Je te cherche, je te trouve...

Jamais dans ta vie tu n'as pensé que quelqu'un, un jour, pourrait t'aimer et désirer te connaître ou te rencontrer. Jamais non plus, tu n'as eût à coeur de te montrer au devant des foules et des autres. Petit, tu ne pensais pas que cela arriverait. 

Les femmes ne te regardaient pas. Tu n'étais pas de leur goût - il faut dire qu'avec ta tronche de puceau à l'époque- tu ne donnais pas nécessairement grandes envies. Et toi, désespéré ne savait que dire ou que faire lorsqu'elles s'approchaient. Tu étais le bon copain, l'ami. Le frère que toutes voulaient avoir ! Un peu Gay, entouré de filles toutes aussi belles les unes que les autres ! Yes. C'était ton Monde, ça. La classe, non ?

Et ça devaient jaser autour de toi ! Alors, pauvre adolescent ou jeune adulte, tu as dû t'affirmer et enterrer ce côté d'oisillon blessé. Oui, te massacrer un peu juste pour avoir l'air d'être Grand, homme viril attention ! Qui ne pleure pas pour un "oui", pour un "non". C'est vrai qu'il y avait à redire sur tes fringues ringardes et avec ton "maman je t'aime" sur le bout des lèvres à chaque instant. Tu n'avais pas grand succès. Il y avait de quoi en être malade !

Un jour pourtant, tu as abandonné "maman" et t'as ouvert ton coeur. Tu t'es alors demandé ce que tu ferais avec ta chérie, lorsque tu l'auras enfin trouvé ! "Si une femme veut un jour d'un gars comme moi, alors nous irons parcourir le Monde ." " Si une femme veut m'épouser, alors je l'épouserai directement ." " Quelqu'un veut bien de moi ?" demandait l'idéaliste. 

" Une belle femme, une belle fille ou même une moche, hein ! Je m'adapterai, j'en ai marre d'être seul." Puis.." Les garçons m'aiment bien et confidences : ça me fait terriblement peur... ! Pourtant, je suis pas gay, hein ? Je vous jure que non ! Pour preuve, j'aime les beaux culs, les belles paires de melons, les formes et les contours et tout ce qui présente bien. J'en suis convaincu maintenant, Elle existe ma future femme. Et je pars en quête de la Demoiselle parfaite. Vous me suivez ?"

Puis tu regardes quelques bons films et t'extasies devant chaque scène. Tu rigoles comme un âne devant toutes ces belles dames. Parfaites, musclées, même plus jeunes, même plus vieilles... (Tant qu'elles sont majeures et n'ont pas l'âge de ta mère) T'es ridicule et tu le sais. Et puis tu cherches dans ta quête incessante... Tu te sens mal, tu te sens seul, tu parcoures les réseaux sociaux et témoigne de ta peine, de tes quêtes, de tes immenses volontés ! 

Et tu réfléchis. Mais t'es pourtant pas moche, mais t'es pourtant pas con, mais tu fais bien des efforts vestimentaires et de langage pour avoir la cote ! En mode gentleman trop séduisant. Oui, bon. Faut admettre que t'es encore en apprentissage ! Faut être patient. 

En attendant, qu'est-ce que tu es pensif, avec ton petit coeur d'artichaut : tu ne peux pas imaginer que dans ce Monde, sur cette Terre, il n'y est pas un coeur, une âme, un esprit fait pour toi ! Chaque chaussette à sa jumelle. Et tu ris encore plus fort. Oui, tu te prends pour une chaussette et alors ? Elle est grande comme tes pieds, rayées, puante ça c'est d'ordinaire et surtout, elle te plaît énormément ! Tu zappes et tu zappes encore, tu fais le tour de la question et l'interrogation se démultiplie en différents thèmes :

- Va-t-aime m'aimer ?

- Mais qui déjà, puisque je n'ai pas encore trouvé ?

- Mes fringues sont-t-elles belles ?

- Mais à qui vont-elles plaire ?

Elles sont toutes différentes les femmes, toutes précieuses, toutes tendres. Tu imagines déjà qu'il faudra faire un choix et draguer et charmer et emballer... La bonne ! En somme, oui, t'as trouvé : la chaussette manquante. Une femme un peu identique, un peu unique, avec des caractéristiques différentes parfois. Par exemple, cette deuxième chaussette, il lui manque un fil rouge mais elle à deux fils noirs et un rond blanc supplémentaire ! Et t'apprends ainsi, les notions suivantes. Unité. Différence. Similitudes. Belles complémentarités, tu l'anticipes, tu vas en jouer. 

Alors tu déconnes tout seul et sort le soir tard ! T'as des objectifs, des entraînements mais tu en as déjà marre : rentrer chez papa- maman le soir, obéir aux "s'ils te plait", "merci", tu me gonfles, sérieux j'vais me taire. Et tu te barres dans la Montagne pas loin en espérant l'a croiser sur le chemin, comme un Ange tombé du ciel, aussi Douce et Belle qu'une hirondelle. Une Cigogne même...! L'oiseau annonciateur de naissances et bonnes nouvelles. 

Et tu ris. Et tu cours. Et tu fais ta vie. Tu te vois déjà père, marmots dans les mains. Tu cherches à parrainer, à protéger, à faire les choses en mode Bien. Vas-y, tu seras le Père manquant dans le coeur des enfants ! T'y crois à la folie et fortement ! Tu seras le frère de substitution tant que t'espère ne pas l'être réellement ! Et ton tel sonne et tu ne réponds jamais à personne. Manque de responsabilités, fautes de goûts, pas fiable et beau parleur... Tu doutes de Tout et ça te cloue le caquet plus fort. Mec, arrêtes d'imaginer ta Vie parfaite, t'es pas foutu d'acheter trois baguettes sans draguer la minette !

Et merde, ton esprit en prend un coup! Tu signes trois bout de papier et anticipe ta Putain de carrière. Là, c'est pareil. T'es le même avec la mégalomanie en plus développée. " Je serai le seul, l'unique, la Star et ma Chère bien Aimée sera toujours là pour me porter." Tu te vois au sommet, sur les podiums, médaillé, aimé, titré. Mais Mec, sors le cul de ton canapé et coiffe un peu ta tignasse, on dirait un ours mal léché qui sort d'une hibernation tardive !

Oui, parce que tu hibernes toute l'année. T'es pas marrant, pas déconneur, un gramme joueur mais tu bouges jamais trop de chez toi de ton plein grès. Manque d'initiative et de maturité, faudra un coach pour y remédier. Et tu grandis, tu évolues, tu masques mieux tes faiblesses et les conneries qui circulent dans ton regard. Yeux verts, c'était parfait comme cadeau de naissance, on voit mieux les éclairs, leurs portées et ta démence. Tu effrayes. Oh oui, tu fais peur.

On te respecte déjà, toi qu'étais si peu sûr de toi. On te découvre des talents cachés, lorsque le soir tard, tu t'enfermes pour ne pas chouiner ! Toi-même tu te découvres un coeur et des sentiments bien cachés. T'es là entre révélations et douleurs : Finalement non, t'es pt'être pas si con ! 

Et comme t'es crevé, lassé, fragmenté de tout côtés, tu vas voir ta mère pour qu'elle te donne des conseils. Elle t'aime. Elle te protège. Et tu ris aux éclats dans ses oreilles, ouai, comme un marmot de six ans. Elle te prépare le repas et sa tambouille te satisfait trop. Tu repars le sourire aux lèvres, les analyses en cours ( c'est ton cerveau, le Con, qui fait des débats et des constatations merdiques) : En fait, faut trouver la même en plus jeune ! La même dévotion dans le regard et les mêmes mimiques sur le visage ! Un peu plus grande, un peu plus à l'écoute, un peu moins autoritaire. Non, parce qu'elle est si parfaite, ta mère. 

Puis tu cherches et tu cherches et tu cherches et tu ne trouves personne. Ton ciel est sombre et les nuages s'invitent constamment. Ta solitude te pèse et tu te réfugies dans les liens du sang. Comment devient-on un homme ? Tu demandes presque conseil à ton père et tente de lui ressembler !  Comment draguer - charmer - une femme... ? Hum, sa belle gueule des années antérieures devrait t'inspirer. 

Et puis c'est un jour banal comme tant d'autre qu'Elle croise ton regard pour la première fois. Tu restes tout seul comme un con, dépourvu de force, d'énergie ou même de stratégies. C'est la révélation du siècle et le coup de foudre éternel. Tu l'admires et tu te dis qu'elle,

Elle s'en tapera pas mal, 

Si au quotidien,

T'as l'air d'un Con.