La cuisine au miel

aile68

Y avait des mots qui m'échappaient tout le temps, au royaume des anges, je souriais à mon ami Pierre que j'aimais en vérité. C'était un garçon gentil, ce qui le distinguait des autres c'était son esprit critique qui lui donnait l'air sérieux et néanmoins tranquille. Je sais que je lui plaisais aussi, ça se voyait à son demi-sourire qu'il essayait de dissimuler, il venait parfois à la maison, ça sentait bon la cuisine au miel, on aurait dit que ça dégoulinait sur les murs tant ça sentait bon. L'air semblait doré, chaud à souhait, on aurait dit que l'on revenait de vacances, la peau hâlée et le soleil dans les yeux. Quand je le rencontrais par hasard dans la rue, je ne pouvais que lui sourire, les mots me manquaient, je ne pouvais dire que des banalités, j'aurais voulu lui faire la conversation, l'inviter dans ma vie, comme au cinéma. C'était un voisin gentil qui promettait comme moi, sauf que je me suis arrêtée en seconde. Plus envie de continuer, plus envie de porter des manuels scolaires, seuls mes stylos et mes cahiers trouvaient grâce à mes yeux. J'ai écris, écris, les mots me venaient si facilement, j'aurais aimé écrire une histoire baroque ou sage ou les deux, une saga dévorante où les mots, les mots comme des perles auraient formé des diamants coupants, étincelants.

Je limitais mon amour pour Pierre à ces sourires, non pas mielleux, mais frais comme l'eau des rivières où je rêvais d'aller, pareillement je limitais mes sorties aux parcs d'une ville tendre quand je pensais à lui.

(à suivre)

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