La nostra vita

Construire des maisons comme on construit son foyer, avec amour, avec passion, avec la précision d'un chef soigneux et intègre. Accueillir les bonheurs simples de la vie comme on accueille ses enfants dans le grand lit matrimoniale le dimanche matin avant le petit-déjeuner. Aller voir le grand-frère encore célibataire, lui apporter ses vêtements propres et repassés, le chambrer parce qu'il est encore en pyjama à midi passé. L'année prochaine nous irons en vacances en Sardaigne sur la côte Smeralda, rappelle-toi nous y étions allés avant l'arrivée de Luca. Repeindre la chambre du petit-dernier en bleu pastel, aller manger une glace au centre commercial.

La vie continue même sans les gens qu'on aime, l'un s'en va, les autres restent, trouver le truc qui nous fera survivre, oublier qu'il est parti. Evidemment on n'oublie pas en vrai, y a toujours un truc qui nous le rappelle, une pensée, un souvenir, l'impression qu'il est encore là, c'est le coeur qui parle. Non, l'absent n'a pas toujours tort, on lui doit encore de l'amour, et du respect, ainsi soit-il. Profiter d'une journée de soleil pour aller le voir dans son nouveau jardin, au milieu d'autres absents, la cérémonie a été belle comme la belle personne qu'il restera à jamais dans nos souvenirs et dans les faits. 

Quand la vie bascule y a toujours un truc qui nous ramène à elle, c'est le miracle de la vie, celle où je me reconnais le plus, celle où j'ai grandi et où le désir de liberté est le plus fort.