La fureur et la tempête

               Il y a eu cet orage,
      et les rideaux de pluie,
qui font le temps suspendu,
 la route se perdant dans le gris.

Il y a eu l'égarement des choses,
comme      si tout allait se diluer,
les lignes de fuite s'anéantir :
         il y a eu un doute.

L'existence peut-être
suspendue : ( une parenthèse )
        quand le sol même,
        fuit sous les pieds.

On n'aurait rien pu trouver
pour décrire la fureur et la tempête ,
car les mots s'entrechoquaient,
se heurtaient,   et manquaient aux verbes.

Il y a eu aussi       ce vent
tournoyant au-dessus de nos têtes,
qui brasse la grêle
et aussi les idées

bousculées ,       incongrues,
comme les cendres au-dessus de la mer,
et cette ondée noire :
on dirait que les âmes n'ont pas survécu .

RC