Incidences...( 233 )

Jean Marc Frelier


Non-sens...( 1 )


Ma cachottière

petite verrue

tes yeux vairons

l'hydre infinie

de têtes obtuses

en plots d'amarres

froisser l'haleine

de tes ovins

sous le mercure

des bras qui gèlent

tout près des portes

aux tissus d'or

là où peluchent

les lions du ciel...


jean-marc frelier 30/07/2017 (ev)

“ à ciel ouvert “

copyright exclusif

Dédicace : M. Ossip Mandelstam



En me persécutant, Monde, que retires-tu ?

Où est l'offense puisque j'essaie seulement

De mettre des beautés dans mon intelligence

Plutôt que mon intelligence dans les beautés.

(Mandelstam)


Philippe Jaccottet nous rapporte ceci :« On raconte que Mandelstam, dans le camp, le goulag, de Sibérie où il a passé ses dernières années, aurait récité des poèmes de Pétrarque aux autres prisonniers. Malgré la faim, le froid, ils écoutaient, les oiseaux noirs aussi, qui s'arrêtaient un instant de tourner autour de la mort, seule libération des déportés. Dieu sait qu'il n'est rien de plus éloigné du lumineux Pétrarque que ces hommes en haillons. Mais ajoute-t-il, la poésie dans ce cas, c'était un peu comme la goutte d'eau pour un homme qui marche dans le désert, quelque chose qui tout à coup prend un poids d'infini et vous aide à traverser le pire.Des récits de la Kolyma, l'enfer des camps russes, nous disent que la poésie aura été parfois la forteresse, et non pas du tout une échappatoire. La poésie parle toujours au nom de la vie.»

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