La route

Et son voyage étrange commence. Des arbres, de l'eau, du sable et du ciment. Le tour du Monde. Le  monde, perdu entre deux épaules et deux yeux. Déconnexion. Les yeux se ferment, le sable effleure mes pieds, le vent s'envole dans mes cheveux emmêlés. Is this the place I've been dreaming of ?

Un lieu calme, paisible comme avant la tempête. Des pouvoirs magiques et des ardoises, ma vie ne sera-t-elle composée que de coïncidences ? Mains, bleu, étoiles, mer, musique, magie, île... Le bateau m'attend. Je cours le long du port, du chemin de terre, dans l'allée pour aller le chercher. Qu'il ne parte pas sans moi. Vite, vite, je dévale les collines, je saute par dessus les ruisseaux. Les nuages se rassemblent et se mettent à pleurer. Pluie, pluie, gouttes de pluie le long de mon visage. Salées. Mélange exotique. Mes pieds m'emmènent inexorablement vers le bateau qui m'emmènera loin. Un rayon de soleil me conduit. Mon livre en poche est trempé, il séchera durant la nuit, quand je le promènerai sur le bateau, lent, qui avance. Je lèverai les yeux vers les étoiles. Les cygnes que je m'imaginais petits s'envoleront vers la lune blanche. Caillou dans l'eau, clapotis léger, le ronronnement du moteur. Un carnet. Donné par ma bourgeoise préférée. J'essaie d'écrire les roulis du bateau et les oiseaux qui nous suivent de haut, en route vers une terre plus chaude. Le bout de draps que j'ai arraché juste avant mon départ, ce jeudi, à 3heures dans la nuit, avec ton odeur dessus. Il est dans ma poche. Durant ma course, la nuit, je m'endors contre. Je m'accroche aux souvenirs heureux. Le voyage est long. L'Islande est loin. Le pays froid, mais les pulls ne manquent pas dans mon sac. Ce matin, j'ai aperçu des montagnes au loin et en levant la tête, un minuscule flocon de neige est venu se poser sur ma lèvre. Je suis arrivée.