Immobilité...( 34 )
Jean Marc Frelier
Depuis ce que j'ignore...(3)
Majorana (45)
Depuis ce que j'ignore
je te prédis
la fin des saisons sèches
l'hiver magnanime
sa main sans lassitude
sur ton dos descendant
ses nuits encore acquises
aux flammes recouvertes
sous l'éteignoir
de cet un peu
que prend chaque heure au jour
Je te prédis !
la durable intensité
les rires équivalents
tout du vivre immédiat
qui se construit sur l'équilibre
tenu des sagesses
l'immense regard ouvert en lieu et place
de ton possible aveuglement
et le bras inespéré
qui prévient à juste temps ta chute
depuis ce que j'ignore
je te prédis
l'épaule invariable
et la voix qui t'écoute
les chants malicieux
des enfants qui restent petits
en te toisant d'humour
toutes les solennités
dont ils sont capables aussi
les pierres blanches
de nouveau monde
qu'ils te murmurent
en tout premier à l'oreille
ces grands secrets
si naïfs à porter dont ils veulent
au plus vite se défaire
je te prédis !
le souvenir nu d'ombres
et l'aurore certifiée
le plein bagage
l'intime abri d'aimer
en retour d'être aimée
la surprise au quotidien
quelques magies incidentes
enfouies profondément
sous l'apparence
le rendez-vous certain
avec ce que tu n'attends pas
la relégation des années grises
tous les doutes ensevelis
plus d'un soleil par jour
sur ton chemin restant
pffff...et puis
blanchie sous le harnais
tu te souviendras très longtemps
des lampées d'ambre
sifflées au butoir des veillées
la saveur hypnotique
de ses deux lèvres grèges
aux tiennes unies
entre verre et vertige
enfin pour ne pas te sembler
trop puéril parce que fin il y aura
il me vient également de te prédire
la pesanteur stagnante
de quelques nuages remédiables
qui sauront pleuvoir
sans noyer de mitraille
tes chagrins émergents
lot commun des fusions excessives
trop parfaites pour croupir enlisées
depuis ce que j'ignore
depuis ce que je sais
depuis ce que j'ignore
depuis ce que je sais
je te prédis ensuite
l'endormissement
la fermeture tranquille
la mort sereine auprès de lui...
jean-marc frelier 14/10/2018 (ev)
“ dynamiques du vide “
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Dédicace : M. Masuji Ibuse