La crise

Traîner devant l'ordi, dissiper les brumes de la nuit qui tend à s'étirer encore, que ferai-je si une connaissance me demandait de l'héberger? Même pas une amie, ni une copine, une fille que je connais comme ça au gré de la vie et de ses circonstances et qui aurait perdu son logement, une SDF quoi. Si elle m'inspire confiance, je lui ouvrirais peut-être ma porte, mon logis qui est pour moi un refuge paisible. L'héberger une nuit, deux nuits, selon le froid qu'il fait dehors, ce dehors dans lequel les gens de la rue traînent, avec leurs sacs et leur air perdu, un peu désemparé. Pas de réponse au 115, pas de sous, rien de sûr, tout est incertain, dur comme de la pierre. Prêter mon téléphone à une fille dans la galère, ça je peux, qu'elle obtienne un peu de réconfort au bout du fil, donner une vieille couette, à manger, je peux aussi, dire bonjour, quelques mots ça m'est arrivé. Mais de l'argent je ne peux plus en donner. Trop galère, l'argent me sert pour mes courses, mes factures, etc... L'argent renvoie à la dure réalité de la vie, c'est froid, sec, et je ne sais pas à quoi il va servir. Pardonnez-moi pour ces mots, je vais peut-être en choquer plus d'un. Je préfère choisir ma façon d'aider.