LA SERRE D'OUBLIETTE

Philippe Larue

C'était à peine six heures du matin, lorsque l'esprit ensolleillé prévoyait de verbaliser la serre de Jules Onbekend, vieux retraité des chemins de fer et des voies ferrées dû aux nombreuses grèves, par une surchauffe privée.

Jules en n'avait beugler des expressions éphémères et parfois cultes, voir burlesques: de vraies autoroutes où l'occasion d'en déterrer quelques vieilles compositions chimiques au bar, étaient la providence et le Nirvana des grévistes.

Ainsi, Jules Onbekend qui Dionysos ni mortadelle dès le matin comme à son diplôme de Bacchus, en avait eu à CGT Anis, le saké Charlemagne de son enfance et vodka de grévistes sur les pelouses aux Malsherbes de Juin. Non qu'il savait Lear, mais il avait toutefois l'hydromel de Rommel en voyant couler le Rimmel de sa femme, Marinette et cette fameuse histoire d'À vous Cognac-Jay. 

Dans sa chambre, un tiroir grincheux était rempli de vieux Gin car Jules croyait que lambic était provoqué à chaque Bic lent, l'étang Bicker et qu'alambic haie...les bénédictines. 

Bref ce matin, les mille-pattes et les mouches domestiques étaient les premières à officier à l'intérieur de la serre de Jules Onbekend. De vraies insectes matinaux à parader avant de nourrir les petites tourbières d'Oubliette, lieu-dit où habitait Jules Onbekand. 

Et l'activité principale du retraité des chemins de fer, Jules, était les congratulations prodiguées à ses plantes carnivores. De toute façon, à y retraiter le fer...non, il préférait ne rien faire, comme au bar Zinc d'antan. La dionée attrape-mouche était la préférée de Jules. Il imaginait son ancien boss en être agrippé par le nez avec ses neufs anciens collègues. Non qu'il avait été le premier millepatte des chemins de fer, car Jules Onbekend était plus assis sur les traverses à blablater avec ses camarades, qu'à arpenter l'état de la voierie.

La Byblis était magique et collait même Jules à y être dans un état second, hypnotisé par ses compétences végétales. Sarah était en vérité, une sarracénia...la "Yes, we can" de la serre d'Oubliette. Originaire de Louisville au USA,  elle capturait les frelons asiatiques en provenance de la gare proche d'Angers, gardienne des traditions de la cave secrète d'Anjou de Jules, sans peurs et sans reproches sauf...

- Hé le vioux, t'as Terminator la bouteille d'Anjou de 1917! Mon année de naissance. Ma Sarah...

Ainsi parlait Marinette, femme de Jules Onbekend, haute-conseillère parlementaire de la serre d'Oubliette et payée à coups de trique.

 

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