La nécessité d'écrire

Astra

Je ne vois le monde qu'à travers mes mots. Et je ne vois en moi que des pensées sous forme de mots implacablement imprimés dans mon imaginaire. J'ai peur de faire une overdose de mots. Parfois, il m'arrive d'avoir l'impression que mon crâne va exploser sous le raffut assourdissant des mots, de ma pensée... Et les deux s'entremêlent dans un blabla volage et profond. 

De ce trop plein ne reste que du vide et j'ai l'image d'une feuille doucereusement blanche qui s'impose à moi. 

Là où mon regard se pose, la feuille s'interpose. C'est terrible car je n'ai d'autre désir que de m'exterioriser. Et pourtant rien ne sort sinon des bribes de pensées éclatées, des phrases honteuses et fausses, des mots flétries, fades et tiédies. Tout ce que j'écris n'est que mensonge, comédie... Le pire c'est que je le sais et que j'écris quand même. Parce que j'ai l'espoir qu'un jour je crache, j'accouche de ce chef d'œuvre de vérité, d'essence, de substance de mon être, de mon humanité ! 

Quelle joie, j'en tremble, je me sens légère d'avance ! 

Car enfin, je n'aurais plus la nécessité d'écrire. Enfin apaisée. 

  • Écris encore. Trouver son humanité, la vérité est difficile, mais redécouvrir l'un n'exclut pas de perdre l'autre.
    Courage, que l'écriture soit toujours un plaisir pour toi.

    · Il y a plus de 6 ans ·
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    bartleby

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