escale imprévue
sur la terre primitive
indécis quant au sort qui lui
serait réservé ici
mots et phrases éblouissants
inquiets troublés
de ce que ces êtres à ce jour
inconnus le reçoivent ou le chassent
qui l'aurait voulu combattre
aurait perdu sur-le-champ
qui l'aurait voulu soumettre
se serait inutilement avili
ce fut presque effleurer
l'arbre plein avant qu'il ne se divise
glisser sa paume dans l'eau
première avant qu'elle
ne suinte et coure j'en suivais
avec dévotion le corps écrit
toutes les structures
désordonnées comme
les traces illisibles
qu'il me laissait maladroitement
ramasser sur son passage
afin d'en reconstituer tant
bien que mal la trame sauvage
depuis les miettes
étoilées dont il était bâti
qu'il signifie le semblant
de quelque chose au-delà
de tous ses morcellements vifs
j'ai pensé par nature qu'il parlait
d'amour à sa façon sans savoir
si telle était vraiment sa volonté
l'amour avait-il seulement un sens
pour ce qui n'existe pas...

jean-marc frelier 22/06/2019 (ev)
“ jours d'Un “
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Dédicace : M. Joseph Brodsky

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