inconsolable

franzzzz

Selon toi la vie ne serait rien qu'une espèce de sursis.

Quitte à sortir par la petite porte,  tu choisirais le suicide

Pour échapper aux vicissitudes,

A coups de Veni Vidi, Vici si tu


Crois que le destin n'épargne personne

A travers ses paniers percés,

J'peux pas dire que t'aies tord.


Dans cette spirale que reste-t-il de nos espoirs secrets ?

Au mieux quelques spectres ou des chapelets qui nous protègent

Face à ces plaies qui nous perforent.

De quoi en perdre ses repères !


Souvent la vie n'est qu'une peau de chagrins,

Et le sort ne s'acharne qu'à la miter.

Alors t'y penses en regardant ces balcons où les chats grimpent

Et puis tout ça s'efface dans les bas fonds de l'amitié.


Tu m'dis que tout devient obscur quand t'es inconsolable,

Que la tristesse établit dans ton coeur comme un consulat.

Et puis un soir tu te bourres la gueule pareil qu'un saoulard,

bourlingueur qu'imagine un voyage au bout d'une corde tel un con sous l'arbre.


Moi j'm'affole et je meurs rien qu'à l'idée d'mourir

Toi tu m'dis qu't'es loin d'avoir assez d'qualités pour vivre .

Pour rendre ça plus facile, tu t'embrouilles avec autrui,

Pour des motifs dégueulasses, le seul but : t'autodétruire.


Alors ouais tu salues le courage de ceux qui passent à l'acte,

et s'écrasent sur les trottoirs des gens raisonnables,

eux qui remplissent les intervalles qui les mènent au choix suivant,

et dont la réponse la plus banale est qu'il faut rester vivant.


Comme ceux dont la salive a l'amertume d'une bière sur lie,

tu considères le passage à l'acte comme une prière sublime.

Moi j'te dis qu'il faut des couilles pour transmettre à une mère la misère d'une fille,

Que le suicide c'est un coup de grâce auquel seul le vague à l'âme survit.


Tu me dis "Pardonne moi mais sauver son âme c'est une supercherie,

Surtout si tu crois sauver ce coupable que la victime supprime."

Moi j'te parle de ceux qu'ont souffert, dont la seule image qui subsiste

Est celle de sous-merdes qui ne laissent que le malheur en subside.

Gueule ouverte, main tendue j'te l'demande "ce sera ça ton souvenir?"


Les plus courageux écrivent une lettre comme un mot d'excuses,

Toi tu m'demanderas qu'on t'enterres dans une modeste urne.

Comme ceux qui finissent d'une maladie, d'un cancer récurrent,

Tu m'diras qu't'auras éprouvé la limite, repoussé l'endurance ;


Que le seul choix possible c'était le cannabis ou alors l'euthanasie,

Qu'tu veux pas que ta mort nous laisse une trace à vie

Mais tu crois qu'on regarderas quoi ? la télé ou le canap' vide ?


Mais non faut pas qu'on prenne pitié, parce que t'es lassée des pensées amicales,

Toi dans ton intimité tu n'as plus que des idées de kamikazes.


Et pis tu t'demandes pourquoi on devrait tous courir à ce rythme éperdu,

Pourquoi on s'donnerait pas le droit de mourir lorsque tout est perdu ?

Tu m'dis qu'si t'es encore là, c'est qu't'as jamais eu la chance d'être armée,

Qu'tu sais pas faire les noeuds coulants ou qu't'habites au rez-de-chaussée.


Enfin tu salues à nouveau le courage de ceux qui passent à l'acte

Et se jettent sur les trottoirs des gens raisonnables,

Eux qui remplissent des intervalles qui les mènent au choix suivant

Et dont la réponse la plus banale est qu'il faut rester vivant ;


Surtout ne pas être le dernier mort juste avant l'armistice,

Tué par le dernier choc, le dernier homicide.

Surtout rester vivant, ne pas être l'avant dernier

Surtout pas c'ui d'avant, surtout pas le premier.


Comme eux prends le temps de mûrir tes décisions trop hâtives,

Celles qui te trottent en tête ne sont que vaines tentatives.

S'il te plait, fais le choix de devenir automate,

Laisse battre ton coeur au chaud sous ton thorax

Parce que moi j'arriverais jamais, jamais à m'pardonner

qu'tu sois desespérée, qu'tu sois désespérée.












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