La preuve qui tue.

Dans le vieux square sans nom, le professeur Oxford promenait comme chaque soir en toute tranquillité Teddy son attachant fox-terrier, lorsqu'une jeune femme sortie de l'entrée voulut s'en emparer, pensant avoir reconnu le sien disparu la veille. L'homme un instant désemparé reprit en main le collier énergiquement, appela la police devant l'insistance de l'agresseuse pourtant frêle et porta plainte auprès de l'agent dépêché.

Miss Cambridge d'après son état civil, fut emmenée et gardée pour la nuit au poste devant son état de surexcitation, et devant ce micmac, l'animal fut placé aux bons soins de la SPA locale en attendant le verdict du juge.
Face au tribunal le lendemain (1), chacun bien entendu, s'en déclara maître, mais en l'absence d'enquête le jury demanda des preuves.

C'est alors que M. Oxford déclara qu'il pouvait en présenter une indiscutable. Il glissa dans une enveloppe un petit papier couvert de trois mots de sa main, et tendit ce pli au juge que ce dernier lut en silence, puis d'un air dubitatif ordonna le retour du corps du litige.

 L'homme lui montra un premier objet et aussitôt le toutou fit le beau tout en remuant la queue, puis au craquement de l'allumette, Teddy ouvrit la gueule et le juge bouche bée constata que ce chien fumait, comme son vraisemblable maître l'avait indiqué !

Convaincu, le jury débouta la demoiselle médusée, mais beau joueur le professeur retira sa plainte, estimant que sa nuit passée au poste était déjà une peine suffisante.

(1) Ce fait divers se passe dans un pays imaginaire.