La machine s'est égarée quelque part ...

rechab

image: assemblage de J Tinguely

La machine,  s'est  égarée  quelque part,
Entraînée  par les  courroies  complices,
Elle s'est mise  à penser
( Ce qui n'est jamais bon signe
Pour un destin en droite ligne
….  De machine  : marchant au pas  cadencé)

Si de ce quelque part
– On peut dire  qu'elle  s'égare
Les  rouages, n'en font qu'à leur  tête
Donnent  de  la voix, c'est la voie
Ouverte  à l'épopée  rebelle,
L'assemblée des manivelles…

Et puis, sortir  du rang,
Les  coupures  de courant,
Les huiles  de vidanges
Se mélangent aux  vendanges,
Comme  les pages d'écriture
Aux huiles  de friture

Bref  rien ne va plus
Comme il était prévu
Et c'est une  errance fantasque
Qui remue les  casques
Et de la machine en désunion,
Des voix suggèrent   d'autres solutions

On vit une  drôle  d'époque
Quand  tout se  disloque
Et que  le rationnel
S'en va en ficelles…   !
Et dans le sable lentement s'enlise
— on dit que c'est la crise …

Plus  de grandes  manoeuvres,
La rouille  fait son oeuvre
Les moisissures  sont  dans les  fentes,
Les  insectes  grignotent la  charpente
Les pistons  sont  à l'air libre,
L'errance  est l'équilibre…

Aux  contreforts  de l'évidence
Souffle  le vent  de l'errance
Cela  fait le bonheur
Des  lecteurs  et chroniqueurs,
La machine, dans  sa dispersion
Suit le cours de l'évolution

Et distribue à foison
Des plaques  et des boulons
Et sans plus  d'identité
Fait oeuvre  de charité
– qui commence par soi-même
Bien ordonnée,     –exactement comme ce poème…

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