Je suis pur

My Martin

Sortir au jour


L'Égypte antique



Amon « le dieu caché » le dieu le plus important de la mythologie égyptienne

Lorsqu'il est dans toute sa gloire, Amon-Rê, l'une des formes du dieu solaire

Son lieu de culte principal est situé dans la ville antique d'Ouaset / Louxor mais surtout à Karnak, le temple le plus riche du pays

Dieu thébain Amon, son épouse Mout -valeurs maternelles- et leur fils, le dieu lunaire Khonsou -le voyageur. La triade thébaine, famille sacrée de Thèbes

*

Osiris. La première mention d'Osiris, l'un des principaux dieux égyptiens, apparaît dans les textes funéraires de l'ère des Pyramides, époque où débute l'usage de la momification (2400 av. J.-C.). Osiris préside le tribunal des dieux, qui détermine le sort du pharaon après sa mort

Il est représenté enveloppé d'un étroit vêtement blanc, celui des momies enveloppées de bandelettes. Il porte une haute couronne blanche, ornée de deux plumes d'autruche -beauté et symbole guerrier, en raison du caractère combatif et vigilant de l'oiseau

Jaloux du pouvoir de son frère, Seth tue Osiris, le démembre, éparpille les morceaux de son corps dans tout le pays, façon puzzle. Pour retrouver les restes de son époux, Isis parcourt l'Égypte. Lorsque les rites funéraires sont accomplis, Osiris entreprend son voyage vers l'immortalité. Le dieu des morts

Osiris est ramené à la vie par l'amour de sa sœur-épouse, Isis. Épouse fidèle, mère divine, déesse funéraire. Le couple Isis et Osiris, fondateur de la civilisation

Les forces destructrices engendrent le processus de momification. L'amour d'Isis est le symbole de la régénération, de la promesse de la vie éternelle. Chaque année, le cycle de la destruction, de la mort et de la renaissance, revient lors de la crue annuelle du Nil. Elle fournit les éléments indispensables à la vie et permet l'existence de l'Égypte, "don du Nil" -Hérodote, historien et géographe grec 480 à 425 avant J.-C.

Osiris est assimilé au miracle du Nil, aux riches récoltes qu'il offre par ses crues

« Gloire à toi, qui produit le grain, qui donne la vie aux dieux avec l'eau de tes membres, le pain à toute terre avec l'eau qui prend forme sous toi »

Osiris, Isis et leur fils, Horus -celui qui est au-dessus, qui est loin- constituent une famille sacrée : dieu, déesse et enfant divin

Sous le Nouvel Empire, dans les principaux temples d'Égypte, est vénérée une famille sacrée / triade, ainsi Osiris, Isis et Horus. « La triade d'Abydos », Sud du pays, à 91 km au Nord-Ouest de Louxor

Les pharaons d'Égypte descendent du dieu Horus à tête de faucon



*



Une seule autorité, pharaon -"la grande maison"

Au sommet de la hiérarchie, il dirige le royaume, coordonne les services

Le pharaon tire son pouvoir directement des dieux. Il est leur descendant, leur interlocuteur, leur premier serviteur. Son autorité est absolue

Lorsqu'un pharaon puissant occupe le trône, la paix est assurée

Lorsqu'il est faible, le désordre, la crise, le chaos, menacent

Symbole de l'unité nationale, condition essentielle de la stabilité du pays. Prodigieuse continuité à travers les siècles, force et faiblesse dans un monde en mouvement



*



Face à la mort, l'attitude des anciens Égyptiens est influencée par leur croyance en l'immortalité

Plutôt que cessation de la vie, la mort est interruption temporaire

Pour assurer la perpétuation de la vie après la mort, les Égyptiens rendent un culte aux dieux, pendant et après leur vie



Le pharaon meurt, il est momifié. Afin que son âme puisse réintégrer son corps préservé, lui redonner le souffle, la vie

Pour satisfaire les besoins du défunt dans l'au-delà, des objets domestiques, de la nourriture, des boissons, sont déposés sur des tables d'offrande, à l'extérieur de la chambre funéraire

Pour aider le mort dans son voyage vers l'au-delà, un viatique, des textes funéraires -des formules, des prières- sont placées dans la tombe

Ainsi pour éviter de perdre un morceau de son corps -utile, dans l'optique d'une renaissance quotidienne



Afin de préparer le défunt pour son ultime voyage, les prêtres accomplissent la cérémonie de "l'ouverture de la bouche", sur la momie et le sarcophage

"Les liens qui emprisonnaient ma bouche sont déliés par le dieu de ma ville"

Le rituel comporte la purification, l'encensement, les onctions, les incantations

Les prêtres touchent la momie avec des objets rituels, afin de lui rendre l'usage de ses cinq sens

*

Découverte archéologique. Ancienne Oxyrhynque (aujourd'hui Al-Bahnasa, en Égypte). Rive Ouest du Nil, à environ cent soixante kilomètres au Sud du Caire

Époque romaine -30 avant J.-C. Les sépultures livrent des amulettes dorées, utilisées dans les derniers siècles de l'Égypte antique

Entre leurs mâchoires, trois anciens Égyptiens ont des amulettes, en forme de langue, recouvertes de feuilles d'or. Afin que dans l'au-delà, ils puissent parler

*

Le corps préservé par la momification, les sens en éveil, Le pharaon toujours "vivant" part vers l'autre monde

Le voyage est périlleux

À bord de la barque solaire, la momie traverse le monde inférieur, peuplé de serpents armés de longs couteaux, de dragons crachant le feu, de reptiles affamés à cinq têtes

Une fois parvenu dans le royaume de la Douât (le Pays des dieux), le défunt doit réciter sans erreur, une formule magique à chaque arrêt. Il franchit sept portes

La Douât symbolise le séjour dans l'au-delà de l'âme du défunt, en attendant qu'il ressuscite en même temps que le Soleil ; un monde d'épreuves, divisé en douze heures



Si le défunt réussit, il entre dans la Salle d'Osiris, le tribunal qui peut ouvrir au défunt la demeure des Justes



Le défunt procède à une série de confessions dites "négatives" ...



je n'ai pas souillé les pains des dieux ; je n'ai pas volé les galettes des défunts ; je n'ai pas omis les jours à offrandes de viandes ...

je n'ai pas tué ; je n'ai pas eu commerce avec une femme mariée ; je n'ai pas volé ; je n'ai pas insulté le roi ...

je n'ai pas fait le mal ; je n'ai fait de peine à personne ; je n'ai pas dit de mensonge ; je n'ai pas été de mauvaise humeur ; je n'ai pas été bavard ; je n'ai pas été insolent ; je n'ai pas cligné de l'œil ; je n'ai pas été étourdi ; je n'ai pas été bavard ; je n'ai pas été bruyant ; je ne me suis pas donné de l'importance ...

Je suis pur, je suis pur, je suis pur



Le défunt s'adresse aux quarante-deux dieux du tribunal, les appelle par leurs noms et renouvelle à chacun, sa déclaration d'innocence



Anubis, le dieu à tête de chacal, surveille la cérémonie

Fils d'Osiris et de Nephthys, il préside à l'embaumement et accompagne le pharaon défunt dans l'au-delà

La pesée du cœur. Anubis place le cœur du mort sur l'un des plateaux de la balance

Sur l'autre plateau, une plume, qui représente Maât -déesse de l'harmonie cosmique, de la droiture morale, de l'ordre et de l'équilibre du monde. Souvent représentée assise, coiffée d'une plume d'autruche



Près de la balance, veille Amémet à la couronne rouge. "La Dévoreuse". Tête de crocodile, partie antérieure de lion, partie postérieure d'hippopotame

Le pharaon retient son souffle. Amémet se rapproche



Si la balance est équilibrée, le défunt est justifié. Il a accompli avec exactitude sa fonction dans un monde dominé par les dieux. Il accède à l'immortalité

Coupable, il est dévoré par la déesse Amémet

Thot enregistre le verdict. Le messager du dieu solaire. Le dieu du savoir et de la sagesse, l'inventeur de l'écriture et de la science, le protecteur des scribes. Représenté sous l'aspect d'un être humain à tête d'ibis, d'un babouin, ou encore de la lune



Lorsque le pharaon a été acquitté par le jugement, il fusionne avec Osiris

Sur la barque solaire en compagnie des dieux, il traverse le monde inférieur et jouit au paradis, de la vie éternelle

Il devient un akh -énergie vitale ou double spirituel de la personne. Un être transfiguré, doté de pouvoirs, de la capacité d'agir dans les deux mondes, celui des morts ou des vivants

L'akh peut intercéder en faveur des vivants dans l'au-delà ou infliger des tourments, exercer des représailles



*



2500 ans avant J.-C. Ancien Empire. Premiers textes funéraires, les Textes des Pyramides

Réservés aux seuls pharaons. Centaines de formules, sur les parois des pyramides

*

Vers 2150 av. J.-C. Première période intermédiaire (cent cinquante ans). A la charnière entre le XXIIe et le XXIe siècle avant J.-C., entre la fin de l'Ancien Empire et le début du Moyen Empire

et 2022-1650 avant J.-C. Moyen Empire

Les formules sont écrites sur les parois des cercueils et ne sont plus réservées exclusivement au pharaon. Les Textes des Sarcophages ou des Cercueils, destinés à une plus large frange de la population

*

Vers 2050 avant J.C. Le Livre des Deux Chemins, avec une carte topographique de l'au-delà, qui indique l'emplacement des dangers

Afin de parvenir à la renaissance, le mort peut emprunter deux voies, la voie fluviale ou la voie terrestre



D'autres livres funéraires existent,

... le Livre de Shou, traité de la lumière. Le dieu Shou, dieu de la lumière, sépare le ciel de la terre afin d'assurer en permanence la circulation de la vie

La seule existence terrestre n'est qu'un passage, connaître la vie dans sa globalité

*

Deuxième Période intermédiaire

XVIIe dynastie (Thèbes). 1625 à 1549 avant J.-C. La XVIIᵉ dynastie ne contrôle que la Haute-Égypte

"Le Livre pour sortir au jour" ou "Livre des Morts" est une compilation des textes antérieurs, réalisée par les prêtres de Thèbes

Plusieurs formules dérivent des Textes des Pyramides et des Textes des Sarcophages

*

Environ 1550 à 1100 av. J.-C. Nouvel Empire

XVIIIe dynastie 1550-1323 avant J.-C. L'apogée, le Siècle d'Or, puis lent déclin. La XVIIIe dynastie clôt la longue Deuxième Période intermédiaire et ouvre le Nouvel Empire, avec l'expulsion des Hyksôs, qui occupe le pays (Basse-Egypte et Levant)

Le Livre pour sortir au jour ou Livre des Morts prend toute son ampleur pendant 1500 ans, jusqu'au Ier siècle après J.-C.

Les formules sont assorties de belles vignettes, vivement illustrées, pour renforcer leurs présence et puissance

Sur papyrus, un support pour une plus large diffusion

Des livres, à l'origine en rouleaux jusqu'à 37 mètres de longueur, 30 à 40 cm de largeur

En hiéroglyphes, hiératique (écriture rapide, hiéroglyphes simplifiées) ou démotique (écriture employée pour les besoins de la vie de tous les jours), le Livre des Morts s'étoffe. 150 formules durant la XVIIIe dynastie. 192 pour la période ptolémaïque, 332-30 avant J.-C.



Depuis le Nouvel Empire, les formules de ces textes varient,

jusqu'à la Basse Époque (664-332 avant J.-C.)

à partir du VIIe siècle av. J.-C., l'ordre des formules est fixé une certaine constante dans l'enchaînement des thèmes abordés apparaît,

les rites liés aux funérailles,

les formes auxquelles s'identifie le défunt,

les portes à franchir, gardées par les démons armés

enfin, le jugement devant Osiris



La forme est stabilisée à l'époque ptolémaïque 323 à 30 avant J.-C. En 186 chapitres, pour les versions les plus exhaustives

*

Particulièrement appréciés, certains chapitres peuvent être inscrits à part, en rapport avec leur fonction auprès de la momie

La « formule pour empêcher que le cœur [du défunt] ne s'oppose à lui dans l'au-delà ». Souvent gravée sur les scarabées de cœur, placés sur la poitrine de la momie. Identifié à Osiris, le scarabée est associé à la Terre et au Soleil



La « formule pour faire naître une flamme sous la tête du bienheureux ». Elle orne plusieurs hypocéphales -"sous la tête", le disque de toile stuquée ou de papyrus placé sous la tête de la momie

époque ptolémaïque entre le IVe et le IIe siècle av. J.-C.

L'hypocéphale n'est pas un élément courant des tombes et n'apparaît jamais chez les particuliers. Réservé à certains membres de l'élite du clergé d'Amon-Ré, à Thèbes et de Min, à Akhnim

Min, dieu de la fertilité et de la reproduction. Sexe dressé, "taureau de sa mère", il féconde chaque soir la déesse ciel, pour donner naissance au Soleil

De forme circulaire, l'hypocéphale représente le disque solaire ou l'iris de l'œil oudjat -"œil préservé", symbole protecteur, l'Œil du dieu faucon Horus. Les extraits de textes religieux visent à insuffler la chaleur vitale sous la tête du défunt, pour gagner l'ensemble de son corps, le réanimer dans l'au-delà. Par son contenu symbolique, L'hypocéphale associe le mort à la divinité solaire, assure sa renaissance cyclique et éternelle



Des statuettes de serviteurs travaillent dans l'au-delà, à la place du défunt -chaouabtis ou ouchebtis -du verbe oucheb, répondre. Ils arborent un passage, intitulé « formule pour qu'un chaouabti exécute les travaux pour quelqu'un dans l'au-delà ». Qui pourrait imaginer le pharaon, assister toute sa vie, courbé, contraint de travailler dans les champs ?



Des extraits peuvent être écrits sur les parois du sarcophage ou sur les bandelettes de la momie



L'ordre des formules est une composition propre à chaque défunt

Chaque Livre des Morts est unique : la composition dépend des connaissances du scribe (parfois des fautes d'orthographes, des approximations) et des thématiques que le commanditaire souhaite privilégier

Le manuscrit représente un investissement important -longueur variable. Moins cher, texte à trous, à compléter par le nom du défunt



  • Etant depuis toujours fascinée par l'Egypte ancienne, j'ai adoré votre texte que je vais relire plus soigneusement, car j'en connais certains passages mais pas tout. Bravo à vous !!

    · Il y a plus de 2 ans ·
    Louve blanche

    Louve

Signaler ce texte