La fac

aile68

J'ai gardé quelques livres de fac, quelques cours, quelques photos de cette époque. Party crêpes avec les copines, rires, confidences dans les chambres universitaires, quelques ragots sur les profs louches. Il m'arrive de rêver de cette période, de passer des examens encore, de ne pas étudier pour les réussir. J'aimais quand on sortait le soir Place du tribunal, la jeunesse étudiante se réunissait là et refaisait le monde autour d'un verre. Les langues allaient bon train, on parlait art, cinéma, politique, faits divers. Tout était bon à prendre. Les soirées étudiantes je n'y allais jamais, j'étais plutôt sage, plutôt "coincée" disaient certains détracteurs, on ne saurait plaire à tout le monde, ce n'était pas là mes intentions. Je faisais un peu de baby-sitting, j'ai vu grandir des enfants, j'ai participé à leur éveil, c'était un bol d'air, un répit dans mes cours. J'ai sympathisé avec des étudiants étrangers, que sont-ils devenus, est-ce qu'ils pensent encore à moi? Quelqu'un a dit un jour qu'on m'oubliait car je ne parlais jamais. Paf! Dans les dents... La fac ce n'est pas la meilleure période de ma vie ce n'était pas la fête comme m'a dit quelqu'un, je n'étais pas comme ça, peut-être aurais-je dû l'être? J'ai réussi des examens, j'ai raté des modules. Ma recherche d'étude je l'ai jetée, à quoi bon? Je n'ai jamais su par quel bout la prendre. L'essentiel est de savoir par quel bout prendre sa vie et de la mener tambour battant ou en sourdine, discrètement, à son rythme mais la vivre. Les projets nous font vivre, nous tournent vers l'avenir: vacances, loisirs, préparer une grande fête, se faire plaisir surtout, créer à sa manière, même si le résultat n'est pas terrible, l'important est de le vivre bien.    

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