J'peux pas m'en empêcher

bartleby

Dans la mythologie grecque et romaine, les nymphes sont des divinités subalternes, membres d'un large groupe d'esprits de sexe féminin associé à la nature.

 

Au passage, merci pour le mot « subalternes »…

 

La nymphomanie, c'est invivable, croyez-moi. Une maladie insupportable! Surtout lorsqu'on est une nymphomane frustrée. Bah oui (ça existe) ! Personne à l'horizon, je suis seule et plutôt déprimée, mon mec est trop loin… Bon. Peut-être que le terme est trop fort pour me définir de cette manière. Mais disons que je jette mon dévolu sur n'importe qui, n'importe quoi, n'importe quand. Les hommes de préférence. Mais je n'exclus pas les demoiselles. Les blondes virginales m'excitent. Si, si...

Pour les animaux… J'essaye de ne pas y toucher. Les caresses et bisous sur la truffe suffisent. C'est une règle que je ne transgresse pas. Par contre, je n'ai rien contre les messieurs qui se prennent pour des bêtes. Mais c'est une autre affaire (putain qu'elle est délicate, celle-ci !).

 

Alors que je vous écris, je suis en train de me délecter d'un yellow peach nectar, c'est marqué sur la bouteille. Un jus d'abricots, quoi.

Je…N'ai pas trouvé nécessaire de prendre un verre, je bois à même le goulot. Erreur fatale et involontaire : ma langue se balade sur les stries servant à reboucher la bouteille. C'est plus fort que moi, comme si ma bouche attendait qu'on la pénètre. Je fais couler le jus doucement tout le long de ma gorge en fermant les yeux, ça me semble plus délicieux encore. Puis, quand elle est vidée, j'essuie ma lèvre supérieure, de l'index et du majeur. Que ce moment m'a semblé formidablement excitant… !

Vous voyez le problème ??? Je pense que je suis folle, tout simplement.

 

Très chastement, je dis toujours à mes… enfin, à ceux qui ne savent pas encore qu'on va y passer tôt ou tard… que j'aime l'espèce humaine, hommes comme femmes, que chaque personne est différente (dis-je en souriant gentiment) avec ses qualités et ses défauts, il est donc normal de s'intéresser à tout le monde sur un plan relationnel… Bla… Bla…

Non, j'ai juste envie de baiser. Vite, si possible. Jouir ? Pas le temps pour ça.

C'est triste. Triste, hein ?

- Ce sera une psychanalyse facile, pour moi… !

- OK ! Ça marche !

Si je raconte tout cela, que je me dévoile, mmmhhh… maintenant, c'est parce qu'il y a eu deux personnes, dans ma courte vie, enfin eux je le sais, qui n'ont pas compris pourquoi je me suis collée à leur jeans (oh… c'est…), pendue à leur t-shirt (moulant…oui… encore…), pour les lâcher subitement ensuite. Le temps que je m'en remette (et qu'au passage je fasse quelques autres rencontres) et je reviens, disant que leur absence me pèse. Le problème c'est que c'est vrai. Je ne cherche pas à manipuler les gens. Simplement, je m'attache, en mode éphémère, aux écorchés vifs, aux gens qui souffrent, sans doute parce que… j'ai mal moi aussi. D'ailleurs, maintenant, je me sens inanimée et vide en moi.

Je ne me moque pas d'eux. En tout cas, si c'est l'impression que je donne, ce n'est pas ce que je veux.

 

Il y a longtemps, dans une autre vie, un peu comme celle-ci, j'ai « aimé ». Je devrais plutôt dire que j'ai « éprouvé ». Un peu. Et c'était un sentiment étrange. Lorsque ce curieux personnage a été confronté à mon approche trop directe, il s'est tout simplement « effacé ». J'ai toujours pensé que cela était dû uniquement à moi.

Et j'ai pleuré. J'ai pleuré, quoi ! Merde ! J'avais de la peine !

Aujourd'hui, il est revenu comme il était parti autrefois. Je le revois, il laisse quelques traces de pas devant la porte de chez moi quelques fois. Mais il ne sait pas, ou feint de ne pas savoir que je vis toujours à la même adresse.

Alors, toute nympho que je suis, je me tais et je serre les dents pour ne pas l'appeler ou lui faire un petit coucou. « Tu te souviens de moi ? ». Soit ce serait non et je me morfondrais, soit ce serait oui et le fait de me dire qu'il ne vient pas, m'achèverais. Donc, pas un mot.

 

Depuis, je jette mes grappins à tout va. Possible que ce soit depuis cette histoire et possible aussi que je donne le sentiment de harceler, en ce moment. Je ne veux pas sembler agressive, alors ok, je vais me calmer.

Mais… J'aimerais bien vous manquer, parfois.

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