J'AI TANT VOULU TE PLAIRE

Edgar Fabar

J'ai tant voulu te plaire
Que j'ai parfumé mes chaussettes
Pour que tu trouves ça gai
Que même en été ou presque trouées
Je sente bon de haut jusqu'en bas.
Quand tu mettais ta main
Sur les bijoux de mes ancêtres
Petite héritage sans plus-value
je croyais dur à notre histoire, 
Tu m'as dit je m'en souviens
Que rien n'était plus important
Dans la vie que la meringue
Au citron, on en a bouffé
Encore, et encore plus
Jusqu'à ce que nos baisers
Deviennent jaunes
C'était l'hiver
On avait plus grand chose
A dire pour fermer sa grande gueule
Au silence
Les caramels ont fané
Le jour tu as filé à l'anglaise
Avec un milord mi-gratin mi-gratteur
Un chacal à l'haleine de lévrier afghan
J'ai pris mes cliques et puis tes claques
J'ai cherché une maison Phénix
Pour renaitre de mes cendres
C'était bien le banal, le régulier,
Le Perrier éventé
J'avais besoin
De remonter le bas de l'échelle
Et de côtoyer des mecs
Qui s'appelaient Michel

C'était pas si facile
De laisser filer
Mes sentiments aux oubliettes
Et quand tu m'as appelé
Pour me demander
Si je pouvais te rendre
La télécommande de la box
J'ai replongé quand j'ai pensé
Aux popcorns qu'on dégustait
En regardant le Petit Journal
Chaque jour on riait entre deux pubs
aux conneries du petit Barthés
Tu le trouvais si beau
Tu te laisserais choper
Même à Châtelet
Que tu m'as dit un soir dans le métro
J'étais en pleurs, triste pour mon sort
Je croyais que toi et moi
C'était le temps des rois
les Gildas et De Caunes d'la grande époque
Tous les interrupteurs étaient au vert
Mais pourtant tu nous as éteint
et après ça j'ai eu un gout de rien
Des envies de pas de lendemain

Ma mère m'a secoué les bretelles
je l'ai écouté, j'ai déménagé à Mulhouse
au pays du bretzel et des mauricettes
tout près d'un canal sans histoire
je suis passé à autre chose
de pas grand chose à mieux que rien
j'ai des potes qui font du sport
j'ai appris la salsa et j'ai résilié
notre abonnement à Télé Loisirs
j'arrive parfois à me laver les dents
sans chercher ta brosse
dans le petit verre
où ma grand-mère faisait tremper
son dentier de marque allemande

Parfois je me dis
Que je devrais t'appeler
Je m'inquiète pour toi
Quand les toilettes sont bouchées
Tu stresses à mort
Et ton transit te fait la nique
Je voudrais savoir si tes waters
Sont enfin au niveau de tes espérances
Mais je n'ose pas
Mes doigts s'arrêtent au dernier numéro
De ton 06,
Pour me calmer
Je commande des betteraves
J'ai voulu t'écrire des tonnes de lettres
Mais moi et les mots c'est pas trop ça,
Je fais des ratures et j'abandonne
C'est la vie
Comme on dit quand on ne sait quoi dire
Je te souhaite
D'être heureuse
Et tu dois être contente
Ils ont remis Sabatier le vendredi
Comme ça tu pourras faire ta gym
Et arriver à temps pour son émission
Il dit toujours bonsoir mesdames bonsoir messieurs
à la façon que t'aimais bien, rapide mais citadin
Si un jour je trouve le courage
De repasser rue des Anciens Combattants d'Afrique du nord,
Que je me le fais ce pèlerinage
Là où j'ai été le plus heureux
De tous les hommes de tous les quartiers
de la francophonie
Je garde l'espoir de tomber sur toi
Par hasard et que tu me demandes
Quels goûts y ont les nouveaux Miko,
Je les connais par cœur tous leurs parfums
Et on sait jamais c'est possible,
tu me proposeras peut-être
avec ton sourire en bouquet de fleurs
d'aller en lécher deux ou trois au petit parc,
tu sais celui où on jetait nos papiers par terre
pour que les travailleurs qui blanchissent les rues
ne s'ennuient jamais, même le dimanche.

J'y crois toujours tu vois,
car on peut se jeter deux fois dans le volcan,
ça arrive, tiens regarde-moi,
je vis maintenant à deux pas d'où j'ai grandi.
Çà peut arriver,
un peu comme les rediffusions de juillet et du mois d'aout,
Alors j'y crois un peu
mais comme on joue à l'Euromillion
le mardi et le vendredi.

  • C’est triste une rupture et vos mots sont émouvants

    · Il y a plus de 6 ans ·
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    nehara

    • merci c'est triste oui, mais aimer et souffrir ça se marie bien c'est comme ça

      · Il y a plus de 6 ans ·
      10919502 657715364340269 1653171330 n

      Edgar Fabar

  • Intéressants vos mots en poème !
    Ah si vous voulez je vous prête un joli mouchoir brodé pour vous consoler...mince, je n'ai pu que des kleenex à vous proposer !
    Non, mais trève de plaisanterie, j'ai bien aimé !

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • je prends !!! si ça t'a plus, alors tant mieux !!! tu cherches pas une maison Phénix dès fois ???

      · Il y a plus de 7 ans ·
      10919502 657715364340269 1653171330 n

      Edgar Fabar

    • ???

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

    • oula il était tard et j'ai du mal à relire ce que je n'ai pas voulu dire!

      · Il y a plus de 7 ans ·
      10919502 657715364340269 1653171330 n

      Edgar Fabar

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