Là où tu iras, j'irai

Stéphanie

Brooke fait le même rêve depuis 2 ans, jusqu'au jour où elle rencontre le garçon de son rêve, ou de son cauchemar devrais-je dire...Histoire d'amour, réincarnation, vampire.... (chapitre 1 à 13)

Prologue: 

Vous êtes vous déjà réveillé au beau milieu de la nuit, la boule au ventre à cause du même cauchemar ? Moi oui et cette nuit n'allait pas échapper à la règle comme chaque nuit depuis deux ans. Malgré cela je me couchais sans crainte. Étonnant n'est-ce pas ? À force d'entendre mon psy répéter à mes parents qu'ils ne doivent pas s'inquiéter je commence à le croire. En même temps vu le prix de la consultation j'ai intérêt à y croire ! Selon ce charlatan mon cerveau a subi un choc suite à mon accident de voiture survenu deux ans plus tôt. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut se vanter d'avoir un ange gardien qui fasse bien son boulot ! Sortir d'un coma ce n'est pas rien et ça laisse des séquelles, du moins toujours selon mon psy.

Donc voilà sans même m'en rendre compte je finis par m'endormir. Et oui je fais partie de ses gens bizarres qui s'endorment rien qu'en fermant les yeux. Comme prévu ce qui devait arriver, arriva.

Entourés de brumes matinales nous nous baladions en bordure de forêt.

"Brooke attends-moi tu vas trop vite !" cria une voix masculine.

Je me retournai et souris au garçon qui m'accompagnait. Vous savez ce genre de sourire que l'on fait en regardant la personne que l'on aime. Le genre de sourire que l'on fait aussi devant une bonne pizza si ça peut vous aidez à imaginer. Ce garçon avait tout ce dont une fille pouvait rêver dans sa représentation du petit ami idéal.

"Tu sais Traian si tu cours comme une fillette peut-être devrais-je te laisser là !" lui répondis-je d'une voix taquine.

Mais il n'eut pas le temps de me répondre. Derrière moi dans la brume, j'entendis un bruit. Je parvins à distinguer une silhouette, probablement une vieille femme qui venait de tomber. Aimable comme je suis je couru pour l'aider. Je lui tendis la main pour la relever. Que pouvait bien faire une femme de cet âge au beau milieu d'un bois ! Pas un footing en tout cas. Derrière moi la brume était tellement épaisse que je ne parvenais plus à distinguer Traian. La dame me scruta avec des yeux emplis de tristesse.

"Il ne viendra pas."

Choquée je me tournais vers la vieille femme. De quoi pouvait-elle bien se mêler ! Je viens l'aider et voilà qu'elle commence à se la jouer flippant !

"Bien sur que si, il était derrière moi !"

"Tu ne comprendras donc jamais ? Toujours la même erreur depuis des siècles ! Vous êtes trop différent, rend toi à l'évidence."

Comment pouvez-t-elle dire ça sans nous connaître ! Est-ce que moi je me mêle de ses probables histoires d'amour en maison de retraite ? Puis Traian que je ne vois toujours pas arriver. Les hommes toujours absents lorsqu'on a besoin d'eux ! Sans me laisser le temps de répondre elle poursuivit:

"Il causera ta perte. C'est ton destin Victoria ! C'est votre destin", Acheva la vieille femme.

"Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre, je m'appelle Broo..." commençais-je tout en vérifiant derrière moi si Train était là.

Je me tournais vers la femme afin de finir mon explication mais voilà qu'elle a disparu ! mais qu'est ce qu'ils ont tous aujourd'hui à s'évaporer ?! et me voilà seule plantée dans une forêt avec des questions plein la tête.

Un bruit de pas retentit derrière moi, soulagée que Traian arrive enfin pour pouvoir lui raconter à quel point la vieille dame est folle, je m'avance vers lui. Un joggeur passe devant moi sans s'arrêter. Ce n'est pas lui et plus les minutes passent plus je finis par comprendre que quelque chose ne va pas. Traian est parti, sans moi. Il me laisse seule sans raison apparente, si c'est une blague c'est clairement de mauvais goût ! 

Je finis par rebrousser chemin quand une main m'attrape le poignet, je me retourne en sursaut... et je hurle.

Et comme toutes les nuits depuis deux ans je finis par me réveiller en hurlant dans mon lit, sans me souvenir du moindre visage, pas même celui du garçon de mon rêve. Certaines personnes pourraient penser que ce doit être frustrant de ne pas se souvenir de la personne que l'on aime surtout si son physique est celui d'un dieu. Mais malheureusement pour moi même ce dernier détail je ne m'en souviens pas au réveil.

Mon regard se porta sur le fond de ma chambre, où une valise à moitié préparée y est entreposée. Demain à la même heure je serai avec ma meilleure amie Sarah loin de Castleton. Cette pensée me redonne le sourire. Pour leur 17eme anniversaire certaines personnes rêvent de voitures, de concerts tandis que moi mes parents m'offrent une nuit en Roumanie dans le fameux château de Dracula. Flippant non ? « Ça fera une expérience amusante » ont-ils dit ! Vachement amusante effectivement !

Donc grâce à mes merveilleux parents je m'envole direction la Roumanie deux jours avant la date de mon échange scolaire. Parlons-en de cet échange ! Pendant des mois j'ai correspondu par lettre avec ma correspondante pour au final qu'elle disparaisse mystérieusement. Toutes ses heures à chercher des mots Roumains dans le dictionnaire pour au final rien du tout ! Quelle perte de temps ! Elle a sûrement pris peur en voyant mon niveau de langue déplorable. Résultat un mystérieux inconnu dont je ne connais même pas le prénom va la remplacer. Heureusement je peux compter sur ma meilleure amie pour m'accompagner en Roumanie. 




Chapitre 1: 


Sarah est moi arrivons en Roumanie avec tellement de bagages que nous avons passé la totalité du vol à nous demander comment transporter tout cela. À peine arrivée je m'amusais à regarder Sarah essayant de faire comprendre à une agence de location de voitures ce que nous recherchions. Elle tenta avec le traducteur de son portable mais autant dire que capter la 4G en Roumanie c'est peine perdue. Puis elle se mit à faire des mimes pour au final devant l'air perdu du loueur sortir un dictionnaire ! Une heure de galère plus tard nous voilà enfin au point ! Ayant son permis depuis à peine trois mois j'évitais de dire mes doutes sur les talents de conductrice de ma meilleure amie et vérifiais deux fois que ma ceinture soit bien attachée.

"Nous avons 5 heures de route donc si nous voulons arriver avant la nuit on ferait bien de partir" me dit Sarah.

Sarah et moi nous connaissions depuis la maternelle. Nous nous disputons souvent, malgré cela, nous sommes les meilleures amies du monde.

Quand je l'ai supplié de m'accompagner en Transylvanie dans un château réputé hanté elle n'a pas hésité une seule seconde. C'est ce que j'appelle une vraie amie. Ou alors elle est peut être un peu sadique ou suicidaire.

Une fois installée en voiture on abandonna vite l'idée de mettre la radio locale, dès qu'une chanson en Roumain passait c'était le fou rire assuré ! Puis il faut dire que ne rien comprendre au Roumain n'allait pas nous aider pour la suite de notre voyage. On aurait peut être dû suivre un peu plus en cours !

"Tu penses que l'on va passer une bonne nuit ?" me demanda Sarah en rigolant.


"Il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas le cas de toute façon les vampires n'existent pas, la seule chose à craindre dans ce vieux château c'est les araignées !" dis je même si au fond de moi j'appréhendais.


"Peut être que l'on va rencontrer un beau Roumain" dit-elle


"Du moment qu'il ne porte pas un collier d'ail comme le loueur de voiture il devrait faire l'affaire !"

Nous nous mettons à rire devant ce souvenir de ce midi ; c'est quand même étonnant que les gens soient si superstitieux.

Après plusieurs pauses et 4h30 de route sinueuses nous voyons enfin se dessiner un immense et intimidant château. Sarah fit la grimace.

"On peut toujours passer la nuit dans un hôtel, je ne le dirais pas à tes parents promis !"


"Tu avais l'air plus téméraire à l'aéroport." Rétorquais-je à Sarah sur un ton moqueur.


"Tu as vu comme moi n'est ce pas ? Les gens portent tous de l'ail, ils en ont même accroché aux portes des maisons. On dirait un film d'horreur."

En effet au dernier village où nous sommes passées, les habitants portaient de l'ail et en avaient même accroché aux portes. Bonjour l'odeur ! Plus l'on se rapproche du château plus les routes sont désertes. Au dernier village Sarah et moi nous sommes arrêtés et directement gentiment plusieurs habitants sont venus nous parler. On voyait bien qu'ils ne possédaient pas grand-chose mais ils avaient l'air si gentils ! Au moment de repartir je demandais la route et ils eurent un air de pitié pour nous lorsqu'on indiqua le château de Bran.

"Tu sais Sarah, en rentrant en Angleterre je pense m'acheter un collier d'ail ça pourrait être tendance au lycée" lui dis-je en rigolant.


"Puis si tu as un petit creux en cours ça peut toujours servir ! Imagine le prof : « Brooke on ne mange pas en classe, rangez votre ail !"

Sarah est ce que l'on peut appeler une adepte de la mode. Pour venir en Roumanie elle a quasiment ramené son dressing, sans parler du fait qu'elle voulait visiter le château de Dracula en chaussures Gucci à talon. Peut être n'aurais-je pas dû l'en dissuader, cela nous aurait fait une arme à 300 Euros pour cette nuit. Même si je doute qu'un malade mental refuse de nous attaquer simplement parce que l'on brandit une chaussure à talon aiguille.

Le côté intimidant du château nous obligea à prendre une immense inspiration puis courageusement nous atteignons une petite cour dans laquelle nous garons la voiture.

"Brooke regarde ! Les panneaux sont écrits en Anglais."


"Heureusement, si je tente de parler Roumain une fois de plus, Dracula risque de se retourner dans sa tombe", plaisantais-je.

"C'était pas drôle" ricana ma meilleure amie devant mon air faussement vexé.

Un vieil homme qui se présenta par la suite comme le gardien des lieux vint à notre rencontre.

"Vous devez être Sarah Smith et Brooke Marshall ? Bienvenue, je serai votre guide pour cette expérience" dit il dans un Anglais parfait." Je vais faire déposer vos affaires dans votre chambre, et après une visite du château, un repas vous y sera servi."

En voyant le hall d'entrée, ma première pensée fut que le château est aussi effrayant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Note pour plus tard, choisir moi même mes cadeaux d'anniversaire. Nous entrons dans un immense hall dans lequel peu de lumière traverse les vitraux. Il fait tellement froid que je doute que Dracula ait fait installer le chauffage et pourtant dieu sait qu'il en aurait eu besoin. Les vitraux étaient fascinants, ils représentaient différentes scènes de combats datant du 15e siècle. Non je ne suis pas intelligente je l'ai juste appris sur internet avant de monter dans l'avion le matin même histoire de frimer un peu devant ma meilleure amie.

"Je vous arrête de suite si vous pensez que ce château ait appartenu à Dracula" dit le guide. "La plupart des touristes confondent le fait qu'il y ait vécu et le fait qu'il y a fait halte le temps d'une nuit. Néanmoins nous possédons une pièce rare retrouvée dans sa demeure, la citadelle de Poenari"


"Dans ce cas quel est l'intérêt de ce château ?" demanda Sarah surement agacé d'avoir payé autant pour une rumeur.


"C'est un monument historique d'une grande beauté mais croye- moi rares  sont les personnes qui osent y dormir. Pas mal de rumeurs circulent sur ce qui se passe la nuit notamment depuis l'arrivée d'une peinture représentant Dracula. Après ce ne sont que des rumeurs libre à vous d'y croire." acheva le vieille homme.


"Et vous quelle est votre opinion ?" demandais-je curieuse d'entendre la réponse.


"Disons que je ne dors jamais dans le château et que rares sont les fois ou je m'y aventure de nuit. Ma cabane de garde de nuit me suffit amplement"

Son ton mystérieux et ses phrases ambiguës réussirent à me convaincre que le guide ne nous disait pas tout, mais peut-être était-ce mon imagination ou ma curiosité.

Le guide nous fit une visite au pas de course des pièces du bas tel que le hall, une salle de bal, les cuisines des anciens serviteurs puis nous fit visiter les jardins. Ils étaient magnifiques ! Dommage que l'on ne soit pas venu en été ! Plusieurs jardiniers s'afferaient autour des buissons et diverses fleurs. Vu la taille des jardins je fus bien contente de ne pas être à leur place ! Le guide nous emmena à l'étage dans un bureau au mobilier très ancien. Le château étant tellement grand que je ne me souvenais déjà plus du chemin pour repartir dans le hall ! On ne sait jamais si ça devient trop flippant je pourrai vouloir me sauver en courant. Accrochée au mur, derrière le bureau se trouvait la fameuse peinture datant du 15e siècle. Elle représentait le portrait d'un homme. Je ne sais pas si cet homme me fascinait ou s'il me faisait peur. Ses yeux remplis de cruauté assortis à ses cheveux noir de jais lui donnaient un côté monstrueux. Néanmoins cette personne me donnait une impression de déjà vu. Ce qui était totalement ridicule étant donné le fait qu'un visage aussi froid, monstrueux et malicieux ne pouvait pas s'oublier si facilement. Malgré mon effroi j'étais comme hypnotisée et terrifiée.

"Dis moi Sarah, cet homme ne te rappelle pas quelqu'un que l'on connaît ?" Chuchotais-je.

Derrière moi je vis le guide tressaillir. À présent il me regardait avec intérêt.

"Désolée Brooke je ne fréquente pas encore les psychopathes."


"Je t'assure que j'ai déjà vu cet homme quelque part, mais je ne me souviens plus où." Répondis-je à Sarah


"Tu as tellement peur que ton cerveau se fait des films, la nuit va être drôle. Je pense que tu as dû voir le portrait sur internet" Se moqua Sarah.


"Tu as surement raison" lui dis-je d'une voix peu convaincue.

Le guide se mit à nous expliquer l'histoire du portrait. De ce que je compris il s'agissait du comte Dracula. Surement un nom que j'allais être forcé d'entendre durant les prochains mois, en Roumanie on n'y échappe pas !

Je donnais raison à Sarah mais je restais sceptique. Derrière moi, mon amie et le guide venaient de quitter la pièce. Je m'attardais un moment et me risquais à toucher le tableau du bout des doigts. Je me remémorais les paroles de la vieille femme de mon rêve, qu'est-ce que cela voulait dire ? D'ailleurs pourquoi je pensais à mon rêve à cet instant précis. Au fond de moi quelque chose me disait que c'était lié. C'est impossible ce n'est qu'un rêve, je deviens tellement paranoïaque que j'en arrive même à toucher un tableau dans l'espoir d'une révélation. Il est vraiment temps de quitter ce château avant qu'il me rende totalement folle. Ou du moins plus folle que je ne le suis déjà.

Je rejoignais le guide qui nous conduisit dans diverses salles et couloirs. Je n'étais plus assez concentrée pour suivre le fil de la visite mais je faisais semblant de prendre un air intéressé, je hochais la tête tout en regardant dans le vide. Une éternité plus tard le guide nous conduisit Sarah et moi jusqu'à notre chambre. Deux heures de visite au pas de course autant appeler ça un footing ! Notre chambre se trouvait en haut d'une petite tour. Contrairement à nos craintes je la trouvais plutôt cosy. Le personnel a eu la gentillesse d'allumer un feu. En regardant par la fenêtre on pouvait observer une cour dans laquelle d'autres visiteurs se pressaient pour visiter le château. Un peu plus loin se trouvait une cabane, surement celle de notre guide. Elle semblait lugubre, vieille voire aussi ancienne que lui. Je me demandais comment il pouvait se sentir en sécurité dans un lieu si petit en bordure d'une forêt d'où laquelle on ne voyait rien tellement elle semblait sombre.

" On dirait une chambre de Princesse" me dit Sarah

En effet le mobilier semblait très ancien, et devait surement coûter très cher. Le lit à baldaquin était immense, on aurait pu y dormir à 4, pire qu'un lit kingsize ! La chambre était très belle mais était sombre. La décoration de couleur terne n'arrangeait rien.

"Je pense que l'on va passer une bonne nuit et au moins pour une fois tu ne peux pas prendre toute la place dans le lit" dis-je en tirant la langue.


"Ne me tente pas ou je vais dormir en travers" se moqua Sarah. "Est ce que tu vas mieux ? Tu semblais bizarre pendant la visite. Tu sais Brooke si quelque chose ne va pas tu peux très bien m'en parler."


"Non tout va bien c'est juste que ce lieu est vraiment bizarre."


"Si cela peut te rassurer le guide a dit que le château fut construit par les chevaliers teutoniques, que la reine marie y a séjourné, que de nombreuses personnes payent un somme monstrueuse pour y dormir. Et le lendemain ils repartent tous en un seul morceau."

"Tu as raison !  Voyons voir le repas qu'ils nous ont préparé car je meurs de faim !" Dis-je fin de détourner son attention.

Avec appréhension je soulevais le couvercle du plateau en argent et ce que je vis me donna l'eau à la bouche.

"Sarah viens voir, tu ne vas pas en croire tes yeux ! Des hamburgers dans un plateau en argent" Dis-je en rigolant.

"Totalement normal, c'est comme manger un repas macdo dans un restaurant super chic. On va peut-être arrêter de se plaindre c'est peut être le meilleur moment de la journée" me rabroua ma meilleure amie.

"Dans deux jours quand nous serons au lycée avec nos correspondants je doute que la cantine serve des hamburgers donc je vais savourer chaque bouchée. D'ailleurs on mange quoi en Roumanie ?" Demandais-je à Sarah qui avait déjà englouti la moitié de son repas.

 "Ma mère s'est déjà renseignée. Elle m'a parlé de feuilletés, de poivrons, de choux, de vins et de farces. Mais ne t'inquiète pas dit elle en voyant ma grimace, au petit déjeuner ils mangent comme en Angleterre puis à la rigueur toi qui voulait faire un régime c'est le moment idéal !"

"Tu penses qu'il va ressembler à quoi mon mystérieux correspondant ? Plus comme ton frère qui n'arrête pas de jouer aux jeux vidéos ou plus comme Brett ?" lui demandais-je tout en pensant à ce dernier. Brett était mon ancien petit ami. Après trois ans de relation ce dernier m'a laissé tomber par manque de sentiments. Pendant plusieurs jours j'ai écouté des musiques tristes tout en mangeant de la glace. Puis Sarah m'a obligé à sortir et j'ai commencé à guérir et à l'oublier. Note pour plus tard : à la prochaine rupture ne pas manger de la glace sinon ça fini en régime un mois plus tard !

" Aucun des deux. Le mieux à faire est d'écrire « Mister Roumanie » sur Google, on devrait avoir une réponse qui se rapproche de mon fantasme. Si c'est un canon je pense que Brett va s'en mordre les doigts et revenir en courant" me dit sarah.

"Sérieusement, imagine je ne m'entends pas avec mon correspondant. Un mois et demi d'échange en Roumanie et un mois et demi en Angleterre. Ce sera super long" me lamentais-je à ma meilleure amie qui ne faisait pas tellement preuve de compassion.

-"Qu'est ce que tu râles lorsque tu es fatiguée ! On devrait dormir au lieu de se faire des films. Je pense que vous allez bien vous entendre ou du moins faire semblant. On fera ce que font toutes les meilleures amies, devant lui on fera des sourires et dans son dos on le critiquera si cela peut te rassurer."

Sarah a toujours les mots pour me faire rire. Hormis mes parents, Sarah était celle qui s'était la plus inquiétée lors de mon accident de voiture. Elle passait des heures dans ma chambre d'hôpital à attendre que je sorte de mon coma tout en maudissant le chauffard ivre qui nous avait percuté mes parents et moi. Rien que pour ça je lui devais beaucoup.

Sarah et moi nous couchons dans notre lit gigantesque. Elle se mit en tête de faire une nuit blanche à raconter des histoires d'horreurs. Mais comme à son habitude, à peine eut-elle posé la tête sur l'oreiller qu'elle s'était déjà endormie. Je finis par m'endormir une heure plus tard bercée par le son de la pluie sur les vitres.

Au départ ce fut un sommeil paisible puis comme je m'y étais habituée depuis un moment, je fis de nouveau le même rêve.


Chapitre 2: 


"Un bruit de pas retentit derrière moi, soulagée que Traian arrive enfin pour pouvoir lui raconter à quel point cette dame est folle, je m'avance vers lui. Un joggeur passe devant moi sans s'arrêter. Ce n'est pas lui et plus les minutes passent plus je finis par comprendre que quelque chose ne va pas. Traian est parti, sans moi. Il me laisse seule sans raison apparente.

Je finis par rebrousser chemin quand une main m'attrape le poignet, je me retourne en sursaut... et je hurle.

Il se tenait derrière moi. Traian. Quelque chose n'allait pas, il semblait froid, pas d'expressions dans les yeux. Le vide...Voilà ce qu'il m'inspirait. Il avait du sang à la bouche. Ses cheveux noir de jais, habituellement courts semblaient plus long. Il serrait mon poignet si fort qu'il me faisait mal. Ce n'est pas Traian, c'est impossible jamais il ne me ferait du mal.

Je me risquais :

"Traian ?"

Il me regarde puis se mit à rire.

"Il y a erreur sur la personne Victoria."

Victoria ? Pourquoi m'appelle t-il ainsi lui aussi ?

"Je ne suis pas Victoria !"


"Tu as raison, dans cette vie tu es Brooke, la réincarnation de Victoria !  Quant à Traian ce n'est qu'une pâle copie de moi, il est une erreur. Tout comme toi tu es une erreur."

L'individu me faisait de plus en plus peur.

Il poursuivit :

"Une erreur à laquelle je vais remédier comme je le fais depuis des siècles ! comment veux-tu mourir cette fois-ci ?" 

Sans que j'eu le temps de réagir le sol s'effondra sous mes pieds, la douleur s'intensifia et je ne vis que du noir. Je baignais dans mon propre sang."

Pour la première fois depuis deux ans, non seulement mon rêve avait une suite mais je me souvenais aussi des visages. La peur m'envahie. Une chose est sûre : depuis que je suis dans ce pays il m'arrive des choses étranges. Je passais dix bonnes minutes à me retourner dans tous les sens pour trouver une position confortable mais en vain ; il m'est impossible de dormir. Réflexion après réflexion je songeais que l'homme qui venait de me tuer en rêve ressemblait énormément au portrait qui se trouvait dans le château. 

À côté de moi Sarah dormait tranquillement et il serait égoïste de ma part de la réveiller pour si peu.

Une expression veut que l'on combatte le mal par le mal, je me lève, enfile des chaussures puis sors de la chambre.

Par chance la pièce que je cherchais à atteindre n'était pas très loin de l'endroit ou je me trouvais. Par réflexe et effrayée après un tel cauchemar je guettais le moindre bruit, le moindre craquement et le moindre murmure du vent. Le château était désert. Je poursuivais mon chemin jusqu'à entrer dans le bureau que nous avions visité quelques heures plus tôt. Le tableau était toujours là. En même temps pourquoi aurait-il bougé ! Comme précédemment je le trouvais hypnotisant. La ressemblance entre le personnage du tableau et celui de mon rêve était flagrante. Flagrante n'est même pas le mot qui convient, je devrais dire identique.

Je peux admettre la théorie de mon psy, mais si je suis vraiment choquée par mon accident je devrais avoir peur de monter en voiture pas de rêver de brun ténébreux sexy, de footing en forêt et de vampire sanguinaire. Tout cela est absurde et à mon retour en Angleterre j'allais en toucher deux mots à cet arnacoeur !

Je me risquais de nouveau à poser une main tremblante sur la peinture. Rien ne se passait. Puis tout à coup le décor se mit à changer. J'étais toujours dans la même pièce mais elle était décorée de manière différente. On aurait dit une époque différente, plus ancienne. Mais surtout je n'étais plus seule dans la pièce. Le personnage du tableau alias Dracula/ Traian était assis derrière le bureau et semblait écrire une lettre. Le tableau avait disparu. Je n'osais pas faire un seul bruit ni même respirer de peur qu'il ne se retourne. Il se leva et prise de panique je balbutie :

"Je peux tout vous expliquer !"

Étonnamment il ne sembla ni m'entendre ni me voir. Puis de toute façon je ne pouvais rien lui expliquer puisque moi-même étais-je totalement perdue.

Il fit les cent pas sans se préoccuper de ma présence. Je pouvais assurer qu'il s'agissait de l'homme représenté sur le tableau à un détail prêt : Son regard n'était pas dénué d'expression, il semblait humain. Un peu plus comme le Traian de mon rêve mais en plus vieux. En dehors de cela il était grand, musclé et avait un visage princier. Il semblait préoccupé. J'en déduis par son physique et par l'emplacement vide du tableau qu'il s'agissait d'une scène antérieure à la création du portrait. Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'il devienne si froid et cruel dans mon rêve ? Une personne peut elle changer à ce point ? Je risquais un pas pour voir si mon hôte avait une réaction. Toujours pas. Curieuse j'avançais vers son bureau pour voir la lettre. Évidemment le Roumain n'est pas ma langue fétiche. Je n'y comprends donc rien. J'allais me reculer quand le prénom du destinataire me sauta aux yeux. « Katerine ». Mais que fait donc le prénom de ma mère sur une missive ! Surement une coïncidence. Mon hypothèse fut de courte durée puisqu'en essayant de déchiffrer la lettre, un deuxième prénom qui ne m'est pas inconnu me fit l'effet d'un choc. « Victoria ». Exactement le même prénom avec lequel ce même homme m'a appelé dans mon rêve. Une idée folle me traversa l'esprit. Je marchais en direction de Dracula et allais poser ma main sur son épaule quand d'un coup je me retrouvais dans le présent, toujours en chemise de nuit et chaussures. Je tremblais, j'étais frigorifiée et perdue.

Je me retournais puis sursautais quand je vis que je n'étais pas seule. Le gardien du château était là.

"Il est interdit de se promener la nuit dans le château."

Encore choquée de mon aventure je ne trouvais pas les mots pour lui répondre. D'ailleurs que faisait-il là ? Lors de la visite il nous a assuré ne pas vouloir être dans le château en pleine nuit hormis pour une urgence. Je regardais dans la pièce et la seule lumière qui l'éclairait était celle de la pleine lune. Il ne pouvait donc pas savoir que j'étais en ballade nocturne interdite et n'avait donc aucune raison d'être là.

"Quelque chose ne va pas ? Vous semblez aussi choquée que la fois où vous avez vu le portrait lors de la visite."


"Non tout va bien je n'arrivais pas à dormir et je suis curieuse d'en apprendre plus sur l'histoire de ce château. D'ailleurs que savez vous sur la légende de Dracula ?"


"Selon la légende racontée par les humains, il fut un jour un homme comme un autre, puis lors de différentes guerres il est devenu un prince avide de pouvoirs et de sang. La version officielle est que Vlad Tepes est décédé lors d'une guerre et serait enterré au monastère de snagov" Termina le guide.


"Pourquoi avez vous employé le terme « version officielle » ?"  lui demandais-je curieuse


"Vous êtes bien placé pour savoir que chacun à ses petits secrets n'est-ce pas ? Les humains ont besoin d'une version rationnelle, peu de personnes seraient capable d'entendre la vérité, encore moins de l'admettre."

Le guide semblait cacher quelque chose mais à force de travailler dans un château hanté je pensais surtout qu'il était devenu fou.

"Et vous Brooke quel secret cachez vous ?"


"Aucun je suis un livre ouvert.  Je sais qu'il est interdit de se promener dans un musée seul et encore moins de toucher aux œuvres, je suis désolée. Dîtes moi que savez vous d'une certaine Victoria et de Katerine dans l'histoire personnelle de Dracula ?"

Le guide me regardait avec à la fois un regard surpris mais enchanté.

"Selon le peu de récits sur Victoria je peux vous révéler qu'elle vous ressemblait.  Malheureusement pour elle son histoire est très compliquée et de courte durée. Quant à Katerine elle aurait eu une histoire avec Dracula alors qu'il était encore humain, mais elle lui a brisé le cœur."

Cette histoire devenait de plus en plus ridicule, je n'étais pas Victoria et ma mère encore moins Katerine alias Madame briseuse de cœur. Rien que le fait d'imaginer ma mère dans le lit d'un futur vampire me fit rire. Elle, qui s'effondre à la vue du sang. En même temps qui arriverait à garder son sérieux devant une telle histoire à dormir debout.

"Pouvez-vous toucher le tableau ? J'aimerais voir quelque chose."

Le guide accéda à ma requête et posa délicatement son doigt tremblant sur le tableau. Rien ne se passa.

"Vous a t-on déjà parlé d'un phénomène étrange avec ce tableau ?"


"Le panneau à votre droite indique qu'il est interdit d'y toucher donc non. Que s'est il passé avec le tableau Victo...Brooke ?"  se reprit le guide.

Victoria. Le guide voulait m'appeler Victoria !

"Rien, il ne s'est rien passait ! Je devrais peut-être retourner à ma chambre."


"J'accepte de vous y reconduire mais avant cela écoutez la fin de mon histoire. Une histoire connue de peu de personnes parle d'un bijou que Dracula aurait offert à Katerine avant qu'elle ne le quitte pour épouser l'homme avec qui elle aura Victoria. De rage voyant Katerine heureuse, Dracula se mit en tête de briser sa fille par tous les moyens. Si lui n'avait pas le droit à l'amour alors la fille de Katerine non plus. La malédiction de Dracula sera de voir renaître Victoria sous différentes identités au cours des siècles et de la voir heureuse et amoureuse d'une seule et unique personne. Ce bijou renfermerait un secret qui aurait bien était utile à Victoria pendant ses réincarnations si celle ci l'avait retrouvé avant que Dracula ne l'a retrouve elle."

Le guide essayait de me sous-entendre quelque chose mais j'étais tellement étonnée que sa folie soit si profonde que je ne l'écoutais pas. 

"Bien, je vous remercie pour ce passionnant et tragique cours d'histoire mais je doute qu'il soit utile à une heure si avancée de la nuit."


"Je respecte votre choix. Sachez que je suis enchanté de pouvoir enfin faire votre connaissance depuis tout ce temps."


"D'accord moi de même dis-je par politesse. Je pense pouvoir retourner seule jusqu'à ma chambre, je connais le chemin." dis-je en passant la porte à moitié en courant.

En moins de 24 heures je pensais avoir eu assez de frayeur sans que le guide vienne en rajouter. Ma première vision de la gente masculine roumaine était déplorable, ne reste plus qu'à espérer que mon correspondant rehausse le niveau.

Je regagnais ma chambre au pas de course et trouvais Sarah endormie. Contrairement à moi elle semblait passer une bonne nuit et je l'enviais. Il était inutile d'essayé de me rendormir je savais d'avance que ce serait peine perdue. Je pensais me connecter sur internet mais évidemment ils n'avaient pas installé le Wifi. Je tentais en vain de me connecter avec ma 3G mais dans un château perdu au fin fond de la Transylvanie il était certain que le réseau ne passait pas.

J'allais donc à la fenêtre et je vis au loin une silhouette qui me semblait être celle du guide. Je le trouvais de plus en plus étrange mais il fallait avouer que son histoire collait avec celle de mon rêve et celle de ma vision.

Derrière moi Sarah remua dans son sommeil, je décidais donc de me recoucher pour éviter de qu'elle ne se réveille. Pour être certaine de ne pas retomber dans un cauchemar absurde je mis mes écouteurs et écoutais de la musique sur mon Ipod. Je m'endormis sur un son des Beatles.

Tellement fatiguée de mes mésaventures de la veille, je n'entendis pas Sarah se lever le lendemain. Je me réveillais vers midi grâce à l'odeur du déjeuner que le personnel nous apportait.

"La belle au bois dormant se réveille enfin !" me taquina Sarah


"J'ai passé une nuit horrible si tu savais."


"Cela n'empêche pas ton estomac de fonctionner, sans cela tu serais toujours en train de dormir."

J'hésitais à raconter ma nuit mouvementée à ma meilleure amie. Certes on est sensé pouvoir raconter ses secrets à sa meilleure copine mais je doutais qu'elle puisse m'écouter sans se moquer.

"Vas-y raconte moi. Je pense que tout peut se résoudre avec un bon Déjeuner. Au passage si tu demandes j'ai engloutie ton petit déjeuner."


"J'ai de nouveau fait mon cauchemar mais il était un peu différent."

Je décidais de lui raconter en omettant des détails. Je poursuivis :

"Dans mon rêve on m'a tué. J'étais tellement perdue que je suis allée me balader dans le château"


"Oui bon ça arrive."

Comme je m'y attendais Sarah n'était pas très réceptive à mon histoire.

"Je ne sais pas mais quand je suis revenue à la réalité, le guide était présent dans la pièce. Il m'a appelé « Victoria ». Il faisait tellement peur. Puis il m'a débité une histoire incompréhensive sur ma famille et moi."


"Je retire ce que j'ai dit plus tôt, ce n'est pas un bon déjeuner qui peut résoudre les problèmes. Dans ce cas je pense plutôt à un asile." rigola Sarah.


"Je ne vois pas en quoi cela est drôle", bougonnais-je en mettant la couverture sur ma tête, comme pour me protéger de ses moqueries.


"Ne le prends pas comme ça je suis désolée. En même temps je ne peux pas t'aider je ne n'y comprends rien."

Après avoir englouti notre repas et utiliser notre salle de bain digne d'une princesse, nous ramassons nos affaires pour retourner à la voiture. Le guide nous y attendait.

"Puis-je vous dire quelques mots en privé Brooke ? Il y en a pour quelques minutes à peine ce ne sera pas long."

Je m'écartais de Sarah pour suivre le guide quelques pas plus loin.

"Je suis vraiment désolé de vous avoir effrayé cette nuit. Néanmoins je pense sincèrement que nos chemins vont de nouveau se croiser très prochainement. D'ici là soyez prudente." me conseilla le guide.


"Je ne comprends toujours pas mais je vais faire attention, merci. Si j'ai besoin de renseignements historiques sur le château je n'hésiterais pas à vous contacter." Lui dis-je même si au fond de moi je savais pertinemment que je ne le ferais pas.

Je rejoignis Sarah qui m'attendait déjà assise au volant de la voiture.

"Encore une histoire bizarre ?" me dit elle

Sans jeter un seul regard derrière nous, Sarah et moi partons. Notre prochain cap étant l'auberge de jeunesse pour rejoindre les élèves de notre école, qui participaient à l'échange scolaire.




Chapitre 3: 


L'auberge de jeunesse se trouvait à plusieurs heures du château de Bran à la limite de la Valachie.

À peine arrivée je téléphonais à la compagnie de location pour qu'elle vienne récupérer la voiture. Il était inutile de continuer à payer un tas de ferraille pareil maintenant que nous avions rejoint notre classe.

Une fois l'appel terminé j'entendis un rire derrière moi. À l'entrée de l'auberge se tenaient Brett et Jessie. Jessie est ce que l'on peut appeler la garce de la classe. Hormis son physique parfait je ne voyais pas ce que Brett pouvait lui trouver. Elle était en pleine séance de drague. Depuis ma rupture avec Brett elle ne cessait de lui tourner autour, à rire de ses blagues même quand elles ne sont pas drôles.

Détrompez vous je ne suis pas jalouse. Peut-être un petit peu quand même.

Je passais devant Brett et il ne me jeta pas un seul regard. Jessie quant à elle ne manqua pas de me critiquer une fois que je fus passé. Elle n'était vraiment pas discrète et je me doutais qu'elle le fit exprès.

"Il paraît qu'elle est allée dormir dans le château de Bran avec Sarah. Je pense vraiment qu'elles sont lesbiennes ! Elles ont l'air totalement fatiguées je pense qu'elles n'ont pas dormi de la nuit tellement elles sont peureuses."

Sarah passa devant moi et fit un joli doigt d'honneur à Jessie. Brett qui ne me défendait même pas devant un tel mensonge. Inutile de préciser que cette rumeur s'est répandue en moins de deux !

Il était déjà tard lors de notre arrivée, en conséquent les cuisines de l'auberge étaient fermées, Sarah et moi dûmes nous contenter d'un Sandwich.

"Je vais me coucher" me dit Sarah


"Je te rejoins dans 10 minutes je vais essayé de joindre mes parents."

Je pris le chemin qui menait sur le parking tout en pianotant le numéro de ma mère sur l'écran de mon iPhone. Je tombais directement sur la messagerie.

Tout en regardant le paysage j'aperçue une silhouette à l'autre bout à l'orée des buissons. Par sa carrure j'en déduisis qu'il s'agissait d'un Homme. Il semblait se tourner dans ma direction.

Le temps de vérifier si quelqu'un d'autre que moi était sur le parking, la silhouette avait disparu.

Je rejoignais ma chambre en courant quand je percutais Brett.

-Salut Brooke ! Me dit-il

- Salut.

Encore vexée de son comportement de tout à l'heure je le contournais et entrée dans la chambre que je partageais avec Sarah.

Elle dormait déjà. Je me plongeais dans les draps sans la réveiller. Je m'endormis aussitôt pour me réveiller à mon plus grand soulagement le lendemain sans avoir fait de cauchemar.

Quand notre classe fut prête, notre professeur Madame Rose nous emmena jusqu'au bus.

Après une heure de route, le bus s'arrêta sur un immense Parking surplombé par un lycée.

Les cours n'avaient pas encore commencé et les lycéens Roumains ne manquèrent pas de nous dévisager lors de notre passage dans l'entrée.

Je fus soulagée lorsque nous arrivions dans une salle à l'abri de leur regard inquisiteur. Mon soulagement fût de courte durée puisque nos correspondants s'y trouvaient. Je m'installais avec le reste de ma classe au fond de la salle et scrutais les élèves à la recherche de mon mystérieux correspondant.

Le professeur d'anglais du lycée nous accueilli avec le type de discours que personne n'écoute :

"Bonjour à tous. Je vous souhaite la bienvenue au sein de notre établissement. Nous sommes heureux de pouvoir vous enseigner notre culture durant les deux mois de votre présence ici. Ne doutez pas que nos élèves ont l'impatience de vous rencontrer puis d'apprendre votre propre culture quand le temps sera venu d'inverser les rôles."

Pile le genre de discours que l'on écoute une minute ou deux avant d'être distrait. Un peu comme moi là tout de suite maintenant. 

"Regarde le blond au premier rang" me chuchota Sarah," il est canon !"


"Ce n'est pas mon genre."

Malheureusement pour moi, l'intervention de Sarah n'était pas assez discrète puisque notre professeur nous remarqua.

"Excusez-moi de vous interrompre Professeur, juste le temps de demander à Sarah et Brooke de bien vouloir se taire et écouter."

Toute la salle se tourna vers nous et je ne manquais pas de rougir.Elle n'eut pas besoin de nous le dire deux fois, nous passâmes le reste du discours à écouter attentivement ou du moins à faire semblant en hochant la tête sous le regard inspecteur de Madame Rose.À peine arrivée et voilà que l'on se fait déjà remarquer.À la fin du discours les professeurs firent l'appel dans le but de ranger les élèves par binôme. J'allais enfin découvrir mon correspondant et je devais avouer être morte de trouille.J'écoutais la liste défiler jusqu'à entendre le nom de Sarah. Elle s'avança vers le bureau et une jolie rousse la rejoint.Sarah se tourna vers moi pour me passer la langue. Je me doutais qu'elle faisait cela pour me faire décompresser.

"Brooke Marshall est-elle là ?"

Étant occupée à regarder Sarah je n'avais pas entendu mon prénom la première fois ce qui obligea Madame Rose à répéter. De nouveau je rougis. Pour une première journée on ne pouvait pas faire pire.

"Oui je suis là désolée !"


"Tu n'es pas très attentive aujourd'hui" me sermonna notre professeur.

Je me tournais vers le professeur Roumain qui était chargée de faire l'appel des binômes afin d'entendre le nom de mon mystérieux correspondant.Mon cœur battait la chamade. Et s'il était idiot ? Ou encore pire mal élevé ! Non je devais arrêté de me faire des frayeurs toute seule.

"Traian Tepes."

J'allais me tourner vers mon correspondant quand je m'arrêtais dans mon élan. Avais-je bien entendu son prénom ? Le même que celui de mon cauchemar ! Ce n'était pas possible. Cela devait être une blague ou alors il s'agissait d'un prénom répandu en Roumanie.Je me tournais vers lui pour vérifier. Ce que je vis me choqua. Non seulement il avait le même prénom que le garçon de mon rêve mais il lui ressemblait traits pour traits. Je fus prise d'un sentiment d'horreur quand je percutais qu'il ressemblait au portrait de Dracula et qu'il portait le même nom de famille. Comme quoi la journée pouvait toujours être pire. 



Chapitre 4: 


Traian s'avançait vers moi. J'en profitais pour le détailler du regard. Il était comme dans mon rêve. Ses cheveux noir lui donnait un air sévère lui même atténué par la chaleur de ses yeux gris. Je devais avouer qu'il était tout à faire mon genre.

Le fait que je le fixe du regard ne sembla le déranger le moins du monde. Avec un tel physique il devait en avoir l'habitude.

Je me tournais vers Sarah qui ne manquait pas une miette de la scène. C'est justement dans ce genre de moment que nos amis ne sont pas discrets. Elle mimait des cœurs avec ses mains puis faisait semblant de baver devant la beauté de Traian et de s'évanouir.

Heureusement pour moi mon binôme ne la vit pas.

"Bienvenue  en Roumanie Brooke !"


"Merci."

Rien d'autre que ce simple mot ne parvenait à sortir de ma bouche. Je devais paraître ridicule.

"La première heure nous avons quartier libre dans le lycée et j'aimerais en profiter pour apprendre à te connaître", me dit-il avec un sourire.

Son sourire...Aucun mot pour le décrire. J'étais totalement sous le charme. Houla on se reprend Brooke ! 

"D'accord allons y."

Au fond de moi je me posais de nombreuse questions. Peut-être que lui aussi faisait un rêve similaire au mien. J'allais tout faire pour le découvrir sans passer pour une folle dés le premier jour.

Il me fit monter plusieurs étages. Je ne voyais pas où il voulait aller et il était temps d'arriver à destination car je n'étais pas assez sportive pour supporter un étage de plus.

"Comme tu pourras le remarquer par la suite je suis plutôt solitaire et je n'aime pas les coins bondés du lycée", me dit-il.

Il se dirigea vers une porte qui portait l'insigne « interdiction d'entrée », cela ne sembla pas l'arrêter pour autant.

L'escalier était assez étroit étroit et débouchait sur le toit. Il se tourna vers moi pour m'aider à monter. Il me tendit la main. Après une brève hésitation je la saisie. L'instant ne dura que très peu de temps et pourtant il sembla se raidir au contact de nos mains. Je fis semblant de ne pas le remarquer.

Je regrettais aussitôt d'avoir râlé en montant plusieurs étages quand je vis la vue magnifique qu'offrait le toit. On y voyait une forêt à perte de vue, des routes sinueuses, les montagnes de la Valachie. Le paysage était magnifique. Ne connaissant rien de mon correspondant je ne savais pas par où commencer et j'en déduisis face à son silence qu'il n'en savait pas plus lui non plus.

Il remarqua que je le fixais à nouveau avec attention, ce qui dû le gêner puisqu'il rompit le silence :

"Pourquoi me fixes-tu ainsi ?"


"Oh je suis désolée je n'avais pas remarqué j'étais dans mes pensées", mentis-je.


Je remarque quand l'on me ment. J'ai l'habitude de ce genre de regard ne t'inquiète pas. Les filles font toutes ça."

Ma première impression étant qu'il était imbu de sa personne. Un défaut que je déteste. Je savais pertinemment que si Traian ne changeait pas de comportement lui et moi n'allons pas nous entendre.

"Je ne mens pas. Ensuite je ne vois pas en quoi les filles te dévisagerais, tu es quelconque", mentis-je.


"Merci très sympathique. Alors Brooke dis m'en plus sur toi."

Je ne savais pas par où commencer mais dans ce genre de moment je pensais qu'une présentation dans la forme était adéquate.

"Je m'appelle Brooke Marshall. Je viens de Castleton, un petit village Anglais. Je participe à cet échange pour parfaire mon Roumain. D'ailleurs autant t'avertir de suite je ne parle quasiment pas un mot de cette langue, j'ai manqué des cours."


"Pourquoi ?"


"Des raisons personnelles."


"Tu as séché les cours ?" me demanda t-il tout en me toisant d'un regard désapprobateur.

Sa manière d'être indiscret, de se croire supérieur commençait réellement à me taper sur les nerfs.

"Non. À toi de te présenter."

Notre conversation était gênante et absolument pas naturel ! 

"Je m'appelle Traian. Je suis un petit peu plus âgé que toi, j'ai 19 ans. Comme ta correspondante s'est désinscrite, le lycée cherchait un remplaçant et comme j'ai passé les deux dernières années en Angleterre ils sont passés outre le fait que je sois nouveau."


"désinscrite carrément ! Bon d'accord. À quoi ressemble ta maison ?"

Je sais pas terrible comme question mais il faut bien combler le vide tout en se montrant intéressée. Il semblait que la question était adéquate étant donné que l'on devait loger chez son binôme le temps de l'échange. N'importe qui voudrait savoir ça ! 

"J'habite avec mes parents mais ils sont absents car ils voyagent énormément. Je doute qu'en un mois et demi tu puisses les croiser. Nous allons donc habiter à deux mais ne t'inquiète pas tu as ta chambre à toi toute seule. Je sais que ça fait bizarre mais ne t'en fais pas tout ira bien."

Super j'allais donc vivre toute seule avec un garçon que je ne connais pas et avec qui je n'ai pas l'air d'avoir d'affinités. J'étais certaine que Sarah donnerait tout pour échanger nos correspondants si elle apprenait la situation dans laquelle je me trouvais.

"Sinon j'espère que tu aimes les animaux. J'ai deux chevaux et un chien."


Au secours je m'ennuie.

"Oui je fais de l'équitation." lui répondis-je.

Il semblait donc que lui et moi partagions un point commun. Enfin un point positif.

"Cependant chez moi il y a une règle. Si tu la respecte je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas s'entendre." 

"Ne rentre jamais dans ma chambre, quelque en soit la raison."

Je me demandais s'il s'agissait d'une règle que les garçons appliquaient en général à leur chambre ou si Traian avait quelque chose à me cacher. Je prenais note dans un coin de ma tête d'élucider cela plus tard et probablement de fouiller sa chambre. Si je devais vivre avec un inconnu autant savoir à qui j'ai affaire.

"Il n'y a pas de problème là dessus."


"Et toi, ta famille ?"

J'étais soulagée qu'il change de conversation mais en même temps j'apprendrais le moment ou j'allais devoir apprendre à mes parents que la famille de Traian était absente.

"Ma mère s'apelle Katerine et mon père Robin. Je suis fille unique."


"Intéressant, est ce que tu aurais une photo de tes parents ?" me demanda t'il avec curiosité.


"Bien sûr, c'est ma mère" lui dis-je en lui tendant mon téléphone et juste à coté c'est mon père.


"Je trouve que ta mère te ressemble énormément. De quelle origine est-elle ?"

Je n'avais jamais abordé le sujet avec mes parents, pour moi il était logique qu'elle soit Anglaise. En 17 ans d'existence je devais avouer n'avoir jamais parlé de nos origines et mes parents non plus.

"Elle est Anglaise comme moi."

Un silence gênant s'installa puisqu'aucun de nous ne savait quoi dire.

"Nous ferions mieux de redescendre chercher tes bagages et me présenter à ton amie. Tu sais celle qui n'était pas très discrète dans la salle au moment de l'appel."

Au fond de moi je priais pour qu'il parle du moment où l'on nous a demandé de nous taire et non pas du moment ou Sarah faisait des mimes derrière le dos de Traian.

Nous descendîmes rejoindre Sarah. Sarah se présenta à Traian de manière la plus élogieuse. Quant à Traian il se présenta de manière très brève mais cela ne sembla pas gêner Sarah qui buvait ses paroles tellement elle était sous le charme. Au fond de moi je savais bien que même en lui révélant que Traian m'agaçait, qu'il était imbu de lui même, elle ne changerait pas d'opinion. Avec Sarah tout passait par le physique.

Je promis à Sarah de lui téléphoner le soir même une fois installée puis partie avec mon correspondant pour récupérer mes bagages.

Brett se trouvait dans la salle avec son correspondant. Quand il vit Traian il écarquilla les yeux. Il se pressa vers moi et me proposa de m'aider à porter mes bagages.

Je ne savais pas si je devais prendre cela pour de la jalousie envers Traian. Après tout lui et moi n'étions plus ensemble par sa faute.

"Je ne sais pas ce que tu as bien pu apporter avec toi mais tes bagages pèse une tonne rigola Brett. Je vais te prêter mes muscles le temps de te les descendre."

Train regarda Brett avec mépris.

"Ne t'inquiètes pas si Brooke a besoin d'aide pour ses bagages je suis là"  répliqua Traian.

Je trouvais que les garçons prenaient le sujet un peu trop à cœur dans la mesure ou une compétition pour savoir qui allait porter mes bagages était puérile.

"Au fait moi c'est Traian je suis le correspondant de Brook", dit-il à Brett.

Voyant que Brett commençait à jauger mon correspondant je finis par intervenir.

"Et voici Brett. Brett est..."


"Son ancien petit ami" termina l'intéressé.


"J'allais plutôt dire « dans la même classe que moi » mais cela me va aussi."

Je ne comprenais pas pourquoi mais il me sembla voir Traian tressaillir. Il me jeta un regard noir. Il semblait en colère mais la raison m'échappait.

"Je t'attends en bas. Je vais laisser ton chevalier servant descendre tes bagages" dit-il en serrant les poings. "À défaut d'un cerveau il semble au moins avoir des muscles."

Puis sans me laisser le temps de répondre, Traian était déjà parti.

"Tu ne me calcules pas, tu dragues ailleurs et d'un coup tu viens prévenir mon correspondant que tu es mon ancien petit ami. Ta scène de jalousie tu pouvais la garder." Dis-je à Brett.


"Si tu avais vu comment il te regardait ! Je pense que ça ne tourne pas rond dans sa tête, tu devrais faire attention. Je compte me racheter auprès de toi Brooke, vraiment. Tu m'as manqué."


Chapitre 5: 


Durant la totalité du trajet en voiture, l'ambiance était froide. La raison m'échappait toujours. Traian devait appartenir à une famille assez riche puisqu'à 19 ans il conduisait déjà la toute dernière BMW avec sièges en cuir. Il habitait une propriété ancienne. Nous traversions une allée entourait par un immense jardin bien entretenu. De cette allée débouchait un immense manoir datant d'au moins plusieurs siècles. Je ne me sentais pas à ma place, d'un coup ma petite maison à Castleton me manquait énormément. Sur le perron quelque chose bougeait dans tous les sens. Je fus ravie de voir qu 'il s'agissait d'un chiot. Il ressemblait à un louveteau.

"Il s'appelle « Arkady ». C'est un husky Sibérien je l'ai trouvé errant dans une forêt."Me dit Traian ; "Il va probablement te suivre partout il n'aime pas être seul."

En sortant de la voiture Arkady couru vers Traian pour réclamer des caresses. Il était vraiment magnifique. Il était entièrement blanc ce qui détonnait avec la couleur sombre du manoir. Il devait à peine être âgé de 7 mois. Traian semblait adoré son chien, pour la première fois je le vis faire un grand sourire quand celui ci essaya de lui lécher la joue. Traian le posa par terre, à peine eut-il touché le sol qu'il fonça vers moi. Ce chien était une vraie pile électrique. Je l'attrapais pour le prendre dans mes bras et le caresser. Il me faisait fondre. En rentrant à castleton je devais absolument convaincre mes parents de m'acheter un chien.

"Je vais te montrer ta chambre et te faire visiter."

Nous allions directement poser mes affaires dans ma chambre. Elle était grande. Ce devait être une chambre d'amis puisqu'elle était meublée qu'avec le nécessaire. Malgré cela elle était vraiment belle.

Traian me fit une visite rapide de la maison et m'indiqua ou se trouvait sa chambre histoire que je ne m'aventure pas en terrain interdit.

Contrairement à mes appréhensions, l'intérieur de la maison était moderne, et même décoré avec goût. Au sous sol se trouvait une piscine que Traian m'invita à utiliser quand je le désirais. À mon grand étonnement la maison ne comportait quasiment pas de photos. Sur l'une d'elle se trouvait sa mère, elle avait de longs cheveux bouclés noir de jais comme Traian. Son père quant à lui regardait sa femme avec amour. Il avait une étincelle dans les yeux qui lui donnait un air sage. Il ressemblait à Traian en plus âgé.

Il y avait une seule photo de Traian. Il devait avoir 10 ans. Il souriait. Un sourire qu'en plusieurs heures je n'avais vu qu'une seule fois. Il semblait plus heureux qu'aujourd'hui.

"Si tu veux une fois que tu te seras changer on pourrait faire une balade à cheval me dit Train."

Il semblait moins froid que dans la voiture.

"Je te rejoins dans 10 minutes aux écuries."


"Parfait je vais en profiter pour sceller les chevaux."

Je montais dans ma chambre mais je doutais pouvoir rejoindre Traian rapidement car je me perdais à chaque coin de couloir. Une fois dans ma chambre je mis un pantalon plus confortable. Je savais que traian n'était pas le manoir et je me demandais si par curiosité je devrais passer par sa chambre. De toute façon il ne le saurait pas. Il aurait du se douter que le meilleur moyen pour que j'aille regarder sa chambre était de me dire de ne pas le faire. Il avait éveillé ma curiosité.

Je parviens à trouver le couloir qui menait à sa chambre. Je vérifiais si j'étais bien seule avant de tourner la poignée de la porte. Elle était fermée à clé. Un aboiement retenti juste derrière moi et je sursautais.

Arkady s'il te plait ne fais pas de bruit, chut !

Je pris le chien dans mes bras et parti en courant avant que les aboiements n'alertent Traian. En rejoignant Traian je fis de mon mieux pour ne pas avoir un air coupable.

"Tu étais bien longue", me dit celui ci


"Je me suis perdue. Lequel est mon cheval" lui dis je en montrant les deux pur sang qui attendaient avec impatience.


"Je te présente Jinko, il est à toi pour la balade. Il est très stable mais devient nerveux en la présence de serpents. Depuis combien de temps fais tu de l'équitation ?"


"Depuis toute petite mais j'ai arrêté il y a deux ans à cause de problèmes médicaux. Et toi ?"


"J'ai l'impression d'en faire depuis des siècles" plaisanta t'il.

Jinko était plus haut que n'importe quel cheval que j'avais monté auparavant. Il était imposant. Je m'avançais vers lui avec prudence. Il recula et je sursautais malgré moi. Après mon accident de voiture les médecins ont jugés préférable que j'abandonne l'équitation. Depuis je n'étais jamais remonté à cheval. Traian m'observait du coin de l'œil. L'arrogance dont il fait preuve depuis mon arrivée m'a tellement énervé que je refuse de lui montrer que Jinko m'intimide. Je m'avance pour monter à cheval et comme prévu je n'y arrive pas il est bien trop grand pour moi. Je tente une seconde fois et à ma grande surprise Traian est derrière moi. Il m'attrapa par les hanches afin de m'aider à monter. Ses mains étaient douces. À son contact je tressailli.

Il alla vers sa monture et réussi à monter en une seule fois. Je me surpris une fois encore à le contempler. Il avait vraiment tout pour plaire en dehors de son arrogance. Je cherchais un détail qui aurait pu le différencier du garçon de mon rêve mais je n'en trouvais pas. Il y avait forcement une explication rationnelle.

"Nous devrions y aller j'aimerais être rentré avant que l'orage n'éclate" dit il en scrutant le ciel.

Nous nous mîmes en route, nos montures marchaient au pas. Traian montait à cheval avec fière allure. On aurait dit que sa monture et lui ne faisaient qu'un. Il avait des années de pratique et ça se voyait. Derrière nous Arkady nous suivait. Le grondement de l'orage ne semblait pas l'effrayer.

"Encore une fois je te surprends à me regarder. Quelque chose ne va pas ?"  me dit Traian.


"J'ai l'impression de t'avoir déjà rencontrer quelque part mais je ne sais plus où."

Il me regarda un court instant droit dans les yeux puis répondit :

"J'ai eu la même impression en te voyant. Moi non plus je ne sais plus l'endroit mais si un jour le souvenir te reviens n'hésites pas à me le dire."

Je savais exactement où je l'avais vu. Mais comment expliquer à un inconnu que vous rêvez de lui depuis des années. Narcissique comme il est Traian se moquerait de moi et dirait qu'il fait cet effet à toutes les filles. Ce séjour en Roumanie allait me paraître une éternité. Je me demandais ce que Sarah pouvait bien être en train de faire. Elle au moins s'entendait bien avec sa correspondante alors que moi l'ambiance est sans arrêt électrique avec Traian.

"J'ai entendu dire que tu as visité le château de Bran."


"Oui avec Sarah. C'était un peu flippant."


"J'y suis déjà allé moi aussi. Pas loin d'ici il y a la citadelle de Poenari. Si tu aimes les sites historiques nous pourrions la visiter", me dit Traian.

Encore un lieu assimilé à Dracula et mon étrange rêve. Ce séjour en Roumanie n'allait vraiment pas être de tout repos.

"Je n'aime pas trop toutes ces histoires associées au comte Dracula."


"Vraiment ? Dis-moi que penses tu des vampires Brooke ?"

Déjà que Traian et moi ne nous entendions pas, manquerait plus qu'il soit un fan inconditionnel du mythe des vampires. J'étais tombais sur un malade mental.

"Je pense qu'ils n'existent pas. J'ai déjà vu un reportage sur une personne qui buvait du sang humain mais il était malade. Après être allé dans un hôpital psychiatrique il était guéri."

Traian se mit à rire :

"Un hôpital psychiatrique", s'exclama t-il." Moi qui pensais déjà avoir tout entendu ! Celle là on ne me l'avait jamais faite."


"Et toi qu'en penses tu ?" dis-je curieuse d'entendre sa réponse.


"Je vis en Roumanie Brooke, que suis-je sensé penser des vampires ? Je pense que les mythes sont adaptés d'histoires vraies."

J'étais donc réellement tombée sur un correspondant complètement cinglé. Je gardais dans un coin de ma tête l'idée de fermer ma chambre à clé cette nuit. Ce garçon était vraiment bizarre.

Sans m'en rendre compte nous avions parcouru un bon bout de chemin. Nous étions dans une petite clairière. Le paysage était vraiment très beau, il faudrait que je revienne seule pour pouvoir en profiter pleinement.

Nous descendions de cheval pour qu'ils puissent se reposer.

"Viens je vais te montrer un de mes endroits préférés. J'y viens lorsque j'ai besoin de réfléchir."

Je suivis Traian lorsqu'il se fraya un chemin entre les arbres. J'entendais le bruit d'une cascade. Effectivement non loin de là se trouvait l'une des plus belles cascades que je n'avais jamais vu. L'eau était bleu clair. C'était paradisiaque. Hormis le bruit de la cascade, on pouvait entendre le bruit des oiseaux. Je comprenais très bien pourquoi Traian aimait s'y reposer.

"C'est vraiment magnifique" lui dis-je le souffle coupé.


"Tu veux te baigner ?"

L'idée d'être seule avec Traian ne m'enchantait pas. N'importe quelle fille serait heureuse de passer du temps avec un si beau garçon mais pas moi. Je ne le connaissais pas et cette histoire de rêve ne me sortait pas de la tête.

"Je ne peux pas je n'ai pas de maillot de bain."


"Vas y toute habillé, ou alors je me retourne et tu peux très bien y aller en sous vêtements, c'est comme un maillot de bain."

Je deviens toute rouge. Il vient à peine de me rencontrer il y a quelques heures et il a le culot de me demander cela. Est ce qu'il fait ça avec toutes les filles ?

"Brooke arrête. Tu ne m'intéresses pas et tu n'es pas la première fille que je verrais en sous vêtements" rigola t-il.

Je ne savais pas ce qui devait me choquer le plus entre le fait que je ne sois pas à son goût et le fait qu'il avouait ouvertement ses conquêtes féminines. Il poursuivit :

"Je pense juste que tu as peur de l'eau. Tu es une trouillarde."


"Retourne toi" lui ordonnais-je.

J'enlevais mes vêtements mais je gardais mon débardeur, il fallait quand même un minimum de pudeur. À mon grand soulagement Traian ne se retourna pas. J'entrais dans l'eau et je fus heureuse de constater qu'elle était tiède. Outre la présence de Traian c'était vraiment paradisiaque.

"Tu vois le grand rocher tout en haut ?" dis je à Traian Je te mets au défi de sauter.


"D'accord mais si j'y arrive tu me devras une faveur."

Étant certaine qu'il n'y arriverait pas je lui accordais ce pari. Maintenant nous allions voir qui est est le trouillard.

Traian sortit de l'eau et grimpa le long des rochers jusqu'à environ 10 métres de haut. Au fond de moi je priais pour qu'il ne glisse pas. S'il lui arrivait quelque chose par ma faute dès le premier jour je doute de pouvoir expliquer comment j'ai tué mon correspondant sans le vouloir. Même si je n'aimais pas les manières de Train je ne pouvais pas nier que je le trouvais attirant. C'était réellement dommage qu'il ne soit pas aussi gentil que dans mon rêve.

Traian était arrivé au rocher. J'espérais qu'il n'allait pas sauter que je puisse me moquer de lui. Malheureusement pour moi il sauta. Je retiens un cri. Il venait de sauter de plusieurs mètres sans la moindre peur ni le moindre problème.

Lorsqu'il refit surface il me regarda et me fit un énorme sourire.

"Tu me dois une faveur Brooke. Mais ce n'est pas pour maintenant ne t'inquiète pas", me dit il en m'envoyant de l'eau au visage tel un enfant.


"Tu ne t'es pas fait mal en sautant ?"


"Je suis très résistant Brooke !" Rigola t-il. "Ce n'est pas une petite chute dans de l'eau qui va me tuer."

Il avait raison puisque s'il continuait à m'exaspérer c'est moi qui allait le tuer. Nous nagions un peu chacun de notre côté. je ne cessais de lui jeter des coups d'oeil que je pensais discrets. 

"On devrait retourner voir les chevaux" lui dis-je.


"À vos ordres chef !"

Il remonta en premier et me tendit la main pour m'aider à remonter. Il me tira si fort que je tombais sur lui. Je rougie de honte. Lui ne semblait pas mal à l'aise, pendant un instant je crû le voir regarder mes lèvres. Il se leva sur ses coudes et me dit :

"On ne va pas y passer la journée même si ça ne me dérangerais pas", ricana t-il.

C'est bizarre cette façon qu'il a de me parler comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Peut-être était-ce la politesse en Roumanie mais je le trouvais trop proche à mon goût. Trop proche mais en même temps moi aussi j'avais l'impression de le connaître au fond de moi sinon jamais je ne me serais baigné en sous-vêtements devant lui. J'avais agis inconsciemment et je m'en voulais. Comment peut on avoir des sentiments si contradictoires.

Je me relevais et me dirigeais vers les chevaux. Traian me suivit. Jinko semblait nerveux. Je me retournais pour chercher d'ou venait la source d'agitation. Non loin de là je crû entendre un bruit.

"Brooke je suis désolé c'est pas ce que j'ai voulu dire."


"C'est étonnant la façon dont tu gâches tout." Lui répondis-je.

Train ne semblait pas m'écouter. Il regardait dans la direction du bruit qui effrayait mon cheval.

"Je pense que tu devrais rentrer je vais te rejoindre sur le chemin", chuchota mon correspondant.

Sa manière de me dicter toujours ce que je devais faire semblait exaspérante. Même si la scène commençait à me faire peur je pris mon courage à deux mains et couru vers le bruit. Traian couru après pour me rattraper. Une odeur nauséabonde m'envahit les narines.

"Brooke arrête !"

Mais c'était trop tard. À quelques pas de moi se trouvait un cerf éventré. Il baignait dans son sang. L'odeur étant tellement forte que je manquais de m'évanouir. J'en avais les larmes aux yeux devant une telle horreur. Traian posa ses mains sur mes épaules. À son contact je sursautais.

"Je pense que l'on devrait rentrer. Je vais téléphoner au garde chasse il va s'en occuper."


"Ce n'est pas un animal qui a fait ça Traian !" criais-je


"Surement un chasseur ne t'inquiète pas il n'est plus là."


"Vraiment ? Et comment tu peux en être certain de ça ! D'ailleurs comment savais tu qu'il y avait un problème avant même de voir cette horreur ?"


"Ce n'est pas la première fois."


"C'est vraiment un pays de dingue !" hurlais-je

Traian me prit par la main et ramena vers les chevaux. Il semblait préoccupé et je voyais à son air qu'il ne me disait pas toute la vérité.

"On va monter sur le même cheval. Tu es bien trop choquée pour faire quoi que ce soit seule."

Il avait raison. Je tremblais et j'avais un mal fou à marcher tellement la tête me tournait.

Il détacha les chevaux et prit Jinko par le licol.

Après être tous deux monté en scelle nous prîmes le chemin du retour. Traian se voulait rassurant mais peu importe ce qu'il disait je n'avais pas la tête à écouter ses mensonges une fois de plus. Je voulais juste rentrer et dormir jusqu'au lendemain sans me réveiller.

Le reste du trajet se passa en silence et à peine je vis le manoir que je sautais du cheval et partit en courant. Traian ne chercha pas à me rattraper. Sans savoir pourquoi j'eu une pensée pour Arkady. Je ne l'avais pas vu depuis notre arrivée à la cascade. J'espérais qu'on ne lui avait rien fait. Je montais dans ma chambre le plus vite possible puis après l'avoir fermé à clé je m'effondrais sur le lit.

Depuis mon arrivée en Roumanie il m'arrivait des choses improbables. Je tentais de joindre Sarah mais je tombais sur sa messagerie. Encore abasourdie par les évènements et épuisée moralement je décidais de me coucher tout en aspirant que demain soit un jour meilleur.


Chapitre 6: 


Le lendemain avant même que mon réveil ne sonne j'étais déjà prête. Suite aux événements de la veille je ne voulais pas prendre le risque de croiser Traian. Je pris le bus jusqu'au lycée. Évidemment à 6h30 du matin j'étais l'une des seules personnes déjà présente.

Je profitais de ce moment d'intimité pour téléphoner à mes parents. Au bout de la deuxième sonnerie j'entendis enfin la voix rassurante de ma mère :

"Bonjour Chérie ! Comment vas tu ?"


"Allo maman, ça ne va pas très bien !"


"Raconte-moi tout."


"Maman c'est un enfer ! Les gens sont dingues. Mon correspondant est flippant. Il m'arrive un tas de choses bizarres. Vous me manquez !" lui dis-je à moitié en pleurant.


"Toi aussi tu nous manques ma chérie mais ce n'est que le début et tu verras par la suite que tu vas t'y plaire. Apprends à connaître ton correspondant, laisse lui une chance. Laisse tes préjugés de côté et tu verras que tu vas apprendre plus de choses que tu ne le penses. Ça ne fait que 4 jours que tu es partie !"


"Je vais essayer" lui-promis-je. "Est ce que tu es déjà venu en Roumanie ? On m'a raconté des histoires très étranges."


"Je dois aller travailler chérie mais promis nous en reparlerons au prochain appel, je t'aime" termina t-elle.

Avant même d'avoir le temps de lui répondre elle avait déjà raccroché. Cet appel était sensé me redonner le moral mais celui ci était toujours au plus bas. Je descendis m'acheter un petit dejeuner à la boulangerie du coin et au loin je vis Sarah arriver avec sa correspondante. Je ressentie une pointe de jalousie. Elles semblaient s'entendre à merveille. Sa correspondante était une jolie rousse aux yeux verts. Elle était habillé à la pointe de la derniére mode, ce qui lui donnait un point commun avec Sarah. Contrairement à elles deux j'étais un peu plus dans le naturel. Je ne suivais pas les journaux peoples, les dernieres tendances ou les défilés de mode.

Sarah me fit signe. Elle abandonna sa correspondante pour venir me voir.

"Alors tu en as une mauvaise mine !" me dit-elle.


"J'ai tellement de choses à te raconter c'est horrible !"


"Tu as un correspondant sexy et tu arrives encore à te plaindre."


"Il est arrogant ! Hier en rentrant on a fait une balade à cheval, puis on a trouvé un cerf éventré !"


"S'il te plait Brooke je viens de prendre mon petit déjeuner c'est dégoutant ce que tu racontes."

Encore une fois Sarah ne comprenait pas ce que je lui disais. Les derniers temps elle était un peu trop centré sur elle même.

"Tu n'es plus avec Brett peut être que tu vas finir avec Traian. Dès le premier jour il te dévorait des yeux. Il n'y a même pas eu un petit rapprochement ?"

J'hésitais à lui parlais du moment à la cascade. Certes Sarah était ma meilleure amie mais elle allait me charrier pendant des heures et je n'étais pas certaine d'être d'assez bonne humeur pour ça. Néanmoins d'ordinaire je racontais tout à ma meilleure amie et je prenais le risque aujourd'hui qu'elle se moque de moi.

"On s'est baigné à la cascade et c'est vrai que c'était assez plaisant."


"Rien d'autre ? Tu ne me dis pas tout !" rigola t-elle.


"D'accord je recommence. On s'est baigné en sous vêtements à la cascade et c'était assez plaisant de passer du temps avec lui. Mais ça s'arrête là."


"Je suis contente pour toi je suis certaine que ça ira plus loin entre vous", dit-elle avec un sourire narquois.


"J'en doute il a dit que je ne suis pas son genre et qu'il a déjà vu pas mal de filles de sous-vêtements. Ce n'est pas mon genre non plus. C'est juste mon correspondant ! on peut changer de sujet ? "


"Parfait donc tu ne vois pas d'inconvénients à ce que j'aille au bal de bienvenue avec lui ?" me dit Sarah.


Quel bal ?"

Je ne me souvenais pas avoir entendu parler d'un bal de bienvenue. Qui dit bal dit Cavalier, danse et je vais probablement créer un carnage en lui marchant sur les pieds. La journée ne pouvait pas commencer plus mal.

"Les profs vont nous en parler aujourd'hui. Tiens en parlant du loup regarde qui arrive. D'ailleurs pourquoi il arrive après toi ?"

Je me retournais et vis Traian passer la grille du lycée. Je pris Sarah par le bras et lui dis :

"On devrait aller directement en classe. Tu viens ?"


"C'est mal d'éviter son correspondant me taquina Sarah. C'est ridicule tu vis chez lui tu ne peux pas le snober."

Malgré ses remarques Sarah accepta d'aller en classe afin d'éviter que je croise Traian. Nous allons nous asseoir au premier rang afin d'écouter attentivement cette histoire de fête. Inutile de dire que la corespondante de Sarah ne la lachait pas d'une semelle ! Je ne pouvais même pas parler tranquillement à ma meilleure amie. La plupart des élèves commencèrent à arriver et remplirent petit à petit les places vides de la salle.

"Salut Brooke !" me dit traian.

Il s'assit juste à la place à coté de moi. Je me tournais vers lui et fis un grand sourire en espérant qu'il ne remarque pas la crainte que j'éprouvais envers lui.

"Salut Traian. Bien dormi ?" lui dis-je


"Oui super mais je me suis inquiété de ne pas te voir ce matin. Est ce que l'on pourrait parler seul à seul quand tu auras un moment ?"

Je n'eu pas le temps de répondre car Brett venait d'entrer dans la salle et se dirigeait vers moi.

"Tu as entendu Brooke il va y avoir un bal pour fêter notre arrivée !"


"Oui je sais mais je n'aime pas danser."


"Je ne vais pas en mourir puis on a déjà dansé ensemble...Tu devrais y réfléchir."

Il partit rejoindre son correspondant au fond de la salle. C'était gênant. Après m'avoir quitté il y a plusieurs mois, Brett revient pour m'inviter au bal. Situation très étrange. Je ne savais pas à quoi il joue mais ce n'était pas drôle.

"Tu me dois encore une faveur, souviens toi que j'ai gagné le pari à la cascade hier" Me dit Traian.

Je le savais très bien et je ne voyais pas où il voulait en venir. Il était clair que Train et Brett avait entamé une compétition me concernant.

"J'ai choisi quelle sera la faveur."

Je craignais le pire mais je lui dis quand même :

"Vas y, dis moi. De toute façon c'est à toi de choisir n'est ce pas, je doute d'avoir mon mot à dire."

Il s'avança lentement vers moi, remis une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et me chuchota :

"Je veux que tu viennes au bal avec moi."

Je m'attendais à toutes les éventualités possibles mais pas à ça. Pour commencer je ne voyais pas Traian à une fête de lycéens, ensuite il m'avait dit, pas plus tard qu'hier que je ne l'intéressais pas. Les garçons sont vraiment lunatiques.

"Je ne sais pas danser et je vais surement te marcher sur les pieds. Ce n'est pas une bonne idée."


"Je m'en remettrais puis de toute façon tu n'as pas le choix," Me dit il avec un grand sourire.

Notre professeur arriva dans la salle et commença à distribuer des tracts. Il s'agissait d'un bal sur le thème du vampire. C'était tellement évident voire même prévisible, on est en Roumanie aprés tout. Je n'étais toujours pas emballée par cette soirée.

"Chouette ! "s'exclama Sarah." On va faire du shopping après les cours tu viens avec nous Brooke ?"

J'étais triste de voir que ma meilleure amie partageait de plus en plus de choses avec sa correspondante néanmoins si je pouvais être ailleurs que chez Traian cela m'allait parfaitement.

"Je viens ! Tu vas t'habiller comment ?"


"En noir et toi ?"

Je me mis à réfléchir. Pour moi ce bal avait un thème similaire à halloween hormis un déguisement je ne voyais pas quoi mettre.

"Rouge, elle s'habillera en Rouge" dit Train. "J'ai hâte d'être demain."

Je n'avais pas remarqué que le bal avait lieu le lendemain. C'était beaucoup trop tôt à mon goût. Le comportement de Train devenait de plus en plus difficile à comprendre. Un jour je n'étais pas à son goût et le lendemain il m'invitait à un bal. Je ne voulais pas le montrer mais au fond de moi j'étais ravie de son compliment. En même temps qui ne le serait pas.

"Je vais y réfléchir", lui dis je en souriant.


"Parfait à ce soir alors !"


"Tu ne restes pas en cours ?" Lui dis-je

Traian se leva et sorti de la salle sans m'avoir entendu. Il allait sécher la totalité des cours de la journée. C'était mon premier jour de cours dans le lycée et seul mon binôme n'était pas présent. Encore un comportement égoïste de sa part. Devant mon air étonné Sarah me dit :

"Vois le bon côté des choses, tu voulais l'éviter. On dirait que maintenant c'est lui qui t'évite. Si vous faites ça pendant toute la durée de l'échange scolaire je doute que ce soit amusant."

Sarah avait raison. En rentrant de notre séance shopping je devais en parler à Traian. Avec une atmosphère aussi pesante je n'allais pas tarder à péter les plombs. Le reste de la matinée passa à une vitesse fulgurante. Je fis la connaissance des amis d'Yvana la correspondante de Sarah. Sarah passa tout son temps à parler avec eux et je me sentais un peu à l'écart. Le bal était au cœur de toutes les conversations. Même si je n'avais pas envie de faire la fête je me prêtais au jeu. C'était soit ça soit rester dans mon coin toute la matinée. Brett me regardait souvent, peut être attendait il la réponse de son invitation au bal. Je détournais sans arrêt le regard, je ne savais même pas comment lui dire que j'y allais avec Traian. Si je lui dit que Traian ne me laisse pas le choix il va se mettre en colère et si je lui dit non sans explication il sera tout autant en colère. Le mieux était donc de faire semblant d'avoir oublié jusqu'à ce qu'il se lasse et aille demander à quelqu'un d'autre. Après avoir mangé un sandwich à la cafétéria Sarah, Yvana et moi allions dans un grand centre commercial. Parce que oui le bon côté des choses est que dans ce lycée il n' y a pas cour l'aprés midi. Enfin un point positif.

"Dis moi Yvana, comment est Traian en cours d'habitude ? "lui demandais-je


"Je ne sais pas je ne l'avais encore jamais vu, il est surement nouveau."

Chaque fois que j'essayais d'avoir des réponses à mes nombreuses questions je restais dans une impasse. Cela devenait agaçant.

Yvana nous emmena dans sa boutique de robes favorite. J'étais choquée de voir à quel point celle ci était chère.

"On choisi chacune une robe on va l'essayer et on montre aux autres ça vous va ?" dit Sarah.

Nous acquiesçons puis nous partions chacune de notre côté à la recherche de la perle rare. Je vis une robe magnifique elle était en soie bleu turquoise. Mais avec la malchance habituelle, elle ne collait pas au thème. Pour le thème du vampire seul le rouge et le noir étaient adéquats. Le noir était trop terne à mon goût et le rouge était la couleur que Traian m'a conseillé.

"Je peux vous aider ? vous semblez perdue ! "me dit une femme en Anglais.


"Oui je recherche une robe de soirée rouge."

Elle me sourit et me dit :

"J'ai exactement la robe qu'il vous faut, je dirais même qu'elle a été faite pour vous."

Des expériences passées je pouvais conclure que la vendeuse cherchait juste à vendre et que même si cette robe ne m'allait pas elle ne me le dirait pas.

Elle m'emmena dans l'arrière boutique et me montra une robe sur un mannequin. Elle était juste magnifique. Elle était en soie rouge. Le décolleté était orné de perles bordeaux. Malgré la couche de tulles je m'imaginais très bien la porter. On aurait dit une robe de princesse.

"Combien coûte t-elle ? "demandais-je à la vendeuse quelque peut sceptique du prix.


"1349 Ron. Ce qui fait 250 livre sterling."

Ma mère serait folle de rage si elle apprenait la somme que j'allais dépenser juste pour une robe de soirée qui ne sera mise qu'un soir. Avant même de l'essayer je savais que j'allais la prendre.

"Je vais l'essayer."

La vendeuse me conduisit aux cabines d'essayages dans lesquelles les deux autres filles étaient déjà.

"Enfin Brooke je pensais devoir te chercher et te décoller des robes avant que tu ne baves dessus "rigola t-elle.


"C'est toi qui vas baver devant ma robe."

J'enfilais la robe le plus doucement possible afin de ne pas la froisser. Je ressemblais vraiment à une princesse. La vendeuse entrouvrit le rideau de la cabine et me déposa les chaussures qui allaient avec la robe. Je ne pensais pas tenir très longtemps sur 10 cm de talon dans une soirée mais il paraît qu'il faut souffrir pour être belle. J'allais en mettre plein les yeux durant la fête.

Je sortie pour montrer ma robe aux filles. Sarah portait une robe noire qui la faisait paraître encore plus mince qu'elle ne l'était déjà. Elle était vraiment très jolie. Quant à Yvana elle portait une robe mauve. Rapport avec le théme du bal ? Aucun. Je n'aimais vraiment pas. La vraie question étant est ce que je n'aime pas Yvana ou est ce que je n'aime pas sa robe. Sans réfléchir je pouvais dire les deux.

"Waouh Brooke tu es magnifique ! Je ne sais pas qui de Traian ou de Brett tu veux impressionner mais c'est réussi."


"C'est toi que je veux impressionner", lui dis-je en tirant la langue. "Vous êtes toutes les deux très belles aussi."

Evidemment je n'allais pas dire à Sarah qu'elle est magnifique et à Yvana qu'elle ne ressemble à rien. Je sais bien c'est de l'hypocrisie mais qui ne l'a jamais fait.

"Donc c'est bouclé on prend celles-ci ?"

Heureuses de nos achats nous dirigions vers la caisse avec un grand sourire. Un sourire qui s'effaça sur chaque visage dés qu'il fallu sortir la carte bleue. Nous faisions un saut dans un magasin de déguisements pour paufiner notre tenue sur le théme vampirique. Je choisie des fausses dents et du faux sang. Si j'avais crû un jour que j'acheterais ce genre de choses !

Sarah et Yvana me déposaient devant chez Traian. Elles furent étonnées de voir un si grand manoir. Je pouvais leur laisser ma place quand elles le désiraient. Je n'avais aucun doute qu'elles s'y plairaient.

Arkady attendait sous le porche et vient m'accueillir avec des aboiements et des léchouilles. Le fait de le voir me redonna le sourire. Non seulement ce chien était à croquer mais aussi le fait qu'il soit dehors devait signifier que Traian n'était pas encore rentré. J'avais le champ libre. Inspecteur Brooke nous voila !  



Chapitre 7: 



Je montais dans ma chambre déposer mes affaires et couru fermer la porte d'entrée à clé. Je montais jusqu'à la chambre de Traian. J'avais le champ libre pour trouver des réponses donc autant en profiter. J'entrepris d'ouvrir la porte et à ma grande surprise elle n'était pas fermée à clé. Traian devait penser que je serais rentré de ma virée shopping bien après lui. Erreur ! Et cela m'arrangeait. Je passais ma tête à travers la porte tout en écoutant si Traian n'était pas revenu. Je n'osais même pas imaginer sa réaction s'il savait que j'étais entrée dans sa chambre malgré son interdiction. Il serait fou de rage.

Sa chambre était plus grande que la mienne. Elle comportait tout le mobilier nécessaire ainsi qu'une bibliothèque. Il avait sa propre salle de bain. Sa chambre était si bien rangée que j'avais peur de toucher à un seul objet. D'un coup la pièce s'illumina, je sursautais mais il s'agissait simplement de son ordinateur qui s'était allumé. Je me dirigeais vers le bureau. Je tentais de me connecter mais son ordi avait un mot de passe et ce serait une perte de temps de le chercher. Surtout que je risquais de voir Traian arriver d'une minute à l'autre.

Sa chambre n'était pas tellement décorée. Pas de photos, pas de posters, rien qui puisse montrer ses intérêts. Sa bibliothèque comportait les œuvres les plus connues. Pourtant Traian n'avait pas la tête de quelqu'un lisant du Baudelaire ou du Proust.

Sur sa table de chevet était posé le livre qu'il lisait en ce moment. Il lisait du Stephen King, « Shining » plus précisément. Il commençait à remonter dans mon estime. Juste à côté du livre se trouvait un album photos. Si je pouvais en apprendre plus sur mon correspondant ce devait être dedans.

La première photo représentait Traian. Il était souriant, il semblait beaucoup plus heureux qu'aujourd'hui. La photo datait de 1997. Il devait y avoir une erreur dans la date puisque Traian semblait avoir 20 ans sur cette photo et aujourd'hui en 2016 il n'avait pas changé d'un poil. Avant de tourner la page j'aurais du me douter ne pas être au bout de mes surprises. La totalité des photos de la page suivante représentaient Traian et une fille. Moi. Ou plutôt une fille qui me ressemblait comme deux goutets d'eau. La totalité des photos avaient des dates différentes et plus ou moins espacées dans le temps. Mais aucun des deux ne vieillissait. Ils semblait heureux et amoureux. Je tournais rapidement toutes les pages de l'album mais celui ci ne contenait que des photos similaires.

L'histoire devenait de plus en plus bizarre. Depuis deux ans je rêve de traian alors que j'étais certaine de ne l'avoir jamais rencontré et voilà que je découvre des photos de lui et moi. Venais-je vraiment de dire « lui et moi » ? Je comprenais pourquoi il m'avait interdit de rentrer dans sa chambre ainsi que son comportement envers Brett lorsqu'il lui expliqué être sorti avec moi auparavant. Il m'identifiait à cette fille !

J'entendis des bruits de pneus dans l'allée en gravier. C'était le signal que je devais quitter la chambre de Traian au plus vite. Je vérifiais que chacun des objets étaient à leur place respective puis quittais la chambre. J'entrais dans ma chambre au moment où Traian tournait la clé dans la serrure. Je venais d'avoir chaud aux fesses pensais-je en rigolant. Rire dans une telle situation était le signe que je devenais nerveuse. D'une minute à l'autre Traian voudra me parler et je n'étais pas prête pour une confrontation.

Le pire dans cette situation était de ne rien comprendre. De savoir que la situation échappait à notre contrôle sans que l'on puisse réagir. Cela m'énervait d'autant plus que j'étais le genre de fille qui aimait avoir le contrôle sur sa vie.

Des pas se firent entendre dans les escaliers. Je priais pour que Traian passe son chemin jusque sa chambre sans venir me parler. Mais bien sur il est rare d'avoir ce que l'on veut dans la vie :

"Brooke tu es là ?" dit il

Pendant un court instant je me demandais s'il ne valait pas mieux de faire semblant d'être absente ou de ne pas avoir entendu. Mais je me résignais et me comporta comme une adulte.

"Oui je suis rentrée il y a à peine 5 minutes."


"Parfait, tu peux descendre un moment s'il te plait j'aimerais te parler", dit il de l'autre côté de la porte.

Je ne fis aucun bruit jusqu'à ce que j'entende le martèlement de ses pas au bas de l'escalier. Je devais me débrouiller pour paraître innocente. Je pris une grande respiration comme à chaque fois que je devais affronter un obstacle et me dirigeais vers la porte.

Je descendais l'escalier sans faire le moindre bruit. Peut-être qu'inconsciemment je cherchais à surprendre Traian. Il m'attendait assis dans le salon. Il ne semblait pas furieux, je pouvais donc en déduire qu'il ne savait pas concernant sa chambre. Je commençais à me sentir nerveuse et mes mains tremblaient. Pour éviter que Traian ne le remarque je pris une pomme dans un panier qui trainait sur la table. Je jouais avec en la faisant passer d'une main à l'autre tout en ayant l'espoir de paraître naturelle.

"Salut", lui dis je


"Salut ! Tu t'es bien amusée pendant votre séance shopping ? J'espère que nos tenues seront assorties" dit-il en souriant.


"Oui c'était super j'ai choisi une robe rouge pile comme tu aimes."

Il me regardait avec une telle intensité que j'en attrapais des frissons. Je choisi de couper court à ce moment en entrant dans le vif du sujet.

"Tu voulais me parler ?"


"Oui j'ai réservé une table dans un restaurant traditionnel vers 21h. Il y aura des spécialités locales."


"C'est gentil. Tu n'as rien d'autre à me dire ?"


"J'aimerais savoir ce que tu ressens concernant le problème que nous avons eu dans la forêt. Surtout que ce matin tu as tout fait pour m'éviter."

Il commençait à m'agacer. Il me cachait un certain nombre de choses depuis mon arrivée et il se permettait de me poser ce genre de question. Il allait trop loin et il était vraiment temps que ce jeu cesse.

"Je peux te poser une question ?"

Il parut surpris de ma demande mais acquiesça.

"Sois honnête. Tu me caches quelque chose et je veux savoir ce qu'il se passe."


"J'ai vraiment l'impression que tu ne m'apprécies pas et normalement c'est impossible c'est jamais arrivé ! Laisse moi jusque demain après le bal pour me juger. Après ça je promets de tout te raconter."

Il se leva et je savais qu'il allait fuir sans même me laisser le temps de répondre.

"C'est lâche de fuir les problèmes comme tu le fais" lui dis-je.

Il se mit à rire.

"Et fouiller la chambre des autres lorsqu'ils sont absents tu appelles ça comment ? Tu pensais vraiment que je ne le saurais pas ? Dis moi Brooke, cela t'as t-il avancé ou est-ce que tu es encore plus perdue qu'auparavant ?"


"Tu es vraiment un grand malade !" lui dis-je honteuse.


"Tu n'as vraiment plus rien à voir avec celle que tu étais avant. On en parlera demain après le bal mais pas avant. Sois prête pour 20h30 sinon tu iras au restaurant à pieds ou tu resteras ici à manger des plats surgelés."

J'avais vraiment besoin de me détendre au risque de commette un meurtre au restaurant. Je remontais dans ma chambre et me fis couler un bain. Le meilleur moyen pour avoir des informations de son ennemi est de s'en rapprocher. J'allais devoir être gentille avec Traian au restaurant pour lui soutirer le plus d'informations possible.

Pendant que mon bain coulait je me mis en tête de choisir mes vêtements. C'est là que me vint une idée. Sur l'une des photos de l'album de mon correspondant je portais une robe noir et avais bouclé ma chevelure blonde habituellement indomptable. Je portais un collier vert émeraude qui rappelait la couleur de mes yeux, et des boucles d'oreilles blanches. Ce soir j'allais tout faire pour ressembler à cette fille. Je sortie une robe noire de mon dressing ainsi que des sandales puis je pris une paire de boucles d'oreilles en nacre. Le problème sera la coiffure. Ma touffe de cheveux ondulés n'allaient pas se laisser amadouer avec un fer à friser. J'avais du boulot.

Je pris une bonne demi heure de bain avant de me rendre compte que le temps passait plus vite que prévu. Je quittais mon bain à contrecœur pour m'asseoir à ma coiffeuse. La tâche que représentait mes cheveux s'avoua plus facile que prévu grâce à une bombe de laque, les boucles tenaient parfaitement. J'enfilais ma robe, mes chaussures et mes bijoux puis me contempla dans le miroir. Traian sera étonné, j'allais marquer des points. J'allais le prendre au dépourvu et rien que l'idée d'y penser m'enchanta. Je regardais l'horloge de ma chambre, celle ci indiqué qu'il me resté encore 5 minutes. J'en profitais pour téléphoner à ma mère. Si quelqu'un pouvait m'expliquer la situation ce devait être elle. Mais comme je m'y attendais elle ne décrocha pas.

Je descendais les escaliers lorsque je croisai Traian. Si vous pouviez voir sa tête à l'instant ou il me vit ! C'était drôle. Il semblait à la fois choqué et ravi du spectacle. Il ne manqua pas de me détailler avec un regard approbateur. Je fis l'indifférente même si j'étais fière de mon coup.

"Le spectacle te plait ?" lui dis-je sur un ton ironique.

Il portait un jean qui lui modelait le corps, et un t-shirt à manches courtes qui dévoilait ses bras musclés et nous laissait deviné les abdos. Venais-je bien de penser ça ? Je devenais folle. Je suis sensé le détester pas le contempler. C'est vraiment difficile de détester un garçon qui ressemblait à un dieu. Que le monde est cruel.

"Tu es ravissante", se contenta t-il de me dire avant de se diriger vers la porte d'entrée.

Il prit un parapluie, ouvrit la porte et me fit signe de passer.

Je venais de passer du temps à me faire belle pour qu'au final la pluie ruine la totalité de mon travail. Il ouvrit le parapluie qu'il mit au dessus de nous deux. J'étais si proche de Traian que j'entendais son souffle proche de mon oreille. Je jetais un coup d'œil dan sa direction et je vis qu'il continuait à me regarder.

Je fus heureuse d'arriver à la voiture pour me détacher de Traian. L'atmosphère sous ce minuscule parapluie semblait trop intime à mon gout. Traian était peut-être très beau mais je devais garder en tête qu'il ressemblait plus à un psychopathe qu'à autre chose.

Le trajet en voiture dura à peine 5 minutes. Vu les gouts de Train je me doutais qu'il ne m'emmenait pas au petit restaurant au coin de la rue. Mais jamais je n'aurais pu imaginer un restaurant si chic. Je me félicitais intérieurement d'avoir fait un effort sur ma tenue. Un voiturier s'avança afin de garer la voiture. Une fois à l'intérieur Traian discuta en Roumain avec un homme qui nous conduisit à notre table. Moi qui habituellement me contentais d'un hamburger je me demandais ce que j'allais commander. Train aurait pu m'emmener à Macdo je pense que cela m'aurait fait plus plaisir que ce restaurant.

Traian s'avança pour tirer ma chaise. Il se mit en face de moi et me sourit.

"Tu as le choix entre me faire confiance ou choisir toi même ce que tu veux manger."

Ne parlant quasiment pas un mot de Roumain je ne comprenais pas le menu. Autant laisser Traian choisir si je peux éviter de me ridiculiser.

"Je te fais confiance."

Traian parut ravi. Il était peut être inutile de lui préciser que la seule raison pour laquelle je choisi de lui faire confiance était que je ne comprenais pas le menu.

Il appela le serveur et commanda. Je cru comprendre qu'il commandait la même chose que d'habitude mais pour deux. Il venait donc souvent ici.

" Salut vous deux !" fit une voix derrière moi.

Traian regarda l'inconnu et lui fit un sourire. Je me retournais et découvrît un garçon de notre âge. Il me regardait avec un air amusé tout en dévoilant ses dents parfaitement blanches en un large sourire. Traian se leva pour saluer le nouvel arrivant.

"Claudius je te présente Brooke, c'est ma correspondante Anglaise dont je t'ai parlé."


"Je ne me souviens pas d'une telle discussion", rétorqua t-il étonné.

Il poursuivit :

"Je ne savais pas que tu étais en Roumanie sinon je serais venu te saluer ça fait longtemps que l'on ne s'était pas vu" me dit-il.

Traian lui donna un coup de coude et soupira. Il lui chuchota quelque chose en Roumain que je ne parvenais pas à déchiffrer. Et voilà les histoires bizarres recommençaient. 

"Où nous sommes nous rencontré ?" lui dis-je

Il se tourna vers Traian qui le regardait avec un regard noir. Claudius lui sourit et rigola. Il devait être téméraire car devant un tel regard je serais resté scotché sur place.

"Je suis déjà venu dans ton collège pour un échange. Cela remonte à loin tu ne dois pas t'en souvenir. Inutile de parler du passé" dit il pour couper court à la conversation.

Traian l'invita à diner avec nous. Je sautais sur l'occasion et dit à Traian :

"Tu devrais aller à l'accueil commander un plat en plus et faire ajouter un couvert."

Il me jeta un regard soupçonneux puis lança un regard à son ami qui devait être une mise en garde. Une fois Traian partit je décidais d'être franche avec Claudius.

"Dans la chambre de Traian j'ai vu des photos prises à différentes époques. Traian ne veut pas m'en parler mais je pense avoir compris certaines choses."


"Pourquoi me dire cela ? Tu as bien du remarquer que Traian va me tuer si je parle de ce qui ne me regarde pas" dit il d'un air amusé.

Pour rire d'un tel sujet Claudius devait être aussi timbré que Traian. Il ne comptait pas m'aider. Pourtant je sentais qu'en insistant un peu il changerait d'avis.

"Je ne vais pas lui dire. S'il te plait juste un indice ou quelque chose pouvant m'aider, l'implorais-je. Je suis totalement perdue, il se passe des choses tellement étranges."

J'allais devoir être beaucoup plus convaincante car Traian n'allait pas tarder à revenir.

"Très bien je vais t'aider mais si Traian l'apprends ce sera ta faute et tu ne pourras plus compter sur moi. Alors que tu auras besoin d'aide par la suite, crois moi."

Sa phrase sonnait comme une mise en garde mais je l'ignorais. J'allais enfin avoir des réponses.

"Toute cette histoire démarre à cause de ta mère tu devrais lui demander elle pourra t'aider. C'est la seule chose que je peux te dire, désolé."


"Je n'arrive pas à la joindre, tu n'as pas mieux comme indice ?"


"Crois-tu au surnaturel Victoria ?"

Encore ce prénom ! Victoria par ci Victoria par là ! Une chose était sûre. Si tout le monde m'appelle ainsi c'est qu'il y avait une raison.

"Non du tout et au passage je m'appelle Brooke. Si les gens pouvait s'en rappeler au lieu de m'inventer des prénoms à tous bout de champs je me sentirais mieux."


"Pour moi tu es Victoria et peu importe comment tu t'es appelé la deuxième fois ou toutes les autres ou même comment tu t'appelleras par la suite tu resteras victoria."

Ma mère allait me devoir de sérieuses explications.

"Tu devrais t'ouvrir un peu plus et ne pas te cantonner à tes points de vu rationnel. Nous sommes en Roumanie tout est possible", termina t-il en faisant en clin-d 'œil.

Traian apparut au bout de la pièce et je décidais de lancer une autre conversation.

"Et toi Claudius que fais tu dans la vie ?"

Il devait se douter que Traian n'était pas loin car il enchaina facilement.

"Je fais des petits boulots pour les parents de Traian", ricana t-il.

Traian nous regarda tour à tour pour guetter la moindre occasion de nous râler dessus. Il du être satisfait de ce qu'il vit puisqu'il ne fit aucunes remarques.

"De quoi vous parlez tous les deux ?" dit il avec un ton suspect.


"On faisait connaissance rien de bien méchant ne t'inquiète pas", répondis Claudius en évitant le regard de son ami.

Peu après l'arrivée de Traian les plats furent servis. Je n'avais jamais rien mangé d'aussi bon. Malgré cela je doute que les prix valent la quantité présente dans nos assiettes. Mon estomac devait être d'accord avec moi vu les gargouillements qu'il faisait entendre.

Pendant la totalité du repas Traian et Claudius parlèrent ensemble. Si je n'étais pas présente ils n'y auraient vu que du feu. Mon opération séduction pour tirer les vers du nez de Traian était un échec total. Heureusement que Claudius était sympathique et m'avait aidé. La prochaine phase hormis le bal ridicule où j'allais surement marcher sur les pieds de mon cavalier était de téléphoner à ma mère.

À la fin du repas Traian partit payer et Claudius en profita pour me donner son numéro tout en précisant que j'en aurais forcément besoin. Je vous jure il y a des moments où les mecs sont vachement rassurants !



Chapitre 8: 


Sans explication Traian me déposa au manoir puis repartit. Dans sa gentillesse habituelle il m'ordonna de ne pas sortir de la maison sous prétexte qu'il faisait nuit. Et comme si ses ordres ne suffisaient pas il attendit dans la voiture que je sois bien rentrée et que la porte soit fermée. C'était agaçant d'être traité comme une gamine de 10 ans. Je m'allongeais sur le canapé du salon et de suite Arkady me rejoint. Comment une boule de poils si mignonne pouvait supporter un garçon avec un caractère de cochon comme Traian. Je pris mon téléphone et tentais une fois de plus de joindre mes parents. À mon grand étonnement ma mère décrocha.

"Bonsoir Chérie !" fit-elle.

D'ordinaire j'étais heureuse de parler avec ma mère mais ce soir j'appréhendais la conversation qui allait suivre.

"Salut maman, tu as du temps à m'accorder aujourd'hui ?"  dis-je d'une voix tremblante.

Sa réponse se fit longue et je doutais qu'elle savait ce que j'allais lui demander. Finalement elle accepta. Je lui racontais mes premiers jours en omettant les détails les plus bizarres. Au fur et à mesure que la conversation se déroule normalement elle semblait se détendre.

"Maman j'ai besoin que tu m'expliques certaines choses avant que je devienne folle."


"Je vais faire de mon mieux Brooke."

En temps normal mes parents me donnaient toujours un petit surnom et le fait que ma mère m'appelle par mon prénom n'augurait rien de bon.

"J'ai trouvé des photos de Traian et moi dans ses affaires. Elles ont des dates assez étranges et on semble très proche. Le problème étant que je n'avais jamais vu Traian avant de venir pour l'échange scolaire."

Le blanc qui suivit était dérangeant. Je réalisais que ma mère me cachait des choses que j'étais en droit de savoir. Comment pouvoir faire confiance à la femme qui m'a élevé alors que j'ai le sentiment que ces dernières années étaient des mensonges. J'avais l'impression que ma mère était une étrangère.

"C'est assez compliqué à expliquer et tu dois avoir pas mal de questions. Tu as déjà vu Traian avant aujourd'hui. C'est juste que tu as oublié."

Comment faire plus vague que ça ? Ça n'existe pas.

"Mais encore ? Je suis au bord d'une crise d'hystérie, d'une crise de panique, et d'une crise de paranoïa donc si tu pouvais m'aider ce serait cool !"


"Ça fait beaucoup de crises en même temps", plaisanta ma mère. "Non,  soyons sérieuses tu as raison. Je t'ai envoyé faire l'échange scolaire dans un but très précis."


"Rencontrer Traian ?"


"Non, lui il n'était pas prévu je t'assure. Il s'est imposé, tu dois bien le savoir il a un caractère assez spécial. Je voulais que tu acceptes de croire à des choses qui semblent impossibles."


"Qui sont Victoria et Katerine ?"

Je l'entendis pousser un long soupir.

"Voilà deux prénoms que je n'avais pas entendu depuis très longtemps, dit-elle d'un ton nostalgique. Tu ne vas pas comprendre mais il s'agit de toi et moi. Je connais Traian et je sais que tu es entre de bonnes mains. Tous va s'éclairer d'ici peu mais laisse faire le temps".


"Super ! Merci Maman. Bon je te laisse je vais travailler un peu."

Je raccrochais sans même attendre sa réponse. Il y a des moments où j'ai juste envie d'hiberner une année ou deux histoire qu'on me laisse tranquille. Je regardais l'horloge et vis qu'il était déjà Minuit. Traian était partit depuis quasiment une heure et il n'était toujours pas rentré.

J'allumais la télé pour penser à autre chose. Mauvaise idée. La totalité des chaines étaient en roumain et je n'avais pas la patience de tendre l'oreille pour déchiffrer. Je fermais les yeux et songeais à ma vie si pitoyable. Elle ne devait pas tellement l'être puisque sans m'en rendre compte je finis pas m'endormir. Peu de temps après je me réveillais dans mon lit. Ma première pensée fut que Traian a dû me porter jusqu'à mon lit. Quand même porter 65 kilos à travers le manoir a du être pénible. D'ailleurs était il rentré depuis longtemps ? Hormis mes chaussures il ne m'avait rien enlevé. Non je ne suis pas paranoïaque, j'ai juste l'habitude de ses films Américains où la fille se retrouve comme par magie dans son lit, en sous vêtements sans être gêné. Je me rendormis aussi vite en voyant qu'il était 1h30.

Pour la première fois depuis mon arrivée chez Traian je fis mon cauchemar. Toujours le même. C'était étrange comme Traian et moi étions proche alors que dans la vraie vie on n'arrive pas à passer plus de Dix minutes dans la même pièce. Comme à chaque fois je me réveillais en sursaut. Durant mon rêve j'avais dû pleurer car je sentais des larmes sur mes joues. Sauf qu'en ouvrant les yeux je ne m'attendais pas à voir une silhouette penchait au dessus de moi. Je me mis à hurler.

La silhouette se recula et alluma la lumière. C'était Traian.

"Je suis désolé si je t'ai fait peur mais je t'ai entendu hurler."


"Et donc c'est une raison pour venir dans ma chambre comme ça dans le noir et me foutre la trouille de ma vie ?"

Sans savoir pourquoi je pleurais. Mon cauchemar plus les événements des derniers jours me faisaient craquer.

"Tu ne veux pas oublier nos différents juste 5 minutes le temps de m'expliquer pourquoi tu pleures ?" dit-il avec une voix douce que je n'avais encore jamais entendu.

Sans même attendre ma réponse il vient s'asseoir sur le lit à côté de moi et me prit dans ses bras. Il était méconnaissable. Sans réfléchir je mis mes bras autour de son cou et me serra très fort. Je me mis de nouveau à pleurer. Traian ne bougea pas et attendit calmement sans parler que je me calme et cesse de pleurer. Je devais avouer qu'une partie de moi voulait le détester tandis qu'une autre partie le désirait. Je reculais et me levais pour ouvrir la fenêtre. Il m'observait et je remarquais les cernes sous ses yeux. Il devait être fatigué. Pourtant il était là dans ma chambre à s'inquiéter pour moi.

"As tu déjà fait des rêves assez bizarres ?" lui demandais-je


"J'ai déjà rêvé de toi si c'est ce dont tu veux parler."

Le mot soulagement n'était même pas assez fort pour exprimer ce que je ressentais à l'instant où j'entendis ses paroles.

"Mais moi il s'agit de rêve pas de cauchemar. Si tu veux tu peux me le raconter Brooke."

Sans hésiter je me confiais à lui :

"C'est bizarre on ne sait jamais rencontré avant mais pourtant je rêve de toi depuis 2 ans. Au départ je ne me souvenais pas du visage des personnes de mon cauchemar. Depuis la visite dans le château de Bran mon cauchemar a une suite et je me souviens de la totalité."

Traian me regardait avec un air grave. Hormis cela il m'écoutait attentivement sans me couper ni même me juger.

"Nous sommes dans une forêt et il y a du brouillard. Je pars devant toi pour aider une femme et elle me dit des choses comme quoi tu ne viendras pas. Que l'un de nous cause la perte de l'autre."

Il tressaillit lorsqu'il entendit la dernière phrase.

"Ensuite je pars pour te chercher mais je ne te vois pas arriver. Et il y a un homme qui te ressemble comme deux gouttes d'eau qui me fait sursauter. Il est horrible aussi bien dans sa manière d'être que dans ses paroles."

Je devais paraître folle mais Traian ne me le fit pas remarquer. Il semblait réfléchir.

"As-tu déjà vu cet homme quelque part Brooke ?"


"Oui mais tu vas trouver cela idiot."

Au fur et à mesure de la conversation Traian semblait soucieux. La fatigue et son air grave n'enlevaient rien à son charme. Cela lui donnait un air plus âgé.

"Non ce ne sera pas idiot ne te préoccupes jamais de l'avais des autres, dit-il en souriant. Tu vaux mieux que ça. Te souviens-tu des paroles de cet homme ?"


"Il a dit que tu n'étais qu'une copie de lui même, une erreur. Que moi aussi j'en étais une et qu'il allait en finir. Je te jure Traian je ne suis pas folle il était effrayant ! Il semblait si froid, sans cœur, presqu'inhumain. Il avait du sang autour de la bouche."


"À qui ressemblait-il ?"

Traian attendait la réponse avec impatience. Dans son regard je parvenais à lire de la frayeur et de la colère. Il semblait savoir de quoi je parlais mais voulait juste me l'entendre dire de vive voix.

"Brooke ? "S'impatienta mon correspondant.


"Il ressemblait au portrait de Dracula."

Traian se leva et se dirigea vers la fenêtre. Il serrait les poings. Je ne saisissais pas encore toute l'histoire mais je savais déjà que je n'allais pas apprécier. Il fallut plusieurs minutes à Traian pour qu'il reprenne la parole.

"Est-ce que tu l'as déjà vu ? Je veux dire en vrai."

Je me remémorais la fois où j'avais touché le tableau. On ne pouvait pas réellement dire que je l'avais vu en vrai. Quoique me retrouver des siècles plus tôt dans son bureau en sa compagnie puisse être considérer comme en vrai. J'avais l'impression d'oublier quelque chose. Il y avait une autre fois. À l'auberge de jeunesse ! Lorsque j'étais sortie pour téléphoner avant de devoir rentrer en courant, j'étais certaine d'avoir vu une silhouette. Mais pas assez certaine pour admettre qu'il s'agissait de lui.

"Je pense que oui."


"Tu me caches quelque chose."


"Je te le raconterais quand toi tu donneras des réponses à mes questions", Lui dis-je en souriant.

Malgré une situation des plus étranges Traian me sourit et me regarda avec tendresse. C'était assez gênant.

"Toutes les ruses sont bonnes pour me tirer les vers du nez", rigola t-il.


"Je peux te demander quelque chose ?"


"Tout se que tu veux."

Ma demande était assez contradictoire avec d'habitude mais après une grande inspiration je réussie à dire :

"Est ce que je peux dormir avec toi ? Tu peux prendre mon lit je vais dormir dans le canapé. C'est juste que je ne veux pas être seule cette nuit."

Je tentais de donner le plus de raisons possibles pour éviter que Traian ne se fasse de fausses illusions. Son visage était fermé, il ne trahissait aucunes émotions.

"D'accord mais je prends le canapé, tu peux garder ton lit", dit-il avec un sourire timide.

Il se pencha vers moi, m'embrassa sur la joue et alla s'allonger sur le canapé.

"Bonne nuit Brooke."

Je me dirigeais vars la salle de bain pour enlever mes vêtements et me mettre en pyjama. Lorsque je rentrais de nouveau dans la chambre Traian semblait dormir. Je le regardais un instant et me dit que notre relation était étrange. Je lui rendis son baiser sur la joue et alla me coucher.

"Bonne nuit Traian," chuchotais-je. 


Chapitre 9: 


Le lendemain lorsque je me levais Traian n'était déjà plus dans la chambre. En jetant un œil dans mon dressing je vis ma robe de Bal. Elle était vraiment très belle, digne d'une princesse. Je me demandais comment serait habillé mon correspondant. En parlant de correspondant je réalisais que je n'avais pas eu de nouvelles de Sarah. Je ne savais même pas si elle avait trouvé un cavalier pour ce soir. Je regardais mon portable mais une fois de plus pas de message de ma meilleure amie.

Sur le bureau un plateau attira mon regard. Traian avait déposé mon petit déjeuner dans ma chambre. À quoi bon être si gentil si son humeur lunatique allait reprendre le dessus comme à chaque fois. J'engloutis mon repas et passait directement à la salle de bain. Aujourd'hui le lycée avait prévu une visite d'un village typique du pays ainsi que d'un musée. Vu la météo je doutais que le programme aurait vraiment lieu au risque de finir noyer sous la pluie. Dans le doute j'enfilais un jean et mis un parapluie dans mon sac. Un bruit retentit à la porte.

"Bonjour la belle au bois dormant ! On part dans 15 minutes sois à l'heure."


"Très drôle ! Je suis déjà prête !"

J'entrouvris la porte pour le prouver à mon binôme.

"Donc si j'ai bien compris tu vas au lycée en pantoufles," me taquina celui-ci.


"Qui de toi ou de moi aurait le plus honte ? Ce serait toi Monsieur parfait ! Je doute que tu veuilles rester le correspondant d'une fille qui se balade en chaussons au lycée."


"Ou d'une fille qui a du dentifrice plein la bouche !"

Je jetais un œil au miroir accrochait dans le couloir. Il avait raison. Comment avoir l'air crédible dans ce genre de situation ! Il se mit à rire et partit en direction de sa chambre.

"Je t'attends en bas et on part dans 10 minutes ! Sois pas en retard ou je prends tes clés de voiture", lui dis-je.

Inutile de lui avouer que je n'avais même pas mon permis. Depuis la nuit dernière quelque chose avait changé entre Traian et moi. Je me sentais plus à l'aise en sa présence. J'espérais ne pas me tromper sur lui. Néanmoins il restait toujours cette histoire super bizarre à résoudre. En attendant Traian je jouais avec Arkady, je commençais vraiment à m'attacher à lui. Et cela semblait réciproque. Ce soir j'allais tenter de dormir avec Arkady. Peut-être que sa présence allait apaiser mon sommeil.

"Si tu veux bien arrêter de draguer mon chien on pourrait y aller !"


"Je suis étonnée que tu viennes au lycée sachant que tu as déjà séché en me laissant seule dès le deuxième jour," Lui dis-je.


"J'avais mes raisons", se contenta t-il de dire.


"Et en rentrant du restaurant tu avais aussi tes raisons ? Je ne t'ai même pas entendu rentrer."


"Tu es bien curieuse aujourd'hui. On devrait y aller on va être en retard."

Mon correspondant avait vraiment le chic pour éviter les sujets que je jugeais intéressant. Souvent lorsque je faisais la même chose avec mes parents c'est que je cachais quelque chose. J'étais vraiment tombé sur le binôme le plus bipolaire possible.

Pour une fois le trajet fut normal. Oui oui je dis bien pour la première fois ! Traian ne cessa de plaisanter, de rire et mis même de la musique. Il ressemblait déjà un peu plus au garçon joyeux de mon rêve. C'était plaisant.

En arrivant au lycée nous croisions Brett et même devant son sourire insistant en me voyant, Traian l'ignora et resta souriant. L'égo de Brett dû en prendre un coup. Traian me paya un chocolat chaud puis nous nous mîmes en route dans la cour pour attendre le bus avec tout le monde. Je vis Sarah qui me fit signe de la main mais qui ne vient même pas me saluer. Elle semblait vraiment intégrer au groupe d'amis de sa correspondante. Cela me fit un pincement au cœur. Traian m'observait et dû le remarquer mais il ne fit pas de commentaires. Ma meilleure amie me manquait. Sans l'avoir remarqué des goutes de pluie perlaient sur mon visage. Étant à fond dans mes pensées je ne pris même pas le temps de sortir mon parapluie. Mais c'était sans compter sur Traian qui avait déjà anticipé. Cela me fit du bien de voir que je pouvais compter sur au moins une personne. Même si cette personne en question était probablement un malade mental. Le bus passa la grille et vint s'arrêter devant nous.

"Je peux faire une remarque ? "me dit Traian en regardant ma meilleure amie.


"Non".

Sans lui laisser le temps de rétorquer je montais dans le bus pour m'asseoir dans les premiers rangs comme je le faisais en Angleterre avec Sarah. Souvent le bus est divisé en plusieurs parties : Au fond du bus « les fêtards », au milieu les « fêtards mais pas trop quand même », et devant les « intellos ». Non que je sois une personne super intelligente je préférais m'asseoir devant et profiter du calme. Au fond de moi j'espérais que Sarah me rejoigne. Elle passa devant moi sans même me voir et alla s'installer avec sa correspondante au fond du bus. À mon plus grand étonnement Brett se mit derrière moi. En le voyant, Traian lui adressa un sourire et s'assit à côté de moi.

"Ne fais pas attention à Sarah. Si c'est une vraie amie elle se rendra compte de son erreur bien assez tôt." Me dit Traian.


"Si tu le dis ! "Soupirais-je.

Le trajet s'annonça plus long que prévu à cause de bouchons sur la route. Enfin lorsque je dis long je parle surtout pour les autres puisqu'au grand bonheur de Traian je me réveillais au bout d'une heure la tête sur son épaule.

"J'ai loupé quelque chose ?" Dis-je à mon correspondant en bayant.


"Nous ne pouvons pas visiter le village il pleut beaucoup trop. Résultat on va tous au cinéma. Une heure de route pour ça. Le point positif c'est que le film est totalement en Roumain donc soit tu vas t'exercer soit tu vas pouvoir dormir pendant le film."


"Je n'ai pas envie d'y aller."

Toute cette histoire avec Sarah me rendait de mauvaise humeur. Je suis arrivée ici avec ma meilleure amie et du jour au lendemain sans raison particulière nous voilà des inconnus. Si, il y avait bien une raison à ça. Sa correspondante. Elles se connaissaient à peine et les voilà meilleures amies du monde en moins d'une a.

"Moi non plus mais on a pas le choix. Tu devrais peut-être parler à Sarah. Tu es tellement d'une humeur de chien que j'ai peur d'être mordu à chacune de tes paroles."


"Au lieu de t'occuper de mes affaires souviens toi que c'est ce soir la grande discussion sur le mystère dont tu ne veux pas parler avec moi. Tu sais ton côté bizarre à avoir des photos de moi alors que je ne te connais pas."


"Je suis un psychopathe voilà le secret", dit-il en plaisantant.


"Inutile de me le dire ce n'est un secret pour personne ça ! "rigolais-je.


"C'est la première fois que je te vois sourire depuis notre entrée dans le bus. Tu devrais sourire plus souvent, tu es tellement belle quand tu n'es pas en train de râler."

Ne sachant pas quoi répondre je choisie de lui passer la langue. De toute façon c'était trop gênant pour répondre.

"J'ai une idée", dit Traian." On va au cinéma et lorsque les lumières seront éteintes on va à la fête foraine qui se trouve juste derrière le cinéma. Et on revient dix minutes avant la fin du film.""


"Et si on se fait prendre ?"


"Je gère cette partie ne t'inquiète pas."

Je ne voyais pas tellement il pourrait gérer cela mais bon surement encore un de ses tours étranges dont il était capable. Dans ce genre de moment il ne fallait pas réfléchir. L'idée d'aller à la foire me fit sourire. J'étais contente de ne pas devoir être dans la même salle que Sarah qui comme je pouvais le parier ce serait mise à l'opposé de moi. Malgré son côté psychopathe je trouvais de plus en plus de qualités à mon correspondant.

"J'ai une bonne nouvelle pour toi", me dit celui ci. "Mes parents reviennent de vacances dans trois jours. Je ne sais pas s'il s'agit réellement d'une bonne nouvelle mais autant que tu le saches histoire que tu n'appelles pas la police en voyant débarquer des gens."


"Ils sont aussi bizarres que toi ?"


"Je ne suis pas bizarre, tu vas devoir t'y faire. Mais sinon ils sont comme moi oui."

Je ne savais pasce qu'il entendait par comme moi mais je n'allais pas tarder à le découvrir.

Quelques minutes plus tard nous arrivions devant un cinéma. Pas le genre de grand cinéma, je dirais plutôt un cinéma de campagne dans lequel il y avait peu de salle. Une fois les billets achetaient et une fois installés le professeur fit l'appel. Je n'arrivais même pas à prononcer le titre du film mais cela ne m'importait pas. J'était préssée d'aller à la foire avec Traian.

"Quel est le plan ? "dis-je à celui-ci.


"On va attendre que les lumières soient éteintes. On ne devrait pas trop nous voir on est pile à côté de la sortie."

Je savais que si l'on se faisait prendre ma mère serait très en colére. Bafouer les règles n'était pas dans mes habitudes. Mais depuis que j'avais fait la rencontre de Traian je sentais que quelque chose avait changé. Je me sentais plus ouverte d'ésprit et plus libre. Je patientais tranquillement lorsque les lumières s'eteignairent. Je n'eu même pas le temps de réagir que Traian m'attrapa par la main et me tira vers la sortie. Personne ne nous interpella, tout se passait comme prévu. Une fois à l'éxtérieur je me mis à rire. Traian mettait vraiment un peu d'action dans ma vie. Nous étions en train de marcher vers la sortie lorsque Traian remarqua qu'il me tenait toujours la main. Il dût se sentir gêné et la lâcha.

"On devra être rentré peu avant la fin du film," dit-il.

Honnêtement j'aurais aimé que Traian ne lâche pas ma main. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait mais je savais malgrè tout que je jouais un jeu dangeureux avec lui.

"Tu verras c'est vraiment une petite foire mais on devrait bien s'amuser."

En arrivant je compris ce que Traian appelait une petite foire. Il y avait à peine une vingtaine d'attractions, la plupart toutes pour les adultes.

"Par quoi veux tu commencer Brooke ? Le carroussel pour enfants ?"  Plaisanta t'il.


"Très amusant gros malin !"

Traian se dirigea vers les machines à pinces et mit une piéce pour la démarrer. Il tenta d'attraper une peluche en forme de petit ourse. Après une dizaine de tentatives il parvint à attraper la peluche qu'il me tendit dans un sourire gêné. Il me regarder avec un regard si doux que je ne pûs m'empêcher de le comparer au Traian de mon Cauchemar. Il avait le même regard. Je pris la peluche et sans même réfléchir embrassait Traian sur la joue pour le remercier. De gêne je me détournais et commenca à avancer. Que m'arrivait t-il ? Je venais d'embrasser Traian, certes sur la joue mais je venais d'embrasser une personne que je m'étais juré de détester. Après avoir enchainé deux attractions à sensation je décidais de tester si Traian était un peureux en choisissant d'aller au train fantôme. Malheureusement pour moi je me fis prendre dan smon propre jeu puisqu'il accepta.

"Si tu as trop peur tu peux toujours te coller à moi, dit mon correspondant sur un ton que je ne savais pas comment prendre. De l'ironie ou la réalité ?"


"J'ai largement plus peur de ton côté psychotapthe que d'un train fantôme. Et si toi tu as peur n'hésites pas à hurler je ne vais pas me moquer. Juste un petit peu quand même."


Lorsque ce fut enfin notre tour je me surpris à angoisser et à serrer ma peluche dans mes bras. Notre wagon avanca doucement dans un espéce de couloir sombre dans lequel pas un seul bruit se faisait entendre. Au tournant nous arrivâmes dans une salle sur le théme du vampire. Des lumières m'aveuglaient et des hurlements à me glacer le sang se firent entendre. Traian rigola. La salle était décorée avec des figurines représentant des vampires et des humains. Les vampires avaient du sang à la bouche et semblaient cruel. Cela me rapella la scéne de mon cauchemar lorsque je vis pour la première fois Dracula. Traian dût sentir mon malaise car il prit ma main. Sans prévenir un mannequin sensé nous faire peur tomba du plafond et s'arrêta à quelques centimetres de ma tête. La salle d'après était une représentation de sorcières qui mangaient des enfants.

Le wagon amorca une descente et s'arrêta net. Il n'y avait plus aucun bruit. Je regardais Traian qui me sourit pour me rassurer. Un bruit derrière moi se fit entendre. Je me retournais et vit deux personnes à l'autre bout qui se mirent à courir vers nous. L'un avait une tronconneuse dans la main et l'autre représentait un vampire. Les acteurs semblaient vraiment à fond dans leur job. Je me mis à hurler. Ils étaient à qulques centimétres de nous quand le wagon se mit de nouveau en marche. L'acteur à la tronconneuse alla du côté de Traian et fit semblant de couper notre wagon avec son engin en carton. De mon côté j'eu le temps d'apercevoir l'acteur qui jouait le vampire. Je peux vous certifier que cet homme n'était pas un acteur. C'était le reflet parfait de Dracula, la même personne que sur la représentation dans le château. Il était pire en vrai. Plus froid, plus monstrueux. Je n'arrivais pas à bouger. Traian était trop occupé à regarder l'homme à la tronconneuse pour s'apercevoir de mon problème. Dracula m'attrapa le bras avec sa main glaciale recouverte de sang. Il me serra très fort tout en me souriant. Malgrè la musique flippante qui sortait des enceintes je pus l'entendre me dire avant de me lacher :

"A très bientôt Victoria"


Je me mis à hurler. Le wagon avanca plus vite et quitta la pièce pour aller vers la sortie.


"Brooke ! "Dit Traian en me secouant." Brooke, réspire ! Est ce que ça va ?"

Je n'arrivais pas à lui répondre j'étais totalement pétrifié. Je regardais mon bras là où il m'avait touché et vit les marques de sang que sa main avait laissé sur mon poigné. S'en était trop. Je sortis du wagon et me mis à pleurer.

Sans comprendre Traian me suivit jusqu'à une marche d'éscalier sur laquelle je m'était assise.

"Brooke, ce n'est qu'un jeu. Est-ce que ça va ?"


"Non, hurlais-je. Tu veux me faire croire que tu n'as pas vu qui était la personne déguisait en vampire ? C'était lui ! Encore lui !"


"Je ne comprends pas, je t'assure que je n'ai pas regardé, il y avait un autre acteur de mon côté. De qui parles-tu ?"


"Dracula. C'était lui je te jure. Regarde mon poignet et jure moi que ce n'est pas du vrai sang."

Traian regarda mon poignet et compris enfin la situation. Il essuya le sang avec sa veste et me regarda avec panique.

"je suis désolé", dit-il. "On va retourner au cinéma. Je pense que ça vaut mieux."


Il me laissa seule et alla voir au guichet de l'attraction. Tout en gardant un œil sur moi il parla au responsable. Deux minutes après il revient vers moi.


" Il n'était pas sensé y avoir deux acteurs mais un seul. Il a vérifié sur la vidéo de surveillance et Dracula n'est plus là", dit-il avec un air soucieux.

Il me prit par l'épaule et retourna tout doucement devant le cinéma avec moi.J'étais vraiment dans un pays de fou.


Chapitre 10: 


A notre plus grand étonnement les profs n'avaient rien remarqué de notre absence, tout semblait calme et normal. Il nous était impossible de rentrer de nouveau dans la salle de cinéma. Traian prit les devants et trouva des marches sur lesquelles s'assoir à l'abri de la vue de tous. J'étais trop secouée pour réfléchir. Tellement secouée que je serrais la peluche de Traian dans mes bras. Je ne supportais pas de regarder Traian, de voir sans arrêt depuis dix minutes son regard désolé pour moi.

"Brooke ton état devient inquiétant ! Tu ne devrais pas t'en faire autant pour si peu. Crois moi quand tu vas connaître toute la vérité tu vas apprendre à relativiser."


"Tu as un regard désolé pour moi mais si vous arrêtiez tous de me cacher la vérité je ne serais pas un tel état", l'accusais-je.

Les gens commencaient à sortir des salles de cinéma. Je me levais et allait me mêler à la foule mine de rien. Traian fit de même. Je rangeais ma peluche dans mon sac pour ne pas me faire remarquer.

"Jolie peluche Brooke", fit une voix derrière moi.

Je me retournais et vit Brett. Je lui fis un sourire. Malgré ma mauvaise humeur Brett avait toujours eu le petit truc pour me redonner le moral. Surement sa tête ou son sourire réconfortant.

"Tu peux garder le secret ?" Lui dis-je


"Pour toi je peux faire une concession. Alors comme ça tu vas à la soirée avec ton correspondant ?"


"Jaloux ?"

Brett ne répondit pas mais son visage voulait tout dire. Mon sourire se figea lorsque je vis Sarah. Elle semblait vraiment heureuse. C'est dans les moments où je n'allais pas bien que je remarquais à quel point Sarah me manquait.

Le bus nous attendait devant le cinéma ; Je n'avais qu'une seule hâte: celle de rentrer. Le trajet se déroula sans encombre. Une fois arrivé j'avertis Traian que je rentrerais à pieds. Il sembla contre mais ne voulu pas me contrarier. Je me dirigeais vers le toit du lycée, exactemet au même endroit où j'avais rencontré Traian le premier jour. C'est drôle comme Traian peut être à la fois l'origine de mes problémes et à la fois le solution à ceux ci. Cela faisait du bien d'être seule. Je pouvais me calmer et réfléchir en toute discretion. En résumé Dracula existe, je n'ai plus de meilleure amie et mon correspondant a des photos étranges de lui et moi. La situation de rêve. Et pour couronné le tout je suis perdue entre Brett et Traian. Traian que je connais à peine et Brett qui m'a largué. Encore une situation compliquée. Je m'allongeais par terre et regardais le ciel en faisant abstraction des messages de Traian demandant mon état. C'est lorsqu'il se mit à pleuvoir que je décidais qu'il était temps de rentrer.

Je ne sais pas pourquoi mais je décidais de téléphoner à Claudius pour qu'il me raméne. Il décrocha à la première sonnerie.

"C'est Brooke, je peux te demander un service ?"


"Traian sait que tu m'appelles ?"


"Non. Est ce que tu peux me ramener chez Traian ?"


"Votre taxi se met en route madame. Non allez sans rire j'arrive mais ou dois-je venir te chercher ?"


"Au lycée."

Dix minutes plus tard Claudius était déjà là. Voir une nouvelle tête me redonna le moral. Surtout que Claudius était vraiment très sympathique.

"Mauvaise journée ?"  Me dit-il


"Tu ne peux même pas imaginer. Claudius est ce que tu crois aux vampires ? Je voudrais te raconter quelque chose mais j'ai peur que tu te moques de moi."


"C'est direct dis donc ! Sinon bonjour quand même, rigola celui ci. Sinon pour répondre à ta question oui j'y crois."

Il me regardait avec curiosité. Je me doutais qu'il en savait beaucoup plus que ce qu'il voulait bien me dire.

"Il ya eu un problème à la foire. Dans le train fantôme j'ai crû voir Dracula."

J'évitais de le regarder de peur qu'il se moque de moi.

"Je suis même étonné que tu ne l'ai pas vu avant."

Le silence se fit entendre dans la voiture. Il me regardait avec un sourire navré. Il était grand temps que je sache la totalité de cette histoire. Ce que j'aimais avec claudius était le fait que sans me connaître il cherchait à m'aider.

"Est ce que les vampires en général existent vraiment ?"

Il se mit à rire. Depuis mon arrivée dans ce pays je ne savais ce qui était possible et impossible. Mon univers était chamboulé. Je ne serais même pas étonnée de sa réponse.

"Oui Brooke ils existent. Est ce que tu as peur ?"

"Vu ce que j'ai vu aujourd'hui j'ai le droit d'avoir peur."

Il démarra enfin la voiture et se mit en route.

"Donc moi je te fais peur ?" Dit Claudius.


"Pourquoi tu me ferais peur !" Rigolais-je

C'est la que mon cerveau se mit en route et je compris ce qu'il était en train d'essayé de me faire comprendre. Je le regardais avec une tête tellement choquée qu'en temps normal voir une tête pareille m'aurait donné un fou rire.

"C'est une blague ?" Lui dis-je avec une voix quasiment suppliante.


"Non. Tu verrais ta tête ! Ne dis rien à Traian par contre."


"Tu bois du sang ?"


"Oui et de la bière", plaisanta Claudius." Je vais avoir droit à un interrogatoire ?"


"Largement ! Dis moi tout !"


"Pour faire court : on ne brûle pas au soleil, on est pas tous méchants, on se fout de l'ail, des croix et des cercueils. Et on est pour la plupart super canon."


"Je peux voir tes dents ?"


"Pourquoi ? Tu es dentiste ?"

Peu importe les situations il trouvait toujours une plaisanterie même dans les cas extrêmes comme aujourd'hui. Il se tourna vers moi et je vis ses parfaites dents blanches. Ses canines du hauts s'allongeairent et ses yeux virairent à l'argent. Mine de rien c'était flippant. Une fois ses dents rétractaient je redeviens à l'aise.

"Tu as des pouvoirs ? "Fis-je d'une voix curieuse.


"Chaque choses en son temps. Pour le moment contente toi de mes révélations. Traian m'enfoncerait un pieu dans le cœur juste pour te l'avoir dit."


"Je n'ai rien à craindre de toi n'est ce pas ?"


"Brooke tu ne t'en souviens pas encore mais nous sommes des amis de très longue date. Tu n'as vraient rien à craindre bien au contraire. Où en es tu avec Traian d'ailleurs ?"


"C'est un bon correspondant."

Je savais très bien de quoi il voulait parlé et que ma réponse n'allait pas le satisfaire. Je tentais quand même une réponse vague on ne sait jamais que la réponse passe. Evidemment vu son sourire je savais ce qui allait suivre.

"Je ne parle pas de ça. Il m'a parlé de Brett, il y a quelque chose entre vous ?"


"Non entre Brett et moi il n'y a plus rien je t'assure."

J'étais assez étonnée que Traian parle de Brett avec Claudius. Cela voulait-il dire que Traian était jaloux ?

"Tu sais Claudius j'ai du mal à cerner Traian. Au début il était arrogant, il disait que je n'étais pas son genre de fille puis d'un coup le lendemain voilà qu'il est doux, qu'il s'inquiéte pour moi. Puis il y a cette histoire de photos. Je suis perdue."


"Il m'a dit qu'il compte te reveler la vérité après le bal. Prends ton mal en patience. Traian est mon meilleur ami et je peux te dire que j'ai moi même du mal à le cerner. Mais il t'aime bien."


"Il m'aime bien ?"


"Non en fait il t'aime tout simplement."

Je ne savais pas si je devais croire Claudius mais au fond de moi comme toute les filles qui entendent qu'un garçon est amoureux je fis un grand sourire.

"C'est vrai que j'apprécie de plus en plus sa compagnie."


"C'est normal c'est le destin, fit il en souriant. On arrive au manoir, souviens toi de ce que je t'ai dit, ne dis rien à Traian c'est notre secret. Allez passez une bonne soirée et ne marches pas sur les pieds de Traian il deteste ça", me dit il en faisant un clein d'oeil.

Je marchais dans l'allée lorsque j'entendis un aboiement. Arkady arriva en courant vers moi. Je le pris dans mes bras et évitais ses lechouilles sur le visage. Je me dirigeais vers le manoir et vis Traian sur le balcon. Il portait un smoking et je devais dire qu'il était vraiment très beau. J'eu tout le loisir de le détailler, il était au téléphone et ne semblait pas m'avoir vu. Une idée me vient en tête : Peut être que Traian était un vampire. Je vivais avec lui et je pensais que s'il en était un je l'aurais remarqué. J'abandonnais donc rapidement mon idée pour rentrais me preparer. Je me demandais si Traian et moi allons formé un beau duo au bal. En tout cas je l'esperais.

Je montais directement dans ma chambre sans croiser Traian. Peut être était ce mieux ainsi de toute façon je n'aurais pas réussi longtemps à lui cacher le secret de Claudius.

Je déposais Arkady sur mon lit et me dirigeais vers mon dressing afin de sortir ma robe. Je ne me souvenais pas qu'elle était aussi belle. C'était dommage de devoir la ternir avec des fausses dents et du faux sang mais il falait bien se prêter au jeu. C'était quand même ironique un bal sur le théme des vampires alors que je venais à peine d'en rencontrer un. Ou plutôt deux si on comptait Dracula. Mais lui il valait mieux l'oublier pour le moment.

Je me fis coulais un bain tout en écoutant de la musique sur mon portable. J'avais décidé d'écouter Traian. Il était temps de relativiser. La phase une pour relativiser ma situation était de m'éclater au bal. La phase deux était d'être sexy au point de faire la tourner la tête de Brett et Traian. L'un pour me vanger de m'être faite larguer et l'autre juste pour ma fierté personnelle. Ou peut être à cause de mes sentiments. Je n'arrivais toujours pas à savoir quelle partie de moi je devais écouter, celle qui déteste Traian ou celle qui n'est pas indifférente à ses nombreux charmes. Il était vrai que les derniers temps le second côté prenait de plus en plus de place. Ce n'était pas pour me déplaire.

Après un bon bain dérangé mainte fois par Arkady et ses folies à courir partout dans la pièce comme un fou il était temps de passer aux choses sérieuses.

Pour ne pas froisser ma robe je commencais par la coiffure et le maquillage. J'optais pour une tresse chic et à la fois négligée entrelassée de fleurs blanches artificielles. Je devais avouer que le résultat était plutôt réussi. Pour uen fois j'étais heureuse et je pouvais remercier le ciel d'être venue au monde avec une touffe de cheveux bouclé. Cette coiffure dégagé mon cou et mettait mon décolleté en valeur. Niveau maquillage je faisais la même chose que d'habitude hormis que j'ajoutais une touche de rouge à lévres qui donnait un côté assez glamour et une touche paillettes sur les paupiéres. Je fus assez triste au moment de sacager mon œuvre d'art avec du faux sang autour de la bouche. Après avoir essayé les fausses canines je pouvais déjà savoir que je n'allais pas les garder très longtemps en bouche. C'était franchement incomfortable. Il m'arriva même de plaindre Claudius d'avoir à en garder toute l'étérnité. D'ailleurs je n'avais même pas idée de combien de temps pouvait vivre un vampire mais à en croire le retour de Dracula, leur durée de vie devait être conséquente. Je passais la robe avec tellement de mal que je redoutais déjà le moment de l'enlever. Inutile de dire que pour fermer la fermeture qui se trouvait dans le dos je dus gigoter comme une malade. Mais l'effet final était époustouflant. En temps ordinaire je me trouvais quelconque, mais aujourd'hui pour la première fois je pouvais dire que j'étais vraiment belle.

J'assortie ma robe de princesse à des chaussures inconfortables et vertigineuses. Qui a bien pu inventer le diction idiot qui dit qu'il faut souffrir pour être belle ! J'en comprenais enfin le sens. Cette tenue de princesse mettait ma poitrine et ma taille en valeur. Il me restait juste à assortir cette tenue avec des bijoux. Je passais une fine chaine autour du cou sur lequel prenait place une fausse pierre rouge. Elle était assez petite et ne semblait pas trop ressemblait à du plastique. Je completais ce collier avec les boucles d'oreilles qui allaient avec. Je pris mon portable et commencait une petite séance de selfies. Aussi bien seule qu'avec Arkady.

Des petits coup retentirent à la porte. Cela me fit sursauter. Il était surement l'heure d'y aller et je faisais déjà moins la fiére à l'idée de la réaction de mon cavalier.

"Brooke on va devoir y aller. Je sais que tu as kidnappé mon chien tu seras gentille de ne pas l'enfermer dans ta chambre au moment de partir !"


"Je vais descendre ! Tu veux bien m'attendre en bas ?"


"Madame fait la difficile", plaisanta-t'il.


J'écoutais attentivement si Traian était bien descendu. Une fois cela aquis j'embrassais Arkady afin qu'il me porte chance. Je marchais vers la porte lorsque je pris conscience qu'il me manquait quelque chose. Une petite touche de parfum ! Je couru arranger mon oubli puis me regardais une dernière fois dans le miroir.


"Courage ! Tu n'as pas fait tout ça pour rien quand même !" Me dis-je à moi même.

Avant de sortir de ma chambre je passais ma tête dans le couloir afin de verifier où était Traian. Je l'entendais faire les cents pas en bas des escaliers. Je m'arretais au coin des escaliers afin de prendre une grande inspiration. C'était étrange comme j'avais pu être confiante dans ma chambre une heure plus tôt et qu'à l'instant présent j'avais envie de hurler de peur.

C'est pile le moment que choisi Arkady pour sortir de ma chambre et dévaler les escaliers en courant. Je n'avais plus le choix Traian savait très bien que si Arkady était sorti de la chambre c'était que moi aussi. Je serrais les fausses dents de vampire dans la main et me concentré sur la douleur tout en commencant à descendre les marches. Je n'osais pas regarder Traian. Le bruit des cents pas de Traian se figea dès l'instant qu'il m'apperçut.

Je descendais les escaliers en tremblant. Je pris mon courage à deux mains et regardais Traian. Il me regardait avec un regard satisfait et des yeux grands ouverts. Son sourire gêné était ma plus grande victoire de la soirée. Il n'arrivait même pas parlé. Une fois en bas de l'escalier je pris la parole pour briser ce silence gênant.

"Le smoking te vas très bien même si je doute que tu entres dans le théme des vampires", dis-je en souriant.


"Et toi tu es juste...magnifique", dit-il en cherchant ses mots.


Il prit ma main avec tendresse et y passa un bracelet de fleurs comme le fait le cavalier lors des bals de promo. Puis il m'embrassa la main tout en me regardant droit dans les yeux.


"Je savais que le rouge t'irait à ravir. Je vais devoir surveiller les autres garçons au risque de me faire voler ma cavaliere."

Vu le ton qu'il employait il était très sérieux dans sa dernière phrase. J'étais soulagé que ma tenue plaise à Traian.

"Si tu ne m'en veux pas j'aimerais que l'on prenne une photo avant de partir," dit-il.


"Tu vas la mettre dans ta collection de photos de nous deux venue de nul part ?" Rigolais-je.

Il déposa un trépier sur lequel était posé un appareil photo qui semblait avoir couté aussi cher que ma robe. Traian me prit par la taille et l'appareil photo se déclencha. J'étais curieuse de voir la photo mais mon cavalier rangea l'appareil au motif que l'on était déjà suffisamment en retard.  

"La voiture est garée un peu plus loin que d'habitude, tu vas réussir à marcher dans les graviers ou je vais devoir te porter ?"


"Je préfère encore marcher à pieds nus", plaisantais-je.


"Super alors je t'attends à la voiture", dit il en partant devant moi.

Traian n'avait pas tort. Marcher avec des chaussures à talon dans les graviers était plus compliqué que prévu. A chaque pas je m'enfonçais. Et il était hors de question que je marche pieds nu contrairement à ce que j'avais affirmé deux minutes auparavant.

"Traian j'ai un minuscule problème !" Criais-je

Il se retourna puis se mit à rire. Il n'avait vraiment plus rien à voir avec le Traian du premier jour. Il était devenu taquin, joueur et doux. J'espérais ne pas me tromper sur son compte.

"En quoi puis-je t'aider ? Je te préviens je ne vais pas te porter".


"Il y a une autre solution ! On échange nos chaussures ? "Dis-je en le taquinant.


"C'est bon j'arrive. Je te préviens si tu pèses une tonne je ne vais pas réussir à te porter jusqu'à la voiture et en rentrant direction le régime !"


"Ou direction la muscu dans ton cas", bougonais-je.

Je n'eu même pas le temps de me préparer que Traian m'attrapa et me porta en mode sac à patates sur son épaule. Ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais.

"On est à l'aise là haut ?" Rigola t-il


"Oui ça va. J'ai connu mieux je ne vais pas te le cacher."


"Maintenant que Madame est prête on va peut être enfin pouvoir y aller !"



Chapitre 11: 


Lorsque l'on arriva devant le lycée la plupart des élèves étaient déjà à l'intérieur. Les seules personnes encore dehors étaient celles qui avaient abusé de l'alcool alors que la soirée venait à peine de commencer. Traian gara la voiture et en tant que gentleman vient m'ouvrir la portière. La soirée s'annoncer merveilleuse. Mon cavalier était canon et j'avais une robe magnifique. Rien ne pouvait gâcher ma soirée ou du moins c'est ce que je pensais à ce moment précis. Comme dans la plupart des fêtes avant de rentrer il fallait passer par la case photos. Cela me ferait un beau souvenir une fois rentrer en Angleterre. Lorsque je me sentirais moche je regarderais cette photo afin de me souvenir du jour ou je ressemblais à une princesse. Je fis un pas vers le bar mais Traian m'attrapa par la taille et sans me laisser le choix m'emmena au centre de la piste de danse.

« Tu ne tiens pas à tes pieds ? » Lui dis-je


« Je te fais confiance, je sais que tu danses merveilleusement bien » répondit Traian en me regardant droit dans les yeux. « Laisse-toi guider, c'est comme le vélo ça ne s'oublie pas. Puis ce n'est qu'une danse ce n'est pas comme ci tu devais nous faire une valse. »

Je passais mes mains autour de son cou en prenant soin de faire comme lui lorsqu'il cherche à me déstabiliser : Je le regardais droit dans les yeux. Contrairement à ce que je pensais je me sentais à l'aise avec Traian même lorsqu'il mit ses mains à ma taille. Étrangement j'avais une impression de déjà vu. Si on m'avait dit il y a une semaine que j'allais danser sur « i still love in you » de scorpions avec l'un des plus beaux garçons que je n'avais jamais vu, je n'y aurais pas crû. Encore moins si ce garçon était celui dont je rêve depuis deux ans.

« A quoi penses-tu Brooke ? »


« J'aimerais que tu me dises enfin la vérité » répondis-je. « Que je saches une bonne fois pour toutes ce que tu me caches. Tu ne peux pas savoir comme c'est frustrant d'être au cœur de quelque chose sans savoir de quoi il s'agit. »


« Profites du moment et en fin de soirée je peux te promettre que je t'aurais tout dit. J'ai juste une appréhension sur ta réaction. Je sais que ce n'est pas facile pour toi mais tu verras par la suite que ce n'est pas facile pour moi non plus » dit-il d'un air grave.

Je décidais de ne pas répondre. Il était inutile de gâcher ce moment. Je cherchais Sarah des yeux mais je ne la vis pas. Par contre mon regard s'arrêta sur Brett qui me regardait avec peine. Il était accompagné d'une jolie brune que je ne connaissais pas et semblait avoir la main souple au niveau de l'alcool. J'espérais juste qu'il ne finisse pas saoul au point de venir chercher les ennuis. Je connaissais Brett et je savais qu'il avait bon fond. Traian lui ne le savait pas. Si Brett venait à chercher Traian je savais que la situation irait très vite. Ils avaient tout les deux le sang chaud et un caractère explosif. C'était quand même étrange que Brett s'intéresse à moi justement quand notre rupture ne me faisait plus souffrir. Les garçons et le timing ne font pas bon ménage.

Traian dut sentir que je devenais agité puisqu'il me prit délicatement par le menton et orienta mon visage de manière à ce que je le regarde. Il me sourit. J'étais vraiment perdue. Heureusement pour moi la musique touchait à sa fin. Comme dit l'expression : « sauver par le gong ». J'allais au bar afin de voir si Sarah était là. Ce devait être mon jour de chance. Elle était en train de commander des boissons et surtout le plus important elle était seule. J'allais m'asseoir sur un tabouret à côté d'elle. Elle se tourna vers moi et me fit un sourire gêné.

« On dirait une vraie princesse Brooke ! Sinon ça va depuis le temps ? »


« Oui très bien mais j'aimerais que l'on parle de la situation. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Tu t'éloignes de moi, tu ne me parles même plus, est ce qu'il y a un problème ? »


« Non aucun je veux juste m'intégrer et les derniers temps tu n'as pas l'air très en forme. Et pour être honnête tes histoires de Dracula, de déjà vu dans le château c'est assez flippant. Tu as l'air de vivre dans un autre monde. Selon ma correspondante tu cherches à faire l'intéressante. »


« Tu lui as raconté ? »Dis-je en colère. « Je pensais que des meilleures amies gardent des secrets ! Je ne sais pas ce que cette fille t'as fait mais tu n'as plus rien à voir avec la Sarah d'avant. Tu es méconnaissable. J'ai même pas à être en colère en fait j'ai pitié de toi. Pitié que ma meilleure amie se fasse si facilement manipuler . »

Sans même attendre sa réponse je décidais qu'il valait mieux partir. Il était inutile de pleurer devant Sarah. Sans me retourner j'allais me cacher dans les toilettes afin d'être un peu seule. Sarah avait vraiment changé. J'avais perdu une amie. Ou plus simplement j'avais perdu ma sœur de cœur. Je n''avais plus personne à qui me confier. J'avais le cœur déchiré. Jamais je n'aurais penser perdre ma meilleure amie ou du moins avant de venir dans ce pays de dingue aucun signe sensé me mettre la puce à l'oreille. Une trentaine de minutes plus tard je sortis des toilettes pour rejoindre Traian mais je ne le trouvais pas.

Je cherchais à le joindre sur son téléphone, sans sucés. J'allais l'attendre au bar afin de noyer ma tristesse dans un petit verre. Je n'étais pas le genre de fille qui aimait boire mais il y a un début à tout. Puis j'avais réellement besoin d'un verre. Toutes ces histoires depuis mon arrivée commençaient à me faire craquer. Où pouvait bien être Traian quand j'ai besoin de lui ? Je me retournais pour regarder tout ces couples sur la piste ou tout ces gens qui semblaient s'amuser. Je l'ai envié tous. Peu importe leurs problèmes on pouvait échanger n'importe quand. Tout ce bonheur me donnait envie de vomir. Je n'étais pas non plus le genre de fille râleuse en temps normal mais là je ne pouvais pas me retenir. Je me pinçais le bras pour vérifier que je n'étais pas en train de rêver. Peut être qu'en fait j'étais encore en Angleterre dans mon lit et que la totalité depuis une semaine n'était qu'un cauchemar. Malheureusement la douleur était belle et bien présente.

A quoi bon porter une robe de princesse quand mon cavalier m'accorde une seule danse puis disparaît. La vie est vraiment injuste.

Je tentais une fois de plus de joindre Traian mais une fois encore aucun signe de vie. Je quittais le bar avant de prendre tellement de verre que je l'aurais regretter le lendemain. Je déambulais dans les couloirs déserts quand j'entendis des éclats de voix. Deux garçons se disputaient. Sûrement deux personnes ayant trop bu, mais non car les deux voix m'étaient familières. Je montais l'escalier dans le noir en faisant le moins de bruit possible. La curiosité est un vilain défaut ! Je notais dans un coin de ma tête que des chaussures à talon n'étaient pas ce qu'il y avait de plus discret lorsqu'on souhaite espionner les gens. Les garçons criaient tellement forts que je doutais qu'ils m'aient entendu approcher. C'est lorsque je compris qu'ils en venaient aux mains que je décidais qu'il valait mieux se presser. J'allais passer le pas de la porte pour séparer les deux garçons quand je me figeais.

Je venais de résoudre la mystérieuse disparition de mon cavalier. Mais cela ne m'expliquait pas pourquoi il était en train de se battre avec Brett. Ils ne faisaient même pas attention à ma présence. En même temps Brett tentait de se débattre et j'imagine que lorsqu'on se fait étrangler on a pas tellement le temps de souhaiter la bienvenue aux passants. Brett devenait livide et je n'arrivais toujours pas à bouger. Traian ne semblait pas se contrôler. C'est lorsqu'il envoya mon ancien petit copain valser contre un mur que je me mis à hurler.

Traian se retourna. Ou du moins ce qu'il restait de Traian. Son visage était déformé par la rage. On aurait dit un animal. À la lumière de la lune je pouvais distinguer des yeux rouges. Je secouais la tête et clignais des yeux pour faire partir les effets de l'alcool mais rien à faire Traian avait toujours les yeux rouges et ses canines allongées luisaient. Si Traian avait déjà un air de ressemblance avec Dracula je pouvais dire qu'à ce moment précis ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Je ne pouvais même pas dire lequel des deux était le plus terrifiant. Allez savoir pourquoi je me mis en tête que Traian ne me ferait rien et je me mis à courir vers Brett. Sûrement les effets de l'alcool, on se sent plus courageux qu'on ne l'est réellement. Il était inconscient.

Je me retournais afin de voir Traian mais il n'était déjà plus là. Brett réspirait c'était déjà un bon signe ! Je ne savais pas quoi faire ! De toute façn que vais-je expliquer aux ambulanciers. Que mon cavalier est totalement perché, qu'il est un vampire et qu'il a attaqué mon ancien copain. C'est ridicule on ne me croirait même pas. Brett remua et ouvrit les yeux.

« Ne bouge pas » lui ordonnais-je.


« Que s'est il passé » ? Répondit celui ci tout en grimaçant de douleur

Si je comprenais bien la situation Brett ne se souvenait de rien ! Quelle chance.

« Je ne sais pas tu as du te battre avec quelqu'un, lorsque je suis arrivée tu étais seul et tu ne semblais pas bouger. Tu ne te souviens de rien du tout ? »

Je le laissais réfléchir et appelais les pompiers. Brett semblait perdu. Pour le moment je ne préférais pas penser à Traian. Il ne valait mieux pas, j'étais déjà assez effrayé comme ça il était inutile d'en rajouter.

J'installais Brett sur une chaise.

« Je me souviens de quelque chose Brooke ! »


« Raconte moi » lui intimais-je


« Je ne sais pas exactement mais tu es lié à ça. Je me suis disputé avec quelqu'un et c'était par rapport à toi je suis certain de ça ! Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je n'ai pas bu et pourtant je ne me souviens de rien. »


« Ce n'est pas grave pour le moment arrête de réfléchir et laisse cette histoire de côté. Les pompiers vont arriver, tu as sûrement quelque chose de cassé. Si tu te souviens de quoi que ce soit par la suite n'hésites pas à me le dire. »


« « Traian n'est pas avec toi ? »


Si, nous étions en train de danser et je ne me sentais pas bien avec toute cette musique donc je suis monté et c'est là que je t'ai trouvé » mentis-je.

Pour une raison qui m'étais inconnue je cherchais à protéger à Traian. Train. Que suis-je sensé faire le concernant ? Si je rentre à la maison et qu'il est encore en colère je ne veux pas finir comme Brett. Puis Traian est un vampire. C'est n'importe quoi, Claudius puis maintenant Traian. Mais ça explique pas mal de choses. Ça explique les nombreuses photos à travers différentes époques. Mais ça n'explique pas ce que moi je fais sur les photos. Une chose est sur je suis humaine à 100%.

« Est ce que tu peux réussir à marcher ? Si on prend l'ascenseur, tu pourrais aller avec moi jusque l'entrée ? Les pompiers devraient y être dans peu de temps. »


« Je vais essayé mais tu vas devoir m'aider. »

Je pris Brett par dessus le bras et me dirigeais vers l'entrée principale. Je savais que je lui demandais beaucoup et qu'il devait avoir mal mais il fallait que je le laisser au soin des pompiers assez rapidement pour rejoindre Traian au manoir.

Une quinzaine de minutes plus tard, après plusieurs pauses et de crie de douleurs j'allongeais Brett sur le sol et attendais les pompiers.

« Ils arrivent ! Courage ! »

Ils prirent Brett en charge et se contentèrent de ma version rapide des faits. Je passais Traian sous silence et racontais que je l'avais trouvé agonisant sur le sol. Je promis à Brett de passer le voir à l'hôpital.

Traian était parti mais sa voiture était toujours sur le parking. N'ayant plus de chauffeur me voilà contrainte de prendre le bus. Rien de plus flippant qu'un bus totalement désert et un conducteur qui ne cesse de me jeter des regards. Je fus soulager au moment de descendre. Le manoir se trouvait à quelques mètres de l'arrêt de bus. Mon soulagement fut de courte durée, le manoir était allumé. Je me dépêchais de traverser l'allée. Aucun signe d'Arkady. Je montais directement dans ma chambre en faisant le moins de bruit possible. Il valait mieux remettre la discussion avec Traian à demain. De toute façon j'avais bien trop peur de lui à l'instant présent pour le confronter. Je me risquais à écouter à la porte de Traian mais il n'y avait aucun bruit. Malgré la lumière allumé je doutais que Traian soit dans le manoir.

Il me fallut une demi heure pour me débarrasser de ma robe, de tout mon maquillage et de ma coiffure. Rien de mieux qu'un bon pyjama après une dure journée. Mon ventre commençait à gargouiller de faim mais je ne voulais pas descendre à la cuisine de peur de croiser Traian.

Je pris la précaution de fermer ma porte à clé même si je me doutais bien qu'il s'agissait d'un acte inutile. Je ne connaissais pas grand chose aux vampires mais je pensais être en droit d'affirmer qu'un verrou n'allait pas les arrêter. Tellement épuisée par cette journée j'allais directement me coucher. J'étais assoupie depuis à peine une petite heure que j'entendis gratter et aboyer à ma porte. Certes j'aime les animaux mais un peu moins quand ils viennent me réveiller en pleine nuit. Je marchais les yeux encore fermé par la fatigue et me pris le coin du lit. Après ça j'étais en pleine forme et en train de râler.

À peine la porte ouverte Arkady se faufila jusqu'à mon lit. Au moins quelqu'un de bonne humeur dans cette maison ! Je retournais me coucher sans parvenir à me rendormir. Si Arkady était venu gratter à ma porte c'est que Traian était absent. Je me frappais la tête de la paume de la main pour m'obliger à ne pas penser à ce vampire de malheur. Si moi j'avais sommeil ce n'était pas le cas de mon husky préféré. Il courait partout, s'arrêter de temps à autre pour venir me réveiller avec des léchouilles histoire de m'obliger à rester réveillé. Puis sans comprendre pourquoi Arkady campa devant la porte en pleurant pour que je vienne lui ouvrir. Quel capricieux ! On dit souvent que le chien ressemble à son maître.

Je descendais avec Arkady jusqu'à la cuisine. Encore un trait de ma personnalité : Mon estomac est roi ! Je me fis un sandwich et sorti en pantoufles avec Arkady qui se mit à courir tellement vite que je ne parvenais plus à le distinguer dans cette nuit noire. Je n'eus même pas le temps de poser mes fesses sur les escaliers qu'il revenait déjà. Il avait le diable au corps. Il vient se coucher à mes pieds. Mes yeux se figèrent sur ses pattes. Elles étaient en sang. Je posais mon sandwich et me dirigeais en tremblant vers l'endroit d'où venait Arkady. Il m'était facile de trouver la source du problème en suivant les traces de pattes du Husky. J'arrivais au coin d'un mur et j'entendis un couinement étouffé. Je bloquais ma respiration et sans faire de bruit passais la tête pour épier la situation. Erreur monumentale. Je n'avais quasiment rien dans l'estomac hormis une bouchée de mon sandwich mais je peux affirmé quelle failli repasser par l'entrée. Non loin de là une fille gisée par terre recouverte de sang. Et comme si l'émotion n'était assez forte je savais qui était la personne penchait sur son cou.



Chapitre 12: 


Je savais depuis plusieurs heures que Traian était en vampire. Je savais aussi qu'il était très en colère en quittant la salle de classe dans laquelle il s'en était pris à Brett. J'avais vu ses yeux rouges et son regard cruel avant qu'il disparaisse mais jamais je n'aurais crû le retrouver dans le jardin à saigner une fille aussi facilement que s'il mangeait un steak frittes. Je ne voyais pas le visage de Train puisqu'il avait la tête enfouie dans le cou de la pauvre victime mais je reconnaissais son costume de bal et ses cheveux noirs de jais. Mon estime pour mon cavalier, ou plutôt devrais-je dire « ancien cavalier » puisqu'il m'a posé un lapin au bal, venait de baisser six pieds sous terre.


Quand Arkady frôla ma jambe je fus prise de panique et me mis à hurler ! Traian se retourna. Avec la nuit environnante je ne parvenais pas à distinguer son expression mais ce qui est de ses yeux rouges, là c'était totalement le contraire. Je me mis à courir jusqu'au manoir aussi vite qu'U sain Bolt. Je m'enfermais à double tours et attrapais le téléphone pour téléphoner à la police. Je guettais à la fenêtre le moindre signes d'un malade mental.

« Police national j'écoute ! »


« Allô ! Je vous en supplie j'ai besoin d'aide. Il y a une fille égorgée dans le jardin et j'ai pas envie d'être la suivante ! »


« Donnez moi votre position. »


Voila comment perdre un temps fou : Je ne connais même pas l'adresse de mon correspondant. J'appelle la police et je suis incapable de donner l'adresse. Dans ce genre de moment on a pas tellement d'ouvrir google maps !


« Je ne sais pas ce n'est pas chez moi ! C'est un énorme manoir à 20 minutes du lycée de la ville de Poiana Marului ! C'est le manoir de la famille Tepes ! »


« On envoie une patrouille et une ambulance ! Restez à l'intérieur et barricadez vous. La voiture sera là dans moins de 10 minutes. »

Il y avait un vampire dans le jardin, une fille égorgée et la seule chose que l'on trouve à me dire c'est qu'une seule voiture de police allait arriver dans dix minutes. Je ne sais pas si le plus choquant est les dix minutes ou le fait qu'une voiture de police se compose souvent que de deux Hommes. Deux hommes contre un vampire.

« Je ne sais pas pourquoi mais vous devriez envoyé un peu plus qu'une voiture ! On est en Roumanie quand même ! »


« Tout va bien ne vous inquiétez pas. »


« Je suis calme ! Il y a un malade mental dans la jardin j'estime être très calme vu la situation ! »

De rage je raccrochais. Peut être aurais-je du réfléchir à mon acte car maintenant j'étais toute seule. Certes la femme au bout du fil n'était pas rassurante mais au moins elle était là !

Arkady ! Oh mon dieu j'avais oublié Arkady ! Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé. Voila que maintenant j'avais plus peur pour un chien que pour ma propre vie. Je me risquais à jetter un œil par la fenêtre la plus proche pour essayé d'apercevoir le chien. Je priais intérieurement pour ne pas le voir étendu par terre. Puis là grande malade que je suis je me remémorais les scènes de films d'horreur dans lesquelles la victime regarde à la fenêtre et que le tueur passe sa tête devant celle ci. La magie du cerveau ! Comment se faire encore plus peur alors qu'il y a un meurtrier dans le jardin. À croire que je n'avais pas suffisamment la trouille.

Les minutes semblèrent des heures ! Vous savez un peu comme lorsqu'on est en cours de Mathématiques : une éternité.

La police finit par arrivée et je sursautais lorsqu'on frappa à la porte. Un tueur est dans le jardin et la police sonne à la porte. Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qu'ils auraient fait si je n'avais pas ouvert. L'un des deux hommes entra dans la maison avec moi tandis que l'autre fis le tour du jardin.

« Vous êtes en sécurité n'ayez aucune craintes. Pouvez vous me raconter ce qu'il s'est passé ? »


« Je suis rentrée d'une soirée et je me suis couchée. Le chien m'a réveillée et je suis allée avec lui dehors. J'ai entendu des bruits bizarre et le chien est revenu avec les pattes pleine de sang. »


« Excusez-moi de vous couper mais on est chez qui là ? »


Chez mon correspondant.


« Il n'est pas dans la maison ? »


Non il est dehors c'est un malade mental suceur de sang ! Voilà ce que je rêvais de dire à la police mais je me retiens de le faire. Soit je passerais pour une folle, soit Traian serait encore plus en colère contre moi et je ne voulais pas savoir ce qu'il serait capable de me faire.


« Non il est encore au bal je présume. »


« D'accord. Poursuivez votre récit ! »


« Je suis allée voir ce qu'il se passait et j'ai vu un homme de dos penchait sur une fille pleine de sang. Je me suis enfuie. »


« Connaissez vous l'assassin présumé ? »


Après un moment de réflexion qui dû paraître suspect je poursuivis :


« Non il faisait noir je n'ai rien vu. »


Le deuxième policier entra et semblait consterné. Il regarda son coéquipier et se mit à rire.


« Je ne sais pas si cette histoire est une blague mais il n'y a pas de corps ni aucune trace de sang dans le jardin. Tout est normal. »

Je sortis de la pièce en courant afin d'aller vérifier par moi même. Les policiers me suivirent. Force de constater que le corps n'était plus là. Les traces de sang non plus d'ailleurs ; Rien ne pouvait prouver que Traian avait tué cette fille. Et comme si je n'étais pas assez choquée je vis Arkady courir vers moi comme s'il s'amusait. Ses pattes étaient propres, plus aucune traces de sang. Je n'étais pas folle. Traian devait y être pour quelque chose, il a forcément quelque chose à voir la dedans.

« Vous voyez bien qu'il n'y a rien Mademoiselle. On peut faire un dernier tour de la propriété mais je pense que vous devriez vous coucher. »

Les policiers fouillèrent une dernier fois les alentours ainsi que le maison mais ils ne semblaient pas me croire et s'amusaient juste à contempler la décoration. Je m'excusais de les avoir faits déplacer pour rien et je les raccompagnais à la porte. Je me barricadais le plus possible, pris un couteau et m'installa dans le salon avec Arkady. Je vérifiais ses pattes sous tous les angles de vue possibles. Rien. Pas même une minuscule goutte de sang. Je devenais folle. Ou plutôt Traian me rendait folle. J'étais toute seule dans la maison d'un vampire malade mental qui allait forcément réapparaître un jour. Je montais dans ma chambre avec Arkady tout en prenant le soin d'apporter le couteau. J'entrais dans ma chambre puis fermait la porte à clé, pris une chaise afin de coincer la poignée contre le haut de celle ci.

« Que ce soit clair Arkady pas de pause pipi pour cette nuit. On reste là et on ne bouge plus, on tente de se faire oublier. »


Arkady pencha la tête sur le côté comme le font les chiens qui ne comprennent pas un seul mot de ce qu'on leur dit. Au moins un qui semblait s'amuser ! Le chien me suivit jusqu'à la salle de bain où je m'empressais de me rafraîchir le visage à l'eau froide. Après de tels événements on a envie de décompresser. Arkady ne resta pas longtemps il retourna dans la chambre me laissant seule avec mes pensées négatives. Je retournais à ma chambre tout en sachant que je n'allais pas réussir à dormir de peur de voir Traian réapparaître en pleine nuit. Je n'aurais pas dû penser cela aussi vite puisque Traian se tenait assis mon lit et jouait avec son chien. Je déglutis et tentais de faire demi-tour pour retourner à la salle de bain mais Traian me regardait en souriant.


« Quelle soirée de folie tu ne trouves pas Brooke ? »

Il semblait avoir retrouvé ses esprits tout en ayant un sentiment de tristesse dans la voix. Ce n'était pas pour autant que je n'étais pas apeuré. Je mourrais de peur et si je ne me tenais pas au mur j'aurais sans doute dégringolé.

« Sors de ma chambre ! » Articulais-je haut et fort avec une voix tremblante.


« Voyons c'est chez moi quand même ! Tu ne vas quand même pas me mettre dehors de ma propre maison ? Même si je dois avouer que dans un passé lointain tu l'as déjà fait. »


« Tu as tué une fille et tu allais sûrement tuer Brett si je n'étais pas intervenu ! Tu imagines dans quel état je suis ? »


« Tu as peur je le ressens. Tu as torts sur les deux points. »

Il était tellement malade mental qu'il allait nier ce que j'ai vu de mes propres yeux. De toutes façons il est bien connu que les garçons nient toujours les erreurs. Mais là c'était différent il s'agissait d'un meurtre.

« J'ai donné un avertissement à Brett mais c'est tout même si j'ai un petit peu dépasser les bornes. Et pour cette fille ce n'est pas moi. Je te pensais plus intelligente que ça dans ta nouvelle vie. Puis cesse de trembler je ne vais rien te faire c'est offusquant de croire que je pourrais te faire le moindre mal alors que je t'ai toujours protégé. »

Il devait être bipolaire pour pouvoir sortir de telles choses. S'il pensait que j'allais cessé de trembler parce que monsieur le demande il pouvait rêver. Depuis quand être dans la même pièce qu'un assassin devait me faire ni chaud ni froid.

« Qui est ton véritable ennemi depuis toujours brooke ? »


« Jusqu'à aujourd'hui je n'en avais pas. C'est l'ascenseur émotionnel ! Je commençais enfin à te faire confiance, je ressentais même peut être quelque chose pour toi mais c'était sûrement un de tes tour de magie ça aussi. Tu es un vrai malade Traian, vas te faire soigner. »


Sur ces mots je partie en courant afin d'être le plus loin possible de Traian. J'avais peut-être eu le courage de lui dire ce que je pensais mais je n'étais pas encore suicidaire à 100%. Traian me suivit jusqu'au salon. Un vrai pot de colle celui là ! Dés demain j'allais rentrer en Angleterre.


« Je ne t'ai jamais forcé à m'apprécier Brooke. C'est le destin. Tu veux la vérité très bien tu vas l'avoir mais ne viens pas pleurer par la suite. On va faire les choses simples n'est ce pas ? Tu n'es pas Brooke mais Victoria comme tu l'as déjà deviné. On s'est rencontré il y a plusieurs siécles et depuis tu te réincarnes à cause d'une putain de prophétie ! Je suis un vampire amoureux d'une fille qui pour la première fois depuis ses nombreuses réincarnation me donne un mal fou. »


« Oh l'amoureux transi comme c'est cliché. »


« Demande à ta mère ! Elle est immortelle pour je ne sais quelle raison et elle est la source de tes réincarnations. Si tu ne me crois pas peut être qu'elle va réussir à te convaincre. Tes cauchemars n'en sont pas, c'est une prophétie. »


« C'est une caméra cachée ? Ce n'est pas drôle ! Je pensais qu'en Roumanie on avait un minimum le sens de l'humour ! »


« Je n'ai pas tué la fille dont tu as parlé. C'est Dracula, mon ancêtre. Il prends un malin plaisir à nous détruire à chaque fois. Si tu acceptes de me croire tu verras que je ne mens pas. Je ne t'ai jamais menti Brooke même lorsque la situation était affolante ».


« Où étais tu ce soir ? Si ce n'est pas toi qui as tué la fille tu as sûrement un alibi Traian. »


« Tu ne voudrais pas savoir crois moi ! »

Je le fusillais du regard et il dut comprendre que je ne changerais pas d'avis puisque après avoir levé les yeux au ciel il poursuivit :

« Brett m'a fait perdre tout contrôle et j'ai eu besoin de me nourrir. Un cerf dans la forêt mais pas une fille je te le jure ! »


« Alors lors de la promenade à cheval l'animal mort que j'ai découvert c'était toi ? »


« Non je ne chasse pas dans mon propre jardin il ne faut pas abuser quand même. C'était sûrement Dracula. Je sais que ça peut te semblait fou ce que je te raconte mais je peux te le prouver ! »

En cet instant précis il semblait tellement sur de lui que je commençais à douter. Mais depuis mon arrivée je sentais mes humeurs changeantes, peut-être était ce lui le responsable de tout cela. Il devait user de sa magie sur moi, c'était la seule hypothèse valable.

« En faisant un tour de magie pour m'obliger à te croire ? Dis-je sceptique. »


« Non en te rendant tes souvenirs de tes vies antérieures. »

Il y a encore quelques semaines j'aurais rie au nez si l'on m'avait proposé de me rendre des souvenirs de vies antérieures, mais à l'heure actuelle j'étais tellement désespéré que je ferais n'importe quoi pour retrouver une vie normale. Puis pour rendre la raison à Traian rien de mieux que de le faire redescendre sur terre. Si je ne recouvre aucun souvenirs eut être qu'il sera forcé d'admettre ses torts.

« D'accord » dis-je le plus naturellement au monde.


« C'est tout ce que tu trouves à dire ? Tu n'as même pas l'intention de râler un petit peu comme tu le fais depuis ton arrivée ? »

Traian semblait sceptique. Je l'avais sûrement pris à son propre jeu en acceptant qu'il me rende mes sois disant souvenirs.

« Si je ne récupère pas mes souvenirs je veux que acceptes que tu puisses avoir eu tort et que tu me laisses rentrer en Angleterre. »


« Je te jure que si j'échoue je te laisserais tranquille » admis Traian.

Vu sa tête il devait être en train de prier pour que cela n'arrive pas. C'était quand même assez drôle à voir. Il poursuivit :

« En revanche si j'y arrive, tu devras me faire confiance. Normalement si tout se passe bien tu me feras confiance de toi même comme avant. »


« Oui oui voilà. Allez vas y fais moi un petit tour de magie que je puisse rentrer en Angleterre. »


« Ça ne se passe pas comme ça. »

Et voilà une fois encore il y a sûrement anguille sous roche. Pourquoi faire simple lorsque l'on peut faire compliquer ? Voilà un résumé de ma vie.

« Alors comment doit on faire ? »


« Tu ne vas pas aimer j'en ai bien peur. Je vais te le dire mais tu ne dois pas t'énerver, pas me jeter d'objets à la figure et ne pas m'insulter. »

Vu la tournure de l'événement je me mis à craindre le pire.

« Puisque dans chacune de tes vies tu meurs de la main d'un vampire pour retrouver tes souvenirs tu dois te faire mordre. »

J'étais prête à pas mal de choses pour montrer à mon correspondant qu'il avait tort mais jamais je n'aurais pû imaginer qu'il veuille me saigner. Je détestais la vue du sang même lorsqu'il ne s'agissait que d'un film donc laisser un vampire me trouer la peau était hors de question.

« Est-ce qu'il s'agit d'une blague ? »


« Ce n'est pas la première fois que tu poses cette question mais la réponse est toujours la même. C'est non. À toi de voir si tu veux récupérer tes souvenirs. »


« Ou rentrer en Angleterre selon le point de vue ».


« Ça ne te fera pas mal, c'est un peu comme une piqûre. Puis ça ne va pas te changer en vampire. J'ai fait exprès de ne pas préciser par qui tu dois être mordue car cela n'a pas d'importance. Mais il vaut mieux que ce soit par moi que par Dracula n'est ce pas ? »

Rien que l'idée que ce monstre puisse me mordre me rendait nerveuse et je me mettais à trembler. Traian n'avait pas tort mais rien ne prouvait que Dracula allait forcément tenter de me mordre. Je me doutais bien que s'il venait à le faire je ne me relèverais pas. Il me prendrait jusqu'à la toute dernière goutte de sang. 
- « Et Claudius ? »

« C'est moi ou personne d'autre ! D'ailleurs depuis quand es tu au courant de l'état de Claudis ? »


« Je l'ai deviné » lui mentis-je.


« Tu n'as jamais sû mentir et Claudius n'a jamais sû garder un secret. Je lui avais dit de se taire pourtant. »


« Donc quoi ? Tu vas lui faire mal simplement parce qu'il a était honnête avec moi ? »


« Quelle image négative tu as de moi. Je ne ferais jamais de mal à mon meilleur ami tout comme je ne ferais jamais de mal à celle que j'aime. »

Ses yeux noirs me regardaient avec une telle intensité que je finis par en rougir. Et voilà comment perdre toute crédibilité pendant une dispute ! Je connaissais Traian depuis quasiment une semaine mais j'avais l'impression de le connaître depuis plus longtemps, et je savais qu'à cet instant il était sincère. Son physique incarnait la beauté et la froideur mais je savais quand il était possible de lui faire confiance et une partie de moi le voulait malgré son côté monstrueux. Je n'arrivais pas à imaginer Traian tuant cette pauvre fille. Peut-être avait il raison. Peut-être était ce Dracula. Ou peut-être allais-je regretter de lui donner ma confiance et que j'allais sûrement en souffrir.

« Je suis fatiguée, je voudrais que tu sortes de ma chambre. »


« Promets moi d'y réfléchir très sérieusement. »


« Promis ».

Sur ces mots Traian quitta ma chambre me laissant seule face une décision très importante. La nuit porte conseil. Enfin il paraît.


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