Je ne pense pas comme vous.

Hervé Lénervé

Je ne pense pas comme vous ! Chez vous, votre pensée pense, elle ne sait faire que ça, aussi, vous n’allez pas lui refiler une médaille, en plus !

Disons, que votre pensée pense en rond et en sourdine, sympa ! Disons, que ça pense à travers vous, sans importuner le sujet pensant, vous en l'occurrence, qui avez d'autres choses à faire que d'écouter ses logorrhées futiles ; finir une partie de golf, exécuter la corvée imposée par votre femme, exécuter la femme donneuse d'ordre de votre corvée… ou que sais-je, encore ? Enfin cool, votre pensée !

Chez moi, non ! C'n'est pas comme ça ! Ma pensée me parle, parfois elle me gueule, même. Au quotidien, elle me parle comme si j'étais son gamin demeuré. C'est chiant à la fin !

Tiens un exemple parmi mille autres. Je rentre chez moi, peinard le renard, après ma partie de billard arrosée et j'entends dans ma tête : « Allume la lumière, espèce d'abrutis, avant de délacer tes lacets, tête d'haricot ! Tu vas encore t'étaler comme une grosse merde et comme la dernière fois, aussi. »

Oui, ma pensée est assez familière avec moi et directive, aussi. J'avoue que ma pensée n'a pas une très haute opinion, ni estime de moi, ma pensée ne m'aime pas plus que cela. Mais quel besoin, a-t-elle, de m'humilier ainsi, en privé, ainsi ? J'ai une âme, moi aussi !

Bien que là, j'ai un petit problème avec mon âme. Car, voyez-vous, l'âme, je ne sais pas très bien ce que c'est, je rajoute, « au juste » ça fait toujours bien et ça ne mange pas de pain. Alors, comme je ne connais pas bien le concept de l'Ame Générale, vous comprendrez mes difficultés avec le concept de mon âme particulière, mon capitaine!

Je vais ruser en remplaçant le mot « âme » par « esprit », « J'ai un esprit, moi aussi ! » Ok, c'est plus clair, mais  trop réducteur, côté sens.

De plus, j'aie entendu dire, par des esprits médisants que l'esprit et la pensée se fréquentaient régulièrement, ces temps-ci… gênant, ça, gênant ! Risque de collusions.

Maintenant, si je re-ruse en remplaçant les mots « pensée » et « âme » par « ordure ».

Là, j'ai un doute…

Déjà, on ne va plus rien comprendre, du moins, pour les plus défoncés, qui y comprenaient encore quelque chose.

De plus, je précise que ça ne fait pas trop métaphysique, mon truc. Imaginez un : « J'ordure, donc je suis ! » Aucun succès commercial, cette merde !

Mon problème est donc, que ma pensée me parle. Admettons, pour des conseils utiles au quotidien, soit, mais quel besoin a-t-elle, de me parler quand elle pense pour elle-même ? Cela ne m'intéresse pas ses débats philosophysicopsychologiques qui se mordent la queue à la tort-larigot. Qu'elle me foute la paix, merde ! Est-ce que je lui demande moi, d'où parle-t-elle, elle ?  Est-ce que je l'accuse d'avoir puisé ses idées, son essence dans un « Ça » collectif et culturel ? Non, je m'en fous, qu'elle me foute la paix !

J'ai quand même des questions plus sérieuses à me poser que tout ce charabia d'intellos. Tiens, par exemple, plus que pour l'exemple : « à quelle heure va-t-elle ouvrir ses volets, aujourd'hui, la mignonnette d'en face ? » D'en face, certes, mais en faceless, quand même.

Eh oui, je vous le concède, je suis un séducteur. Le problème que j'ai avec la mignonnette d'en face, c'est qu'elle parle comme ma pensée et je ne comprends rien de rien à rien de ce qu'elle me dit. J'ai donc dû m'effacer, renoncer à ce bel amour naissant, pour la laisser discuter seule avec ma pensée. Moi, pendant ce temps-là, je vais aller finir votre partie de golf, finir votre corvée, finir votre femme, cela m'occupera un tantinet. Ça veut dire « un peu », bande d'incultes, ça y est, cela devait arriver, voilà que je vous parle comme ma pensée le ferait.

Moralité : La philo rend schizo, la philosophie mène à la folie.

PS. Se parler à haute voix dans sa tête, reformuler ses pensées en syntaxes correctes et compréhensibles, n'est-ce pas le symptôme propre à l'écrivain ? Dites-moi, comment pensez-vous, vous, dites-moi ? Cela m'intéresse sérieusement, car je me demande si je ne deviens pas un peu fou.

  • Je panse donc j’essuie, ... paroles d’infirmière :o)

    · Il y a plus de 4 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Si les infirmières n'existaient pas, la maladie vaudrait-elle le coup d'être vécue? :o))

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Penser au golf est très mauvais, les plongeurs pensent pour les aider dans leur tâche pour les enlever, et ceux qui ont des acouphènes doivent penser plus fort pour s'entendre, sinon on pense souvent aux futurs que l'on aurait pu avoir si le temps n'existait pas.

    · Il y a plus de 4 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

    • Le temps existe ! le futur, c'est moins sûr ! :o))

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Tiens, mes commentaires ont disparu ! Il y aurait du Popol la-dessous, ça ne m'étonnerait pas, c'est un véritable magicien. :o))

    · Il y a plus de 4 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Je confirme ! Quelle infirmière çuilà :o)))

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Gaston

      daniel-m

    • Tu une ferais pas une fixette sur les infirmières, toi ? :o))

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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