La quarantaine

     3H07. Je me réveille en sursaut. Ou suis je? Sensation très étrange, je ne connais pas ce lit. Les vapeurs du sommeil se dissipent et je me souviens.

     Tout a commencé il y a deux mois. Non, en fait, ça remonte à beaucoup plus loin. 3 ans? Non plus, le mal était beaucoup plus profond. Je me suis souvent posé la question bateau de l'homme à 40 ans qui se retourne sur sa vie: es tu heureux?

     Pourtant, le plan semblait simple: un mariage, deux enfants, un chien, un déménagement en province avec maison pour une vie plus cool. L'american way of life. Mais voilà, j'avais le mauvais rôle: celui du desperate househusband. Celui dont le mariage s'effiloche. Pourtant, pas un coup de canif dans le contrat, rien. Mais une sensation d'être en colocation, d'être un couple parental. Pas de grands projets, pas de délires, pas de rêves. Juste une gestion en bon père des familles.

     Et il y a 3 ans, j'ai rencontré ELLE. Celle où j'ai eu l'impression d'être un ado à son premier rencard, dans le cadre professionnel (non, ce n'était pas ma secrétaire) et j'ai été amené à la revoir toujours dans ce cadre. Mon cœur s'est remis à battre, et je peux vous assurer que ça fait tout drôle. Pourquoi? Pourquoi pas ma femme? Nous n'avons fait que parler dans un cadre professionnel. Si je ressens ça, ça veut dire que je n'aime plus ma femme? Crise de la quarantaine ou véritable amour?

    La question a été vite répondue. Une discussion, une engueulade, deux mois sur le canapé. Deux mois de Messenger, de doutes, de larmes et de mon patent manque de patience.

     Ça y est, je me souviens ou je suis, je peux me rendormir en paix.