Je me pose des questions

Dominique Capo

Introspection émotionnelle

Mon amie, depuis quelques jours, je me pose beaucoup de questions. Des questions qui me minent, qui me déchirent, qui m'affectent à un point que, lorsque j'y songe, j'en ai souvent les larmes aux yeux. Ce sont des question essentielles, pour ne pas dire vitales, à mes yeux. Et je ne cesse de les retourner dans mon esprit, sans leur trouver de réponses.


Tout d'abord, excusez moi de la longueur de ce texte, s'il est mal écrit, plein de répétitions, de phrases mal construites. J'ai sorti ce que j'avais en moi comme j'ai pu. Dans le désordre, sans véritable cohérence parce que ce sont mes émotions qui parlent.


Lorsque je publie sur Facebook, ou ailleurs sur le Net, je suis souvent profondément malheureux des retours que j'en ai. J'ai beau avoir des milliers de lecteurs, que ce soit sur Facebook, via mon blog, ou ailleurs, la grande majorité de ceux-ci ne comprennent pas le sens de la démarche qui est la mienne. Vous, dont le métier est assez proche du mien, vous comprenez mieux que quiconque ce que je veux dire par là. Nos métiers respectifs sont exigeants, chronophages, demande investissement, concentration, recherches, lectures, attention. C'est un véritable sacerdoce. Un combat quotidien, qui exige aucun repos, aucun répit. Qui demande beaucoup de réflexions, beaucoup de connaissances. Depuis vingt ans que je suis cette route, depuis mon passage à la Bibliothèque Nationale, j'ai accumulé des milliers de pages de notes dans tous les domaines sur lesquels j'écris. Sauf lorsqu'il s'agit de l'actualité – et encore, car l'actualité et ses soubresauts plonge souvent ses racines dans l'Histoire lointaine ou récente.


Bref, j'y mets à chaque fois toute mon âme, tout mon cœur, toutes mes ressources intellectuelle, tous les savoirs qui, s'ils ne sont pas phénoménaux, sont considérables comparés a beaucoup de personnes que je côtoie sur Facebook ou ailleurs. En cela, ils ressemblent beaucoup à ces gens que j'ai croisé par le passé, et qui ne s'intéressent qu'à leur « métro-boulot-dodo ». Quand je vois leurs publications, que je lis ce qu'ils diffusent sur leurs murs, ce qui les préoccupe, ce qui les intéresse, ce n'est qu'eux mêmes. Un nombrilisme, une intolérance envers ce qui est différent d'eux. Ils s'accrochent à des façon de voir, à des concepts, ou ils sont le centre du monde. Ou les habitudes, les traditions, les schémas de pensées sont conventionnels, ou il n'y a pas de place pour le dépassement des limites que la société leur impose : religion, consommation, politique, société, histoire, philosophie, etc. sont des thèmes auxquels ils ne réfléchissent pas, ou peu. Comme si l'intellect, la raison, le savoir – pourtant à portée de main pour celui ou celle qui s'en donne la peine – n'ont pas droit de cité. En fait, ils ne se concentrent que sur leurs émotions, que sur leurs ambitions personnelles, l'argent, la superficialité, la peur de l'autre, le rejet de tous les maux du monde sur celui qui n'est pas comme eux.


J'ai vécu ces situations un nombre de fois incalculable depuis mon enfance, du fait de mon handicap, et de mon intellectualité hors normes comparée à celle de la plupart des gens. J'ai souvent été rejeté, humilié, trahi. Combien de femmes vers lesquelles j'aurai aimé aller – amicalement ou sentimentalement – m'ont repoussé par le passé. Parce que non seulement, je ne ressemblais pas aux canons esthétiques en vigueur, mais aussi parce que les sujets qui me passionnaient, sur lesquels j'aimais échanger lors de conversations, n'étaient pas les filles, l'argent, le luxe, le bling bling, la réussite sociale, etc. A chaque fois – comme aujourd'hui encore lorsque j'entreprends la démarche de tendre la main en direction d'une personne en particulier – et une femme en particulier -, je suis repoussé. Celle-ci se détourne aussitôt de moi comme si j'étais un pestiféré, comme si me côtoyer était une honte pour elle, comme si c'était une insulte à la plastique et aux centres d'intérêts qui sont les siens.


A chaque fois, comme lorsque j'étais plus jeune, ces personnes, ces femmes en particulier, me renvoient une seule image : celle d'Eléphant-man. Je ne sais pas si vous avez vu ce film, mais je vous le conseille, il est très parlant. A chaque fois, comme Eléphant-man, j'ai l'impression d'être un monstre, presque inhumain. Alors, j'ai peur, je suis terrorisé. Je préfère demeurer dans l'ombre, plutôt que de me faire malmener, humilier, regarder comme quelqu'un dont on ne souhaite pas la présence à ses cotés ; et dont tous les prétextes sont bons pour s'en débarrasser. Avec une once de gène et de mépris, de moquerie et de violence – sinon physique, du moins verbale ou morale.


Cette façon de me considérer, au fil des années, m'a amené a suivre la seule voie ou je ne serai pas traité de cette manière. Comme vous le savez, c'est la Bibliothèque Nationale, qui m'a permis de l'emprunter. Je n'entrerai pas dans les détails, mais ce passé a été d'une violence inouïe moralement parlant, psychologiquement parlant. Quand j'y repense, elle s'infiltre en moi ; elle ne m'a jamais quitté d'une manière ou d'une autre. La seule parade que je lui ai trouvé, c'est l'écriture, la lecture, me plonger dans les savoirs et les connaissances que j'ai engrangé au fil des années, sur tous les sujets que je traite régulièrement dans mes écrits. Et encore, ceux-ci ne sont que la face émergée de l'iceberg. Tous les textes qui se trouvent dans le disque dur de mon ordinateur, dans mes classeurs, toutes ces milliers de pages sur l'histoire, la mythologie, la science, la philosophie, la religion, l'actualité, en ce qui nous concerne plus particulièrement vous et moi, sur mes réflexions sur le devenir de l'homme, sur la cosmologie, sur l'astrophysique, sur l'Évolution de la vie, de l'Homme, comme les premières pages que je vous ai fourni en exclusivité hier vous le montrent, sont là pour le prouver.


Mais non, à chaque fois que je publie un texte, tout est remis en cause. Des gens – qui n'y voient pas de malveillance certainement – jugent mes textes comme si j'étais un importun. Comme si je n'avais aucune légitimité, malgré mes investissements personnels en matière de recherches. Toutes ces années à lire, à décortiquer, a examiner, à me pencher jusqu'à douze heures par jour à une certaine époque, à lire trois livres en un seul jour, à en prendre des notes. Tout cela ne compte pas. Ils arrivent, se désignent comme détenteurs de ce qui est vrai, acceptable, de ce qui est LA vérité. Ils remettent en cause tout ce travail que j'effectue avec acharnement, avec passion, avec enthousiasme. Jusqu'à en sortir vidé. Ils se manifestent alors que la plupart du temps, ils n'ont jamais publié de textes, ils n'ont jamais passé des heures, des jours, des semaines, des mois, sur ces sujets. Tous les jours sauf le Dimanche. Alors que, sur leurs murs, que je consulte par curiosité a chaque fois, dans 99 % des ce n'est que ces habituels « métro-boulot-dodo ».


Alors oui, je me pose des questions. Je me demande a quoi sert tout mon investissement, tant de sueurs, de solitudes, de réflexions, de textes, de recherches, pour ces gens qui prennent la charge qui est tout ce labeur par dessus la jambe. Qui lisent généralement en biais, vite fait, sans réfléchir à la profondeur des thèses que je tente de mettre en avant texte après texte. Qui ne se réfèrent qu'à des bouts de mes pensées qu'un seul récit est incapable de montrer, d'appréhender. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'écris tant : parce qu'il y a tant de facettes, tant d'aspects, tant de choses sur lesquelles je me penche, suscitant mon intérêt, ma curiosité, ma réflexion, qu'il est impossible de les résumer en un seul propos. Mais non, ces personnes jugent et condamnent a partir d'un unique fragment. Ils croient discerner l'ensemble de la personne que je suis, de mon parcours, de ma personnalité, etc. au travers de quelques pages.


C'est pour cela que mes textes sont si nombreux, si variés, si longs. Parce que la personne que je suis a suivi beaucoup de chemins, au fil de ses lectures, de ses investigations. A dévorer des livres, a voir des documentaires, a suivre des débats, des reportages – vous savez de quoi je parle -. Ma culture générale est vorace, jamais rassasiée, toujours a l'affût de nouvelles façons d'envisager les choses, à repousser sans cesses les limites de ce que je sais, à les remettrez en cause – car si j'ai appris une chose essentielle, c'est que les certitudes n'existent pas. Au contraire, les certitudes sont le ferment de l'intolérance, du désir de soumission, de haine, de violence, comme les religions et les idéologies les plus extrêmes nous le prouvent tous les jours.


Ces derniers jours encore, j'ai du me battre pied a pied avec certains de ses juges empreints de religion et de déisme a tout prix. J'ai dû batailler ferme. Ils m'ont usé, épuisé. A chaque fois, revenant pour remettre en cause les éléments que je mettais en avant pour répondre à leurs arguments. Mais ils ne lâchent jamais, ils s'entêtent, reviennent toujours à la charge. De plus, généralement, ils choisissent bien leur moment ; c'est toujours quand je suis occupé, concentré sur mes textes en cours d'écriture, qu'ils viennent me perturber.


D'autre part, je prends beaucoup de temps, énormément, pour publier sur Facebook. Du temps qui m'est compté, parce que mon quotidien, entre mes écrits, entre la personne qui a la sclérose en plaques dont je m'occupe, est extrêmement chargé. Je cours tout le temps pour être partout en mème temps et tenter de contenter tout le monde. Et encore, bien que je sois toujours en retard, midi et soir pour aller manger, je me freine. Il n'y a plus qu'avec vous que je discute régulièrement. Et a chaque fois, c'est un vrai plaisir. Autant que pour vous, pour moi, c'est un vrai moment de détente, ou je me change les idées. Ou je suis d'égal a égal avec une personne dont j'ai le respect, la considération, l'attention, qui vois tout ce que je fais comme efforts démesurés pour le travail que j'effectue. Alors que c'est souvent foulé aux pieds, y compris dans ma famille.


Cette famille que j'aime, pour laquelle je vendrai mon âme pour lui éviter toutes les épreuves qu'elle a subis, et qui remontent loin. Pour laquelle je fais d'énormes efforts pour la contenter, pour la satisfaire quand je suis en contact avec elle. Mais ce n'est jamais assez, jamais suffisant. Elle en demande toujours davantage de moi, me mettant une pression considérable, en plus de toutes les charges qui sont les miennes du fait du membre de ma famille qui a la sclérose en plaques. Pire encore, qui refuse d'accepter les inconvénients, les difficultés, que de s'occuper de cette personne, implique. Qui ne tolère pas que mon travail soit aussi exigeant, que je ne peux pas le stopper comme ça, en claquant des doigts, pour accéder a leurs exigences d'horaires. Ou je n'ai aucune considération et respect lorsque nous sommes tous réunis, parce qu'ils sont toujours a leurs sujets sans que j'ai le droit de mettre en avant quelles sont mes préoccupations, mes centres d'intérêts, ce qui m'anime, comme nous le faisons vous et moi lorsque nous discutons ensemble.


Vous savez, mon amie, il y a une chose, plus que toute autre, qui me meurtrit au plus profond de mon âme et de mon cœur. Parfois, vous me dites que vous lisez a vos collègues, a votre famille, les textes sur l'actualité, ou autre, que j'écris. Parce que vous les trouvez pertinents, sérieux, qu'ils devraient être davantage connus et reconnus. Cela me rends heureux et fier. Parce que jamais auparavant, quelqu'un d'une profession parente a la mienne ne s'était penché sur ms textes. Il faut dire qu'avant vous, je n'y connaissais personne.


Parallèlement, je vois ma famille qui, au centre de leurs discussions, n'ont aucune reconnaissance, aucune considération, pour tout ce que je fais. Et cela, ça remonte loin dans mon passé. Quand j'ai débuté, ma famille a voulu que ce ne soit qu'un passe temps, mais que j'aie un travail « normal » a coté pour subsister à mes nécessités. Après, quand j'ai dit que ce serait ma vocation, autant le métier de ma sœur était honorable, respectable. Ils en discutent à tout bout de champs, comme des voyages du passé de ma famille, des repas familiaux pantagruéliques, etc. Ils parlent d'amis que je ne connais pas ou presque pas, que je n'a vu que quelques fois dans ma vie. Des gens qui, le plus souvent, ne savent pas quel métier j'exerce, quelles charges sont les miennes via mes recherches, mes engagements, mes positions, mes combats, etc. Quelles ont été mes épreuves, mes souffrances, mes solitudes, mes peurs. Alors, a ces moments là, quand nous sommes tous réunis, je ne suis là que pour faire parti du décor, attendre que chacun papote. Personne ne prends le temps de s'intéresser un minimum à moi.


Quand j'étais plus jeune, de plus, ma famille m'a souvent répété, au point que ce soit entré dans mon inconscient, comme un réflexe, que je devais me taire. Qu'il fallait laisser parler « les grands », que je devais respecter leur age en me soumettant à leurs discours, mème si je n'y avais pas ma place, qu'ils n'étaient pas rattachés à ma présence parmi eux. Et aujourd'hui, si je ne le fais pas, aussitôt je suis soumis à une pression continuelle, terrible, je suis soumis a un stress insoutenable au point d'en être malade physiquement parfois ; pire encore, c'est moi-même qui me mets la pression afin d'accéder a leurs exigences éternellement insatisfaites.


J'ai , dès lors, pris l'habitude, instinctivement, comme un moyen de survie, de me renfermer sur moi mème lors de telles tablées. La somnolence, l'ennui, la fatigue, me prennent, m'enveloppent comme une chape de plomb a laquelle je ne peux pas échapper. Maintenant que je suis adulte et que j'assume la personne intellectuelle que je suis, écrivain et historien, et bien que j'aime ma famille plus que tout, je fuis leurs conversations. Je me réfugie devant mon ordinateur. Je me plonge dans mes écrits. Ou bien, je vais dans ma chambre pour lire, pour regarder un film, une émission, un débat, un documentaire. Je n'ai pas le choix. Je n'ai pas la chance, comme vous mon amie, d'avoir une famille qui comprends, accepte, quelles sont les contraintes d'un métier comme le votre, comme le mien par certains cotés. Qui est la pour vous appuyer, pour vous montrer que ce que vous faites vaut quelque chose. Que la petite pierre que j'apporte au travers de mon métier et de mes écrits, a une signification.


Je sais que j'ai du talent. Je le savais déjà avant de vous connaître. Mais tout ce que je viens de vous décrire dans ce long texte, fait que je n'ai pas confiance en moi. Des milliers de personnes, sur Facebook ou ailleurs, ont beau me suivre, mon blog également, tout ce que je viens de détailler me détruit. Silencieusement, parce qu'il est rare que mes larmes coulent de mes yeux, je pleure. Des hurlements, au plus profond de mon âme et de mon cœur, retentissent. Je me sens sale d'être qui je suis, parce que toutes ces personnes, que ce soit ma famille ou tous ces gens qui me jugent lorsque je partage mes textes, me font du mal. Ils me malmènent, me déchirent, mettent ma sensibilité a vif en permanence.


J'essaye d'apporter aux autres tout ce que je suis, tout ce que j'ai en moi, toute ma connaissance, toute ma culture. Je n'ai que l'écrit pour les exprimer, parce que dans la réalité, je n'en n'ai pas le droit. La place que j'occupe est celle de cet homme invisible derrière la vitre, qui fait plein de gestes pour se faire remarquer de ceux et celles qu'il aime, mais qui ne le voient pas. Je suis cet homme qui essaye de communiquer au travers de ses écrits, ce qu'il ressent. Qui essaye de dire : « que j'aimerai être à vos cotés, que votre présence me réconforte, me fait du bien, m'illumine ». Vous êtes la seule, mon amie, qui avez perçu tout ça. Toutes ces autres personnes, sur Facebook ou ailleurs sur le Web – ces femmes notamment – que j'ai tenté, timidement, maladroitement, d'approcher, pour leur expliquer que quelque chose m'illuminait lorsque j'étais en contact avec elles, m'ont fuit, me fuient. J'ai essayé de nouer des contacts plus « sérieux », en dehors de Facebook, en leur donnant mes coordonnées. Aucune réponse, pas un retour. Vous êtes la seule avec laquelle je correspond aussi par SMS. Peut-être, un jour, si vous en avez le temps et l'occasion, en fonction de vos disponibilités familiales, de vos engagements professionnels, peut-être aurons nous l'occasion de nous rencontrer, de déjeuner ensemble. Avec votre mari, vos enfants peut-être,. Rien ne me rendrait plus heureux. Cette démarche que j'ai avec vous, amicale, vraie, sincère, honnête, je l'ai avec tous ceux et toutes celles que je tente de communiquer. Des milliers de contacts, oui, quelques privilégié(e)s qui me laissent leurs commentaires, avec lesquels j'échange parfois en mp. Mais tant de refus d'amitié, de véritables échanges.


Alors oui, je me pose des questions. Je m'épuise quotidiennement dans ce tourbillon pour tenter de montrer que je suis là, que moi aussi, en tant qu'être humain, j'en vaut la peine, autrement qu'à travers mes écrits. Mais je n'ai que ce moyen pour m'exprimer parce qu'il y a longtemps, dans ma famille, on m'a appris a être en retrait, à dissimuler ma véritable personnalité, mes compétences. Cela me blesse, de ne pas pouvoir vivre au grand jour, de ne pas être reconnu et apprécié pour tout ça, et bien davantage encore. Juste un visage couturé de cicatrices, juste un corps sans attraits. Juste un esprit que la plupart des gens sous estiment.


Parce que c'est plus commode, parce que ça ne correspond pas aux schémas habituels de ce que devrait être une personne comme moi. Un handicapé devrait être incompétent, devrait se cacher, devrait être idiot, sans culture, sans savoirs, sans intelligence, sans raison, ou limitées. Un handicapé ne devrait pas se battre pour essayer de percer dans le métier qu'il a. Il faut lui accumuler tous les obstacles possibles imaginables. Il faut qu'il soit enfermé dans sa solitude. Il doit se contenter de son état. Il doit se plier aux diktats d'une société ou le « métro-boulot-dodo » et la norme. Des diktats qu'il refuse et combat de toutes ses forces parce que ces mêmes diktats lui ont imposé souffrances, peurs, rejets, violences, moqueries.


Je me bats, et je continuerai a me battre, coûte que coûte. Mais pas dans ces conditions, ni familiales, ni relationnelles, avec tous ces gens qui, dans la réalité ou virtuellement, se conduisent de cette manière avec moi. Je me pose donc des questions. Dois je persévérer a m'user en vain, ici ou ailleurs, pour donner tout ce que j'ai en moi à des gens pour qui c'est le cadet de leurs soucis. Pour qui, lire des textes recherchés, nécessitant travail, investigations, réflexions, remettant en cause des certitudes tellement commodes, tellement faciles, est un labeur insurmontable. Comme si leurs neurones étaient sclérosées par ce conformisme qui les transforme en moutons, comme leurs publications le démontrent à longueur de temps, comme leurs conversations le détaillent.


Alors, je suis triste, mais je suis aussi en colère. Je ne mérite pas un tel traitement. S'il y a une chose que vous m'avez bien apprise, mon amie, c'est cela. Je me demande donc si, finalement, je ne vais pas me concentrer uniquement sur nos échanges, quand vous avez le temps et la possibilité. Et le reste, tout laisser de coté pour me concentrer sur la rédaction de ma nouvelle mouture de « Dieu et le Big Bang », puis poursuivre l'écriture des « Origines idéologiques et ésotériques du Nazisme ». J'en ai assez d'être jugé, d'être condamné parce que je m'exprime librement, parce que je dis tout haut ce que d'autres pensent tout bas, de notre société, de ce cynisme, de cet individualisme, de cette religiosité. Tous ces moutons.


Alors, dois-je retourner dans l'ombre. Tout m'y incite. Toutes ces personnes que je vous ai cité m'y poussent. Car elles me font mal, terriblement mal. A un point qu'elles ne s'imaginent mème pas. Il n'y a que vous, quand j'y pense, ainsi que quelques autres qui me suivent aussi régulièrement, mais dans une moindre mesure, qui m'encouragez, qui me donnez envie de me battre, qui me donnez envie de poursuivre. Tout le reste suscite souffrance, solitude, peur, découragement, amertume, désespoir.


Merci d'être vous, merci d'être là, mon amie.

  • Bonjour M. Capo,
    Cela fait longtemps que j'ai envie de vous dire quelques mots sans jamais avoir véritablement sauté le pas pour le faire. Je fais partie de cette populasse dont vous parlez fort bien. Les routiniers. Je ne veux pas généraliser, mais la plupart du temps, même avec la meilleure volonté d'en sortir, nous sommes confrontés au "métro-boulot-dodo". Je ne m'étonne plus de manger à la va-vite quelques frites au Mc Do au lieu de me poser dans une authentique petite brasserie où les gens se sourient et se parlent vraiment. Je ne m'étonne plus d'écrire et de penser avec un BIC jetable (souvent) au lieu de commencer enfin une nouvelle qui tienne la route. Ici, je suis de celles qui s'attachent au "sensationnel", plutôt qu'aux écrits qui ont "du sens", je l'avoue. C'est un grand tort. Je vous lis peu, peut-être parce que j'estime qu'il faut prendre le temps de lire, d'essayer de comprendre, puis de réagir. Adepte du " :) " dans mes commentaires, vous pensez bien que se serait une insulte d'ajouter celui-ci à vos écrits. Alors je passe sur ce que vous publiez. C'est navrant. Cependant, ce matin, j'ai réagi à votre titre: "Je me pose des questions". Sans doute parce que l'on imagine que les gens extrêmement cultivés, intelligents et assoiffés de connaissances restent un peu hermétiques. Oui, j'y ai pensé aussi, mais j'ai beaucoup d' a priori.
    J'ai donc lu votre texte ici présent et je suis extrêmement touchée par la personne sensible que vous êtes, ainsi que de la façon dont vous parlez de votre passé qui a été très difficile. Je ne vaux pas grand chose, ici, mais je vous incite, moi aussi à vous battre. Et vous compterez désormais sur ce site à tous mes encouragements.
    A vous lire,
    BTy

    · Il y a presque 7 ans ·
    49967 4832e34b8ef74d58bc32

    bartleby

    • Vous ne vous y trompez pas, vous n'ètes pas insignifiante. Ni vous ni qui que ce soit. Le conformisme du "métro-boulot-dodo", je l'ai vécu durant des années. La société actuelle nous y contraint, hélas. Le tout c'est de se battre contre ce qu'elle nous impose, contre ce qu'elle nous oblige, malgré nous, consciemment ou inconsciemment, à accepter. Ce n'est pas simple, ce n'est pas facile, je suis le premier à l'admettre. C'est un combat de tous les jours, qui use, qui jette l'oprobe sur vous, qui vous condamne souvent à la solitude et au désespoir. Chaque situation n'est ni toute blanche, ni toute noire, ainsi va la vie. Mais c'est à nous de ne pas accepter, d'essayer d'évoluer, en fonction de ses capacités et possibilités, chacun à sa façon, chacun à son niveau, pour apporter ce que nous pouvons aux autres ; là est l'essentiel. Moi, c'est par mes mots, vous c'est autrement. Il n'y a pas à juger ou a condamner. Vous avez toute mon amitié. Dominique

      · Il y a presque 7 ans ·
      4

      Dominique Capo

Signaler ce texte