Je la fouis l.XVII

scribleruss

Lettres à Arthénice - XVII -

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A N *** dimanche 24 février 2019 11.36

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  Voyez où j'en suis réduit chère Arthénice !

   J'en suis revenu à ma fonction d'employé aux écritures, copiste comme Bouvard et Pécuchet, je tiens les archives de l'actualité, il fait beau, il va faire doux, je suis de mauvaise humeur, de très mauvaise humeur, j'ai flanqué Proust au feu et je me suis rabattu sur un livre qui pourrait appartenir à la bibliothèque rose, rose enfin pas nécessairement le rose des choses inavouables, rose comme la bibliothèque des adolescentes du siècle dernier, j'en suis à lire les dialogues entre Kiki-la-Doucette et Toby-chien ! de Colette.

   Mais j'aurais tendance à soupçonner Colette, qui aimait bien les femmes, de se livrer parfois à quelques jeux incongrus avec ses bêtes lisez ce que raconte Toby-chien à Kiki-la-Doucette ;

   Toby-Chien

   "  Lorsque, épouvanté, je me jette en Elle, ( la maîtresse de maison ) le coeur fou, que ses bras sont doux, et frais ses cheveux sur mon front !

   Je suis son " Toby-Chien " son " tout petit h'amour ". ... Pour me rassurer  Elle s'asseoit par terre, se couche tout à fait, pour m'enivrer de sa figure au-dessous de la mienne, renversée dans sa chevelure qui sent bon le foin et la bête !

  Comment résister alors ? Ma passion déborde, je la fouis d'une truffe énervée, je cherche, trouve, mordille le bout croquant et rose d'une oreille - son oreille ! - jusqu'à ce qu'Elle crie, chatouillée : " Toby ! c'est terrible ! au secours, ce chien me mange ! "

   Houlà, houlà Colette,  Elle crie chatouillée, le chien la fouit de sa truffe énervée ...

   Houlà Colette houlà !

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