Jour de résistance

Christian Lemoine

S'il venait un jour le jour de résistance. Nous y verrions des empires, lustrés par le temps déjà ; des corniches affolées dégringoleraient par grappes les fauteurs d'indices, défaits de leurs sursis démasqués. Par prémices et annonciations, quelque épiphanie joviale s'en trouverait révélée.

S'il venait un jour le jour de résilience. En une surrection, pas à pas des corolles déflétries, se graveraient sur nos rétines les signes avant-coureurs. Bien sûr, des incrédules, encore et encore, larmoieraient leurs paraboles mesquines au bord des trottoirs ; en vain, leurs chamailleries. Car de la voûte déjà pleuvraient des averses tièdes, comme onguent épulotique sur des blessures enfin tues.

S'il venait un jour le jour de réjouissance. Du plus loin des souvenirs meurtris en fleurirait une saison étrange, celles des affiliations harmonieuses, quand chaque aménité chiroplastique résoudrait ses arabesques dans la scansion d'une danse à deux.

S'il venait un jour le jour de recouvrance. Alors nous adviendrait de n'être plus opposés.

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