la femme

superheroes

le temps n'existe pas, extrait n°19
de retour dans la ville aux racines géantes. si brute. si belle. si complexe. les immeubles semblent prêts à s'écrouler. déglingués. abîmés. inachevés.

pourtant je comprends qu'ils ont été construit ainsi. architecte inexistant. seul a compté l'ajout de pierres une à une. des vagues s'heurtent aux parois d'un des bâtiments. sur une partie des allées en béton se trouve du sable.

ailleurs, j'aperçois une vieille baraque. des images vivantes m'apparaissent. comme des scènes du passé se rejouant sous mes yeux. des rires résonnent. des cris d'extase. j'entends les griffures faites aux murs. déchirant le papier peint jaunis par le temps.

ne saurais-je comment, je m'engouffre dans cette maison aux planches grinçantes. et tel un fantôme parmi les fantômes, j'observe de l'intérieur ces scènettes libertines. 

je vois un corps se balader dans un couloir interminable. ses mains touchent les pans verticaux sur son passage. le plancher craque. d'autres sont là. hommes. femmes. se trouvant un peu partout contre les murs. et sous les encadrements des portes donnant sur des pièces mystérieuses. ils regardent tous le corps. avec désir. un grand désir. et avec effroi. 

seule une ampoule au faible éclairage habille le couloir. le corps est nu dans la pénombre. je ne sais quel sexe lui donner. je ne vois pas son visage. il a des épaules carrées. un dos dessiné. des jambes élancées marchant sur la pointe des pieds. de longs bras. des poignées très fins. sa peau est différente de toutes les autres peaux. pourtant je ne la touche pas. je le sens.

de dos. sa tête se tourne alors furtivement vers moi. le visage d'une femme ou d'une enfant. c'est confus. son regard est celui d'un félin près à attaquer ses proies. un sourire en coin. je vois devant moi le corps nu d'une femme.

toujours entourée des autres corps qui semblent vouloir la toucher. mais qui ne le font pas. les ongles de la jeune femme s'enfoncent dans les murs. puis dans les peaux l'entourant. 

Signaler ce texte