Je me fais du cinéma

marivaudelle

avec une pensée pour le Toulousain
En été, au parc de la Villette ou le long du canal de l'Ourcq, le cinéma en plein air a du succès.
J'y suis allée l'autre soir, un film de Cassavetes que j'adore.
Il y a des chaises, des sortes de transat, à une ou deux places.
Certains s'assoient à même le sol.
J'ai occupé une chaise-longue à deux places, comme on en voit à cet horrible Paris-Plage.
Il ne faisait pas froid, juste un peu frais et je n'étais pas très vêtue.
J'ai étendu sur moi un plaid léger.
Et là, je me suis fait mon cinéma.
Nous étions là tous les deux, silencieux, les yeux dans les étoiles.
On se tenait par la main. Je me suis rapprochée de lui.
Sa chaleur irradiait mes flancs.
J'ai lâché sa main. Il a tourné les yeux vers moi.
Je ne l'avais pas encore vu mais je le connaissais par cœur.
Ma main gauche s'est posée sur son ventre.
Sa chemise était sortie.
Je me suis évertué à défaire sa ceinture de la main gauche puis les boutons de son pantalon.
Ma main droite avait couru sous ma robe d'été.
En même temps que je glissais ma main dans son slip,
ma main droite avait baissé le haut de ma culotte,
juste assez pour que mes doigts sentent les poils de mon pubis.
J'attendais ce moment depuis si longtemps, lui ai-j dit tout bas ;
il y a si longtemps que vous êtes dans mes désirs.
Il ne répondait pas.
Seul son sexe parlait pour lui, réagissait à la pression de mes doigts.
J'ai commencé à me caresser, entre les lèvres, je sentais mon bouton réagir.
J'étais furieuse contre son pantalon, son slip, qui m'empêchaient de faire ce qui m'obsédait.
Je n'ai pas vu grand-chose du film.
Je n'ai conservé de ce moment que ma jouissance sur mes doigts.
Et une immense frustration de ne pas l'avoir fait jouir.
Et pour cause.
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