La belle au bois dormant

Adolescent tu rêvais comme les enfants

tu rêvais à la Belle au bois dormant

tu rêvais à son château perdu

et t'envolais par dessus les plus hautes murailles

les sombres forêts

franchir le seuil mystérieux

labyrinthe de couloirs de poussière

d'escaliers de marbre

de salles baignées de pénombre.

A sa porte

la clé tourne mystérieusement

elle repose en un silence infini.

Sans un souffle

tu approches

et te penches contre son visage

tes lèvres n'effleurent que ses yeux

lentement longtemps doucement

éternellement.

Au petit matin l'horrible sortilège s'enfuit

par la fenêtre ricanant menaçant de dépit.

La Belle au bois dormant ouvre les yeux

aucune peur

juste une infinie douceur

l'aube vous appelle

dans la grande allée du château le soleil apparaît

un coq vous précède fièrement

la longue très longue robe blanche étincelle

douze petites souris grises s'amusent follement insouciantes

deux laquais qui font les gros yeux

tout le long du chemin

mésanges rouge gorges pinsons offrent un concert merveilleux.

Vos deux mains se rejoignent

vous riez

bien sur vous aurez beaucoup d'enfants

bien sûr ils seront terribles et bons

curieux et justes

infatigables et généreux

mais comme les grands oiseaux ils partiront

très loin

un seul petit rossignol

suffit

pour apporter la paix au monde.