Inerties...( 8-8 )

Jean Marc Frelier


La maison jaune...( septembre 1888 )


J'étais rempli de ferveur

comme un égaré

se découvre enfin but à atteindre

auquel il consacre intégralement sa vie

sans se soucier de qui l'entoure et l'en distrait

par le moyen d'écrire il me fallait m'unir

à cette intensité inaccessible

baigner en elle quoi qu'elle exige

tenter les pieds au sol d'en magnifier l'énigme

et peut-être un jour plus chanceux qu'un autre

en franchir par hasard la frontière verrouillée

tout surpris de se retrouver en plein milieu

de ce champ inconnu qui la précède

où le sens est si beau qu'il engendre

sans jamais devenir fou

ni se perdre au jeu hypnotique de ses fascinations

j'ignorais simplement

que ce que je cherchais si fort loin et haut

se trouvait à deux pas de mon oeil excessif

sous la forme émouvante de ton être éphémère

j'aurais pu continuer à tourner indéfiniment

dans l'éther reculé d'horizons sans passages

brasser de poème en poème le céleste et l'immense

arpenter par millions des nuages théoriques et abstraits

sans m'apercevoir une seconde

que cette lumière surhumaine

dont je ressentais la présence organique

toi seule me l'apporterait...


jean-marc frelier 07/06/2017 (ev)

“ à ciel ouvert “

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Dédicace : M. Vincent Van Gogh

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