Journée des Femmes sans lendemain

Journée des dames sans lendemain

8 mars, journée des femmes, passée inaperçue

Comme celles qui dérouillent, sous les gnons d'un tordu

Certaines font la une dans les bouquins de cul

Pour les postes hauts perchés, souvent de la revue

Qui c'est qui gagne la croûte, bien sûr leur bonhomme

En maitre du foyer, détient cordon de la bourse

Alors d'un peu de sous, doivent leur faire l'aumône

Juste le nécessaire, pour aller faire les courses

Doivent suivre leur mari, c'est le maire qui l'a dit

En rajoute une couche, le prêtre même pas marié

Abandonner nom de baptême, délaisser leur métier

Pour pondre quelques gosses, c'est leur poubelle la vie…

Question faire des projets, bâtir une maison

Gérer le compte en banque et boire des canons

Normal c'est lui qui bosse, qu'amène le pognon

N'y a rien à redire, lui revient la décision   

Elles sont habituées, d'être toujours derrière

Dans les cérémonies, où trône leur mâle fier

S'y soumettent par principe, se moquent du protocole

Pour plaire à leur idole, l'assister c'est leur rôle

Pour elles les tâches ingrates, réflexe automatique

Passer l'aspirateur, cuisiner, repasser

Tandis que le seigneur, se fend de politique

De foot à la télé, à l'aise sur canapé

Madame « je fais tout », dans les moindres détails

Le goûter du 4 heures, pour ses petites canailles

Les devoirs, les leçons, jusqu'à tard le soir

Vacances illusoires, jamais le temps de s'asseoir

A peine 70 ans, qu'elles ont le droit de voter

Faudra attendre longtemps, pour faire la parité

27% d'entre elles, siègent à l'Assemblée

Les marches de l'Elysée, pas près de les monter…

Réaction regrettable, naïve trop puriste

De ces chiennes de garde, vengeresses féministes

S'en prendre au masculin, ça leur rend pas service

Déjà considérées, hystériques, pleines de vices

« Je suis contre les femmes, près d'elles, même tout contre »

Permets Sacha Guitry, que je le leur démontre

Me charment ces femmes en fleur, ces roses qu'ont des épines

Même si on se chahute, on y gagne en estime

Dans la contradiction, s'alimente l'intime

Certains de mes copains, n'y pigent pas grand-chose

Eux qui passent leur temps à dresser leur tigresse

Elevés à coups de trique, ils n'en sont pas la cause

Grands gamins orduriers, obsédés de pince fesses

Leur répète souvent, songez à vos mamans

Jalouses de leur couvée, esclaves d'un sauvage

Qui les auraient mariées, avec forces serments

Cette façon de les traiter, vous mettrait pas en rage ?

« Amour d'un mère, Amour que nul n'oublie… »

Gonflé le père Hugo, tombé dans le déni

Lui-même carnassier, pas gêné gastronome

Sur son ile Guernesey, poète, niquait sa bonne 

Ne date pas d'aujourd'hui, que les dames passent en second

Adam l'a pas croquée, la pomme, pas si con

C'est Eve cette coquine, qui s'y est dévouée

L'a avalée tout cru, l'Eternel, l'a châtiée…

Pour se faire pardonner de leur impureté

Se déguisent en bonnes sœurs, grenouilles de bénitier

Comme c'est pas assez, se cachent le visage

Le voile, c'est idéal, déteint pas au lavage

Est-ce la journée des Femmes, ou la fête des amants

C'est les 2 à la fois, au sort différent

Les unes tirent leurs ridules, en face de leur miroir

Leurs macs font les beaux, en s'admirant la poire

C'est François Mitterrand, lui-même fort en bitte

Qui en 86, a instauré ce rite

Afin de restaurer l'honneur des demoiselles

Et de se mortifier, pour mériter le Ciel

C'est comme le changement d'heure, personne n'a osé

Y revenir dessus, désormais c'est sacré

Hélas dans les faits, toujours la même histoire  

On compte encore les jours, des femmes au pouvoir

« La Femme est la vallée, où poussent les racines

De notre Humanité, fragile à l'origine

Mais qui nous font atteindre les sommets de la vie »

Un brin de Lao-Tseu, qui me ragaillardit

Alors pensons à celles, qu'en souffrant ont fait naitre

Les Etres que nous sommes, égoïstes, ignorants

De leur amour fidèle, que l'on trahit souvent

Trompées et divorcées, n'en laissent rien paraitre

365 jours par an, bien seules en détresse

Qui savent nous prodiguer, caresses et tendresse JC Blanc  mars 2022 (hommage aux Dames)