La Germaine

Hervé Lénervé

Un jeune journaliste interview les autochtones de la campagne française, mais bien profonde, quand même.

-         Bonjour, messieurs-dame, je mène une enquête sociologique sur la population française et j'aimerais...

-         Bois un canon, mon gars ! On comprend que d'chique à c'que tu coises, à c't'heure !

-         J'aurais aimé avoir votre position au sujet de l'euthanasie ?

-         J'suis Pour ! Un coup d'fourche dans l'bide ! Y n'sentent rien.

-         Non, je parlais pour des hommes, pas pour des tous petits chats.

-         T'es corniaud, toi, mon gars ? Les p'tits chats, ça s'fait à la pelle. Tout l'monde c'est ça. T'es jamais souvent sorti beaucoup de ta grand-ville, toi ?

-         C'est atroce, mais si c'était vos proches, vous ne diriez pas ça.

-         Pareil. Demande à la grand-mémé, elle est sous le cerisier. Vlan ! Un coup d'fourche dans l'bide, rien senti !

-         Mon dieu ! Vous me dites, que vous avez fourché, la grand-mémé ?

-         Pour sûr, mon gars ! Et pas quelle, même de ceux qui n'sont pas de la famille, du village d'ci, des citadins étrangers d'ailleurs. Si tu vois c'que j'veux dire. Je m'demande même, si j'n'ai pas là, un d'tes collègues qu'est passé la semaine dernière.

-         Alors, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Merci pour votre collaboration, messieurs-dammmmeeee... au revoir...

Y'a pas à dire, la Germaine, ils sont vraiment cons, ces journalistes, à c't'heure !

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