Irradiés

Christian Lemoine

Des on-dit. Des « on » disent. Diserts et féconds, dans la faconde futile de leurs certitudes sans fond, ils disent la douceur et l'embolie des quarantaines décisives. Mais, des ondes biscornues, de sourds incendies indécis sur le talon des radiations, qui fulminent à l'unisson pour des galeries de glaise aux façons de caissons, où entasser la danse intemporelle des iridescences. Dit-on des non-dits ? Dit-on les apparitions saugrenues de vestiges vivants enfouis au cœur des strates et des couches ? Verra-t-on ce spectre turbulent jaillir de sa couchette hermétique, pour envahir les airs ? pour contester au soleil sa chape d'explosions ? Dira-t-on aux embryons engourdis la funeste arrogance de leur héritage émétique ? A l'orée des filons inertes, dont on rêve l'absolue ankylose, s'écoulent déjà en suintants reptiles des haruspices vains, des surgissements de soudaine transparence, quand la vérité des abîmes n'a plus besoin des cassandres. Et ici, sur la lèvre sanglante des berges éclatées, s'agitent en borborygmes indécents les baves et les glaires de la glèbe suppliciée. Dans un sous-bois de pacotille, où les racines s'abreuvent de fourmillements qui les infectent, quelqu'un de quelque attention percevrait la reptation tranquille et délétère du squirrhe ligneux délecté de son entropophagie. Le désordre en fournira la séquence dernière, sur la face brûlée d'une engeance stérile, étonnée incrédule devant le gouffre embrasé des confinements débordés.
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