« Kings and Queens of the Underground”

daniel-m

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Billy Idol

 

Billy Idol, de son vrai nom William Michael Albert Broad (oui, ça casse un peu le mythe) a aujourd'hui (en 2017) 62 ans ! Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cet artiste anglo-saxon émigré aux Etats-Unis, et même si je vais encore passer pour un vieux nostalgique (sic !), voici un lien vers un de ses plus grands tubes en Europe, ‘Flesh for fantasy' immense succès en 1984.

 

http://www.vevo.com/watch/billy-idol/Flesh-For-Fantasy/USCA30800055

 

B.Idol s'est fait connaître au début des années 80, alors qu'il était chanteur de son groupe de punk rock « Génération X ». Après trois albums, le groupe se dissout en même temps que la vague punk et B.Idol entame alors une carrière solo en association avec le guitariste Steve Stevens.  Le duo atypique rencontre un grand succès de 1982 à 1993 avec un enchainement d'albums classés dans un style hybride de punk rock, post punk, hard rock, pop et rock FM. On remarquera un son très soigné qui s'offre des adjonctions d'arrangements sophistiqués se mêlant à la guitare sursaturée du virtuose S. Stevens. Le hard rock et le post punk, s'invitent de ce fait en discothèque dans les années 80. Billy Idol se démarque par son sens du show, la qualité esthétique de ses clips et des albums d'un rock punk mélodieux et sur-arrangé qui dérange bien sur les puristes qui le qualifieront de punk bidon et commercial et de rockeur à paillettes de pacotilles.

 

Après un grave accident de moto dont B. Idol a du mal à se remettre, il autoproduit  et bouleverse son style en 1993 avec un album aux tonalités quelque peu différentes proches du techno rock, « Cyberpunk ». Un album que j'avais personnellement bien accueilli et que j'écoute encore de temps en temps aujourd'hui. Cyberpunk, qui a réellement une âme, vieillit finalement beaucoup mieux que ses autres albums, avec le recul.

 

http://www.youtube.com/watch?v=lx2fZU5USus

 

‘Cyberpunk' est cependant un immense échec commercial et l'artiste que l'on ressent tout de même comme quelqu'un de profondément égocentrique, sombre ensuite dans la dépression et la drogue. Il manque de passer à trépas suite à une overdose et disparaitra de la scène rock et des médias jusqu'en 2005, année de la sortie inattendue de l'excellent album « Devil's playground ». Durant cette absence, les maisons de disques ont fait paraître de nombreuses compiles et Billy Idole enregistrera un live de ses plus grands succès en semi acoustique, paru en 2002. Mais la popularité de l'idole Billy s'évanouie alors rapidement en Europe. « Devil's playground » qui est l'album du retour inattendu de Billy Idol et qui est simplement époustouflant au niveau des compos et de la production, passera au final totalement inaperçu en France et en Europe. La France qui est visiblement passée à autre chose, mais je passe là-dessus avec un regret non dissimulé …

 

On peut noter que la bouille de l'artiste lui a également value de faire un certain nombre d'apparitions physiques dans des longs métrages et des séries télé sans vraiment cependant crever l'écran. Certains de ses titres ont également été repris pour illustrer des spots publicitaires. On pensera en premier à « Dancing with myself » paru en 1982.

 

https://www.youtube.com/watch?v=FG1NrQYXjLU

 

L'année suivante  en 2006, Billy Idol créé la surprise et même la consternation avec la sortie de l'album « Happy Holidays », un recueil de chants de Noël classiques où le rocker se transforme pour l'occasion en crooner décoloré et édulcoré. Paradoxalement, la galette est toute aussi sympa et agréable que surprenante, d'ailleurs elle tourne chaque année sur ma platine durant les fêtes de fin d'année chez moi depuis :o) (ça change de Tino Rossi) On découvre un B.Idol calme et charmeur en costar qui tient très bien son rôle de VRP de Santa Klaus. Jugez plutôt !

 

http://www.youtube.com/watch?v=KXUOCP2ZGo4

 

Depuis, plus aucun signe de vie et l'on imaginait l'ex star des années 80 vivre une retraite heureuse avec S.Stevens qui lui jouerait du ukulélé même pas électrique dans le creux de l'oreille.  Que nenni, B.Idol annonce la sortie d'une nouvelle galette pour Octobre 2014 sur son site Internet officiel et fait en plus durer le plaisir et le suspens. Possédant et choyant déjà tous les albums de l'artiste, dont certains originaux et remix des années 80 sur support vinyle, je ne pouvais pas rater ça …



Billy Idol, discographie :


1981 : Don't Stop

1982 : Billy Idol

1983 : Rebel Yell

1985 : Vital Idol

1986 : Whiplash Smile

1988 : Idol Songs: 11 of the Best

1990 : Charmed Life

1993 : Cyberpunk

1999 : Rebel Yell : Expanded

2001 : Greatest Hits

2002 : VH1's Storytellers : Live acoustic

2003 : Essential Billy Idol

2005 : Devil's Playground

2006 : Happy Holidays

2008 : The Very Best of Billy Idol : Idolize Yourself


2014 : Kings & Queens of the Underground

 

Billy idol, Kings & Queens of the Underground.

 

L'album est édité en simple CD, il n'y a pas apparemment pour l'instant d'édition spéciale ou de version collector pour l'Europe (uniquement une version américaine avec un bonus trac pour l'instant), ce qui peut paraître frustrant à la vue des seulement onze titres qui y figurent. Jaquette sobre en noir et blanc (et rouge !) avec une photo de notre Idol adossé à un mur indéfini, en nous offrant sa fameuse tête à manger des gâteaux secs des mauvais jours. Pas de folies ni de fioritures chères aux années 80 donc et un concept simple et basique pour le design de cet album tardif et come back. 

 

L'album contient onze titres (47.39 mn de zique au total) ce qui est donc peu de prime abord. Billy Idol est toujours en compagnie du guitariste Steve Stevens, ce qui est par contre une bonne nouvelle. Pour la petite histoire, j'ai longtemps été persuadé qu'Eddie Van Halen était le guitariste que l'on entendait dans la fameuse chanson « Dirty Diana » de Michael Jackson. J'ai appris il y a peu que c'était bien Steve Stevens qui avait co-composé cette chanson avec le king of ze pop et qui y jouait les solos et les riffs ! S.Stevens est un super guitariste américain reconnu, qui a donc collaboré avec de nombreux groupes et artistes ces trente dernières années.

 

La vraie grosse surprise cependant, est le fait que l'on découvre que la production, les arrangements et les lignes de basse sont signées modestement par  Monsieur Trevor Horn (ex Buggles), que l'on ne présente plus !!! Ce qui nous fait supposer avant une première écoute, que cet album sera très typé années 80 d'une part et que d'autre part, nous avons d'ores et déjà, que l'on aime ou pas, la garantie que la galette fera au moins honneur à toutes les installations Hifi, 5.1 etc actuelles qui se respectent.

 

Track list.

 

Bitter Pill: La pilule amère qui ouvre l'album est un peu fade, hélas. Un titre un peu trop conventionnel et sans réelles surprises. La voix de billy Idol, qui n'a jamais joué vocalement dans la cour des grands, est cependant restée intacte et cela est déjà une bonne surprise en soi.


2. Can't Break Me Down:
Premier single tiré de l'album pour l'Europe. On peut voir le clip un peu partout en ce moment. Comme toujours, tout cela est d'une certaine kitchitude pas vraiment désagréable. Un titre commercial et formaté qui s'adresse aux fans de Billy et aux survivals des eighties. Avec le recul l'on constatera que le clip n'aura fait qu'un semi buzz d'une semaine dans l'univers de la branchitude du Net :o) 


3. Save Me Now :
On arrive doucement à du lourd et on pense curieusement à un titre des Simple Minds ! Le titre donne envie de monter le volume pour profiter pleinement de la production sans failles de Trevor Horn. Probablement un des plus beaux titres de l'album et deuxième single programmé pour la promo.


4. One Breath Away 
: Un groove irrésistible et la voix de B.Idol qui n'a toujours pas pris une ride. Rien à redire, tout est là, la magie, le son et la guitare de Steve Stevens. J'aime beaucoup et je succombe :o)


5. Postcards From The Past :
Le ton se fait changeant. Tout cela prend une tournure définitivement nostalgique. Clin d'œil à « Rebel Yell » Ze album of Billy Idol. Le fan prend un gros coup de vieux et l'oreille nouvelle et curieuse devrait apprécier. Magique, bravo !


6. Kings & Queens Of The Underground:
C'est le virage à 90° de l'album. Intro guitare acoustique et flute celtique pour le vieux punk qui se tourne vers son passé et ses années de gloire et de succès. C'est juste beau et bouleversant pour un artiste qui se veut être le fils spirituel de Johnny Rotten des Sex Pistols. Un titre superbe et intemporel qui donne son nom à l'album.


7. Eyes Wide Shut :
La deuxième ballade de l'album. Encore un beau titre pour un B.Idol décidément très sage et très sérieux. Le mot juste serait « grave ».


8. Ghosts In My Guitar :
Encore une petite ballade sympathique, nostalgique et sautillante !?


9. Nothing To Fear :
Superbe morceau avec quelques prouesses vocales de l'artiste. Encore un titre plutôt lent et grave. Très beau, mais ceux qui attendent un Billy déchainé et des guitares hurleuses, seront passablement déçus.


10. Love And Glory :
Et l'on reste toujours (hélas) dans la ballade sur le thème du bon vieux temps et toutes ces choses que l'on a vécus. Une belle chanson, mais un peu rasoir car c'est certainement LA ballade de trop de cet album.


11. Whiskey And Pills :
Billy se ressaisie avec le morceau le plus musicalement endiablé de l'album pour ce dernier titre. Ce n'est cependant et de loin pas, mon titre préféré car ridiculement téléphoné !

 

 

Vous pourrez écouter la quasi totalité de l'album en suivant ce lien. En ce qui me concerne, je me suis procuré cet album à la Fnac après réservation (on est fan ou on ne l'est pas) pour la somme de quinze €. (14.99)

 

http://www.youtube.com/watch?v=BtLCUMmzZy0

 

 

Mon petit avis à moi …

 

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai suivi la carrière de Billy Idol depuis ses débuts dans Génération X à la fin des années 70, ce qui d'une part ne me rajeunit pas et fait que d'autre part je n'aurai bien sur pas un avis neutre sur cet album. Je vais cependant essayer de rester objectif.

 

C'est tout d'abord un album surprise que plus grand monde n'attendait en Europe il faut bien l'avouer. On pourrait donc souhaiter que la galette puisse faire découvrir le personnage et sa discographie à un nouveau public et notamment aux plus jeunes, si tant est qu'elle ait un minimum de promo, ce qui ne semble pas avoir été le cas pour le moment en France. On constate dès la première écoute que paradoxalement, Billy Idol a choisi de jouer la carte de la nostalgie et de la modestie et que cet album n'aura rien, bien au contraire, de surprenant ou d'innovateur. Tout d'abord le son et la production (excellente) de Trevor horn, qui n'est certainement pas là par hasard. L'orfèvre en la matière a une fois de plus pondu un sans faute et l'album est un plaisir pour les cages à miel, tant au niveau du mixage que des arrangements. L'album est très typé eighties, on ne peut le nier, mais y perd en même temps en punch et en originalité. Cela dit, les années ont passé.

 

On regrettera une guitare et la gnaque habituelle un peu effacée derrière la volonté d'une production et d'un mixage très (trop) clean. On découvrira par contre, à travers cet album ‘testament', un artiste complet et perfectionniste, qui a surtout consacré sa vie à se faire aimer et apprécier de son public, en oubliant souvent les convictions du mouvement qui l'avait créé.

 

Le fils spirituel de Johnny Rotten et de Sid Vicious des « Sex Pistols », groupe créé de toutes pièces qui avait donné le dernier coup de bottes hypocrite dans une future société formatée de consommateurs annoncée, juste après les fameux Hippies de Woodstock, se livre ici sous son côté sentimental et nostalgique, sans jamais oublier, comme à son habitude, son côté business charmeur. C'est d'ailleurs comme cela que l'on l'aime notre Idol Billy. 

 

Pour conclure, un album super sympa qui ne porte pas hélas la puissance et le génie de celui qui est de presque dix ans son prédécesseur, « Devil's Playground ».  L'on n'y retrouvera pas la fougue d'un « Super Overdrive » ou d'un « body Snatcher », ni le génie et la superbe d'une ballade exceptionnelle telle que « plastic Jésus ». Mais l'on aimera sans aucun doute ce rocker de plus de soixante ans qui aura encore une fois su nous émouvoir et nous surprendre, mais un peu nous ennuyer aussi avec une ballade de trop sur cet album. Un album qui semble aujourd'hui venu du fond des âges mais qui distrait ma vie, comme le disait Michel Delpech dans « Quand j'étais chanteur » en 1975.

 

Un disque à découvrir bien sur, tout comme l'ensemble de la discographie de cette icône semi artificielle qui a le mérite de continuer d'exister depuis plus de quarante ans. Ce n'est plus aujourd'hui hélas, donné à tout le monde. Je ne me perdrai pas en critiques sur le côté trop prononcé du chauvinisme hypocrite, du nouveau show biz à la française, qui à défaut de n'avoir rien à présenter ou si peu, fera certainement une fois de plus une promo surdimensionnée du prochain album de notre Johnny national.

 

Plastic Jésus figure sur l'album précédent ‘Devils playground' de 2005. A découvrir également !

 

https://www.youtube.com/watch?v=ZVXIfIPyf_c

 

 

 

 

  • Je découvre. .. merci pour cet apport culturel :)

    · Il y a environ 7 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • De rien. j'ai une tonne de chroniques du même genre dans mes tiroirs. Je teste la légitimité de ce type de texte sur ce site, mais à part deux ou trois gentils lecteurs, il ne se passe pas grand chose sur WLW. Où est le modérateur ?

      · Il y a environ 7 ans ·
      Gaston

      daniel-m

    • Pourquoi voudrais-tu un modérateur dans la mesure où tu n'écris rien qui porte atteinte à qui que ce soit ?

      · Il y a environ 7 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

    • Ben c'est juste que je suis ici depuis le début de l'année et que personne ne m'a rien expliqué. Alors j'écris des trucs (comme tout le monde et du monde il y en a lol). J'aime bien la chronique et la critique sur l'art mineur et je viens d'un site qui en était spécialisé. Je ne sais pas raconter des histoires longues et tordues qui saoulent tout le monde et faire des romans sur tout et n'importe quoi qui n’intéressent personne. En fait, je crois que cela ne m’intéresse pas non plus. J'aime les textes courts qui en disent long et mon emploie du temps ne me permet pas de passer tout mon temps ici. :o))) Bref, je me questionne sur la véritable vocation de ce site.

      · Il y a environ 7 ans ·
      Gaston

      daniel-m

    • Contente-toi de ce que tu fais, Daniel, l'essentiel est d'abord que tu sois satisfait de ce que tu écris.
      Pourquoi vouloir te référer à des règles ? Au contraire, je trouve qu'il est très créatif de laisser les adhérents de ce site libres d'écrire sur un sujet qui leur plaît. Donc, profite de cette chance sans te poser de question. Il existe peut-être peu d'amateurs, mais peu importe, l'essentiel est que tu obtiennes un retour.
      Moi non plus, je n'ai pas beaucoup de retours sur mes textes. Mais je me fais plaisir en écrivant. Il faut, me semble-t-il, commencer par là. Qu'en penses-tu ?

      · Il y a environ 7 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

    • « Il faut, me semble-t-il, commencer par là. Qu'en penses-tu ? » <<< Oui, complètement. Nous pourrions écrire comme cela jusqu’à la maison de retraite pour peu qu’il y ait le wifi lol
      Je suis bien d’accord sur le principe mais tout cela finit tout de même par tourner en rond. Entre les modestes talents comme nous et la mégalomanie de certains … Je me lasse ;o)

      · Il y a environ 7 ans ·
      Gaston

      daniel-m

    • Alors que proposes-tu ? Une petite idée ? :))

      · Il y a environ 7 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

    • On peut apporter des améliorations aux sites Internet, mais on ne change pas les gens hélas :o)

      · Il y a environ 7 ans ·
      Gaston

      daniel-m

    • Oui... laiisse les gens tels qu'ils sont. Fais pour toi d'abord :)

      · Il y a environ 7 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

  • Encore un rocker que je ne connais pas ! Je n’ai même pas l’excuse générationnelle, j’ai un an de plus que le chanteur. Merci de me l’avoir fait découvrir rétrospectivement.

    · Il y a environ 7 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • J’ajoute suite au visionnage. Quelle gueule, quelle présence, quelle musique ! Encore un truc fort de manqué, j’étais déjà passé à côté de de Dieu (cela ne me manque pas) ! Quel étourdi, fais-je !

      · Il y a environ 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Pas grave, nous faisons ce que nous pouvons :o) merci pour la lecture !

      · Il y a environ 7 ans ·
      Gaston

      daniel-m

  • ''Eyes without à face'' que vous ne citez pas car ce titre est d'une évidence éculée, restera cependant pour moi son meilleur single à mon sens. Hélas tout ceci mon cher Daniel, ne nous rajeunit pas, d'ailleurs, nous n'avons meme plus assez de cheveux pour aller nous faire faire une bonne vieille petite brosse...

    · Il y a environ 7 ans ·
    Img 20210803 205753

    enzogrimaldi7

    • ''Eyes without à face'' sur l'album Rebel Yell, son meilleur album certainement. merci pour la lecture :o)

      · Il y a environ 7 ans ·
      Gaston

      daniel-m

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