Je t'aime.

Saches-le, une bonne fois pour toute. Je t'aime. 

 J'ai longtemps tourné la tête et gardé mon côté froid de femme fatale, de celle qui ne veut pas. Dans cette bulle, derrière mes barrières et cette ultime sécurité, je jouai - je l'admets- avec toi. Avec ton rire, avec ton visage trop éclairé par le Soleil, avec tes doutes et tes frayeurs, je m'amusai telle la fée trop bonne poire pour faire du mal. Mais pourtant dragueuse, séductrice et charmeuse de naissance, je ne pouvais résister. C'était mon Moi Profond. Ma personnalité. La petite enfant capricieuse qui revenait au galop ! Je n'aurais pas réussi, vois-tu, à dissimuler mes petits airs de Princesse savante. Et par ma désinvolture et par ma droiture et par mon rejet affiché, usant du Chaud et du Froid, de l'Amour ou de l'Absence, j'ai charmé ton coeur avec patience.

En revanche, il m'était dur de camoufler la portée de tes sens. Le coup de foudre m'envoyait des éclairs dans les tripes. Mon rire ne cédait rien à tes fous-rires. Tes approches infructueuses me comblaient. Oui, je te rejetais gentiment, te taquinais en silence et comme Chien et Chats, je n'aurais sût admettre mon Amour pour toi. 

Et mon Pauvre, aujourd'hui je le vois : je t'ai tué lentement et à petit feu, te draguant toujours sans le vouloir et un peu mieux. Mais c'était mon être Naturel, ma façon de vivre et de me tenir droite au quotidien. J'en ai joué, certes. Mais jamais face à toi, je n'aurais pût faire autrement.

Et toi si dévoué, tu étais toute la chaleur et toute la tendresse réunie ! Je te renvoyais une image Glaciale. Et toi mon Grand, tu étais toute la vie et sa bonhomie ! Et je me montrai sans affects, la Pudeur dans mes veines et la Mort de mes sens.  

Cette carapace ne t'a pas découragé et tu as persévéré comme un Fou d'amour. Ma froideur à décuplé tes sentiments. L'inaccessible t'as fais vibrer ! Tu m'aurais ! Tu le voulais, tu le savais, tu le désirai plus que tout ! Et coûte que coûte et vaille que vaille, qu'à cela ne tienne, je serai Tienne.

Puis comme un marmot charmeur, tu as perduré en silence, tentant à chaque jour nouveau des tactiques innovantes de drague : bon chic bon genre, bien habillé ou mec déconneur ! Mec attentif et trop passionné, qui rage lorsque de l'amour, on veut le priver. Homme buté, fonceur et qui sait ce qu'il veut, lorsque les doutes le tiennent justement en otage... Mais l'Amour on le sait bordel, fait bien des ravages.  

Et d'un sourire par ci et d'un clin d'oeil par là, après quelques jours et quelques mois, tu es maladivement parvenu à tes fins. J'ai regardé en face mon petit coeur pour lui demander alors et sans crier gare " Soit honnête avec moi. Pourquoi Diable rejettes tu cet homme ? " Le malheureux souffrait déjà beaucoup et m'a savamment répondu " Je te protège de cette passion qui à terme ne te fera que souffrir. Amour impossible. Amour déchu. Sentiments puissants mêlés à bien trop de refus. Il t'aime à la folie et toi de même. Que puis-je faire pour t'aider, ma jolie ?" 

Devant ce si beau discours et ignorant les avertissement de mon plus fidèle composant, j'ai cédé à la force et la difficulté de mes sentiments. A l'usure, tu m'as eu. Avec envie, j'ai répondu:

Oui, je t'aime. Moi aussi.