le soufflet

sur la crique de elbulli..pas encore ferran adria..il y avait miette pierre françois monique et les autres de la ronde de la nuit...au premier verre vers 16 heures..le soleil
tapait dru, si jaune en haut de la mer bleue bleu comme sait colorier la méditerranée avec un peu d'écume blanche sur les rochers lie de vin avec l'ombre de la falaise... j'avais tous les jours des invraisemblables vrais ..ça faisait un peu raconte de vacances..en cartes postales... j'avais dragué (je l'avais aidé..) un journaleux du canard du 66 qui existe toujours mais plus avec chiché connu à paris..amusant débonnaire..navigant dans la pub.

il était blond..comme je les aime....doré..pas très haut..mais suffisamment pour la pointe de mes pieds...après avoir attendu presque le petit jour en écumant des verres, des bisous dans le cou...légers sur les lèvres..parlant dans la musique syllabique et en même temps que tout ça, je suis dans son lit d'un appart à rosas ou cadaqués sais plus..loué par son journal pour la saison des potins du coin si peu people comme on dit maintenant

dali n'a jamais passé les tentacules d'une méduse au cou de gala parce qu'elle n'aimait pas les roubignoles de sa piscine des trois maisons...henry françois rey vivait au grand air trainant un peu la nuit pour se rafraîchir l'inspiration...johnny servoz gavin trainait ses peurs et le petit bruel n'était connu que parce qu'il était amoureux de la fille de pan oli..mais peut-être plus de sa moto.. (me rappelle mon fils sur sa malaguti qui saluait  les motards sur la route de la mer, expliquant avec componction que c'était le salut des routards entre les gros-culs et sa 50 rouge..!)

j'aimais sa peau...aime les peaux imberbes..et les enchevêtrements dans des accélérations de souffle...de retenues de gémissements..d'équité du plaisir...et une certaine tendresse dans la moiteur des gestes...il s'est endormi !! quand le soleil tapait déjà dans la blancheur des draps...en catalogne la lessive se fait à la javel... sur les fils de fer des étendoirs, le blanc virginal éloignait tous les maléfices...les morts..les blessés de la guerre civile... les fautes à l'hymen des gourgandines seulement amoureuses... il s'est endormi ! respirant doucement..la tête sur son bras..faisant fi de moi..pas habituée à cette fatigue indifférente...et n'en revenant pas qu'il osa s'endormir loin de moi...dormir tout court...me suis levée douchée habillée sauvée..la moutarde à mon nez...même les bruits de moi sont restés silencieux à son sommeil...

j'avais raconté.. me souviens plus qui riait le plus..mais me souviens du souffet de ce monsieur éructant la peur de sa vie ne me trouvant odalisque au pied de son lit à son réveil..que jamais au grand jamais on ne lui avait fait un coup pareil...avait-il été si nul que ça ?...il avait échafaudé en pisseur de copies les pires scénarios me concernant...(peut-être pensait-il qu'à ses pieds j'attendais le plateau de café fumant dans mes bras..qu'enfin il se réveillât..)

toute la crique était outrée..n'acceptant pas le soufflet..mais réalisant abruptement le ravin des amours charnelles..je ne l'ai plus revu...il était mignon...celui qui s"était endormi m'oubliant...