Isotropies...( 34 )

Jean Marc Frelier


Etude (81)

Majorana (9)

(psaume 290)





Là où se désassemble ce qui tenait de peu

il faut laisser filer à la manière de suivre

pourquoi chercher à lire ce qui n'est pas écrit

qui ne dit rien du tout des impacts terribles

de la teneur du feu de la violence du manque

me crois-tu incapable de franchir ton espace

autrement qu'en geignant

en élevant des pierres plus ou moins ouvragées

au-devant de tes liesses comme autour de tes peines

griffonner la distance jusqu'au sang de mes ongles

à te paraître malin parce qu'un soudain soleil

vivacement surgit

pourquoi chercher à lire ce qu'il est vain d'acter

dont la formulation se maintiendra toujours

dans l' en-deçà lointain de son intensité réelle

à défaut de finir en étrangers intimes

semblables à ces vigies infiniment aveugles

qui s'imaginent encore redécouvrir la terre

entre les creux béants du balancier des vagues

sans un mot prononcé sans un mot manuscrit

j'invoque en conscience les manades et nuées

l'élévation du ciel l'orgasme de l'eau

qui vient lécher la rive les nuances outrancières

l'ondulation des chats l'intendance des reliefs

les genoux de la mer l'inertie du quantum

l'extension des regards les cadrans renversés

l'à-peu-près des limites l'événement d'une épaule

la vitesse invisible le surplace d'une volte

le vacarme d'un rêve la jonction des argiles

le tempo des épis l'effraction du silence

la courbure de tes pas le bruissement du vide

l'exception d'exister sans un mot prononcé sans un mot manuscrit

j'invoque en conscience les ensembles et les nombres

l'émergence absolue l'infini d'un visage sur la nuit qui se fend...


jean-marc frelier 20/08/2018 (ev)

“ dynamiques du vide “

copyright exclusif

Dédicace : M. Israël Eliraz

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