La campagne ça vous gagne (ou pas)

kiriuke

Donc, on a changé d'air. Faut dire qu'en pleine ville, on avait l'impression de respirer comme dans un parking souterrain. Ici c'est mieux. Tellement mieux : la campagne.


Tellement moins pollué.


J'ai troqué la pollution du boulevard des Anglais contre la douce odeur du glyphosate concentré. Pas un seul insecte ici, aucun oiseau. J'ai l'impression d'être au milieu d'un laboratoire chimique, où une cuve se serait déversée. Donc : il n'y a rien autour, à part des tiges de maïs de 1m 80 de haut, il n'y a personne, mais j'ai mis mon masque, et malgré ça, je ne me permets pas de respirer. J'arrive près de la ferme de l'agriculteur : les remorques des tracteurs sont chargées avec ce liquide jaune répugnant.


Ensuite j'ai troqué la pollution sonore du boulevard : je me plaignais des voitures qui freinent et réaccélèrent, près du rond point. Soit. Ici nous avons, en pleine campagne : un balai aérien d'environ 50 allers retours de petits avions de tourisme qui tournoient sans interruption. Chaque jour. On croit que c'est pas grand chose, comme ça. Mais à la longue ça empiète largement sur le systême nerveux.



Zone résidentielle ? Oh vous avez raison, vous serez au calme  ! Nous avons : tondeuses, tailles haies, motoculteurs, le générateurs des piscines de tous les voisins, qui ont tous des SUV et des petits clébards, rocade, motos, rodéos, camions, circulation (et c'est pire par temps humide) Strictement aucun commerce. Des routes complètement déglinguées qui abiment les pneus et la suspension de la voiture. Il faut prévoir 45 minutes pour acheter 2 baguettes. (bientôt on aura plus de baguettes, sauf à 10euros l'unité , en plus)


La population ? humm, disons que ce n'est pas la même que dans une grande ville. Le voisin d'en face, oui il s'appelle Mohamed. Mais en fin d'année, je sais pas, c'est peut être pour rassurer le voisinage, il installe son sapin de Noël avec des guirlandes à led, devant sa fenêtre sans rideaux. Les voisins se connaissent tous, s'invitent les uns chez les autres, mais pas nous, nous : on vient d'arriver on arrive pas à s'acclimater : les cailloux, la boue, le manque de stimulation intellectuelle intense. Y'a : rien, et quand je dis rien, c'est rien. Pas un magasin, pas une activité, rien. Ya que des vieux. J'ai pas vu une seule demoiselle en âge de procréer. Que des cheveux blancs, plus ou moins voûtés, avec ou sans canne. Avec leurs grosses bagnoles.


Pour lutter contre les inondations de l'affluent local, ces génies au QI surdeveloppé ont rien trouvé de mieux que de tronconner les arbres du bord. Ils ont refait quelques routes, pour faire des tranchées deux mois après. Il y a des restrictions d'eau, sauf pour les piscines.



Il n'y a aucun parc ou jardin public pour se promener, il n'y a que des énormes parcs privés que ces vieux entretiennent avec leur tondeuse à 120 dB, pendant des jours et des jours de suite.


Pour palier aux rodéos  que les pauvres types locaux font, avec leurs motos trafiquées, ils ont mis des dos d'ânes partout, ça endommage la voiture, le passage des vitesse, ça augmente la pollution. S'ils installent un dos d'âne en face de chez vous, bon courage.



Bref, allez vivre en campagne, on en reparlera.


Aucun hôpital, aucun dentiste aucun médecin n'accepte de nouveaux venus. Et s'ils étaient si bons, ils se seraient installés dans une grande ville.


bientôt mon quatrième déménagement en 6 ans ? oui oui

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