Je suis seul

Dominique Capo

émotions du moment

Je suis seul, désespérément seul. Je me sens abandonné, délaissé, ignoré. Je me sens humilié, rabaissé, muselé, désespéré, condamné.

  Je sais que pour beaucoup, ces émotions, je ne devrais pas, aussi intensément, aussi continuellement, les éprouver. Je sais que pour beaucoup, elles sont incompréhensibles, inconcevables, immodérés. Parce qu'elles se situent au-delà de la conscience, de l'intellect, de la rationalité. Parce qu'elles provoquent des souffrances, des terreurs, des crises de stress, des tensions intérieures, qui dévastent tout, puis ensuite s'acharnent jusqu'à me briser.  

Qui peut comprendre, concevoir, tolérer, lorsqu'on ne les a pas subi la majeure partie de sa vie, ce que provoquent ces émotions exacerbées ? Qui peut imaginer ce qu'elles sont susceptibles d'infliger à un individu, qu'il soit ou non, "normalement constitué" ? Celui ou celle qui n'a pas vécu l'enfer et ses myriades de formes, est inapte à réaliser ce qui les engendre en vérité.  

La solitude, l'isolement, le retrait, l'obscurité, permanents, sont dès lors la seule option pour ne pas bousculer le quotidien, la normalité de ceux et celles qu'on aime, et auxquels on souhaite bonheur, paix, sérénité. Pour ne pas déstabiliser ces personnes qui vivent classiquement relations familiales, professionnelles, amicales, impondérables, etc. Sans qu'elles ne soient les victimes collatérales de ces perpétuels motifs de malaise et d'anxiété.  

Je suis fragile, je suis un écorché vif, je suis profondément blessé, j'ai une émotivité et une sensibilité exacerbés, c'est un fait. Il en faut peu pour m'ébranler, pour me violenter, pour me crucifier, c'est une indéniable vérité. Je sais pourquoi je suis ainsi, quelles en sont les origines, le cheminement qui m'a conduit à tout ceci.

Je sais encore quelles en sont les raisons, comment ce processus s'enclenche, fonctionne, se développe, me dévore. Je suis conscient de l'épuisement physique, nerveux, mental, moral, que tout cela suscite. Ce travail sur moi-même pour mettre au jour tous ces aspects de ma personnalité, il y a longtemps que je les ai effectué.

  Cependant, ce n'est pas pour autant que ces symptômes d'une existence éternellement malmenée, guérissent ou s'évanouissent docilement. Quand ces souffrances, ces terreurs, ou autre, sont nées durant votre enfance, et que, depuis lors, elles n'ont fait que s'amplifier, ne vous ont laissé nul repos ou répit, votre destinée en est indélébilement pénétrée à tout jamais.  

Et votre seule issue est de vous isoler afin de vous en protéger. Vous même, ainsi que les gens que vous aimez, qui vous chérissent, pour lesquels également, vous avez de l'affection ou de l'amitié...

  • Dans la plus profonde obscurité, il se trouve toujours une petite flamme à réanimer. Elle n'attend que cela dans la transmission de vos textes extra sensibles, extra bouillonnants...

    · Il y a presque 5 ans ·
    Ange

    Apolline

    • pas facile, car cette petite flamme vacille actuellement. L'espoir qui la maintient allumée est environnée de noirceurs qui l'avalent finalement...

      · Il y a presque 5 ans ·
      4

      Dominique Capo

  • La solitude n'est pas une malédiction. Pour ma part, je considère celle-ci propice à la création. C'est une bénédiction.

    · Il y a environ 5 ans ·
    T%c3%a9l%c3%a9chargement (1)

    julien-greco

    • ce n'est pas faux non plus. Pour écrire, la solitude est nécessaire. Pour la vie quotidienne, sociale, familiale, amicale, etc., c'est une souffrance par contre

      · Il y a environ 5 ans ·
      4

      Dominique Capo

    • Je suis bien d'accord parfois il faut la savoir la brisée tout de même ...

      · Il y a environ 5 ans ·
      T%c3%a9l%c3%a9chargement (1)

      julien-greco

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