Immersions...( 144 )

Jean Marc Frelier


Le chant des sirènes...



Jamais non-humain ne pleure

même si physiologiquement rien ne s'y oppose

ses gènes en panne brident au point mort tous ses chagrins

son cuir se compare à celui étanche du gibier d'eau

imperméable aux abandons comme aux revers

les drames intimes les coups du sort y glissent étonnamment

sans atteindre le moins du monde le vif de son épiderme

qui reste et demeure à l'abri et toujours sec

ce n'est pas davantage la dame de noir vêtue qui l'inquiète beaucoup

ni la joie d'une toute première naissance qui le chavire vraiment

jamais non-humain ne rit non plus bien que rien à priori ne l'en empêche

à dents pleines hilares à gorge déployée

du plein bon coeur qui cède devant un trait d'esprit un croc-en-mot une méprise une folle grimace

et ce n'est pas faute de l'inviter à toutes les fêtes de se préoccuper en premier lieu de sa présence de son confort

ni d'aller badin par petites touches sans pensées moches forcer l'humour la dérision

autour d'une table aux plats joyeux

pour non-humain la seule et unique chose susceptible de l'émouvoir en profondeur

relève exclusivement de l'autre monde

où il croit dur comme fer y avoir ses entrées...


jean-marc frelier 07/11/2017 (ev)

“ à ciel ouvert “

copyright exclusif

Dédicace : M. Joseph Kessel

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