La strada

Sortir du cadre, du rang, on en rêve tous ici, esprit bohème, fragile, mais où va-t-on, on marche à contre-courant, rêveurs, rêveuses, on se cherche un look, un genre, une poésie comme devise, comme règle de vie. A tous les idéaux, les utopistes, les solutions alternatives, les romantiques, on se pose autour d'un thé à la mûre, un café, on discute, marche ou défile pour une cause, une idée, un autre monde possible. Un vent de panique peut nous prendre quand on tue des animaux pour la sacro-sainte société de consommation, quand on s'en prend aux enfants blottis dans un mal-être perpétuel, et les filles aux ventres trop tôt arrondis, trop jeunes pour enfanter, que faire de l'enfant, le garder ou s'en débarrasser, questions horribles, trouver l'issue la meilleure sans trop de casse. J'aime ces coeurs brisés qui essaient de s'en sortir, qui relisent sans cesse une lettre de rupture déchirée, lacérée comme leur coeur piétiné, sali, le couvrir d'un mouchoir ou de larmes consolatrices. Nous sommes les enfants des étoiles et d'une lune rêveuse, nous avons été conçus avec mille espoirs et mille songes de saltimbanques, sur la route nous évoluons pour montrer qu'on existe nous aussi. Comme des saltimbanques, nous faisons notre numéro en plein air, sur des terrains vagues avant qu'il n'y en ai plus. Nos vêtements plein de poussière ne craignent pas de s'abîmer ils sont faits d'un tissu rude à l'épreuve et aux accidents de la vie, cousus d'un fin cordon ordinaire, ils tiennent avec la finesse de nos esprits légers comme des bulles de savon qui s'envolent dans le ciel bleu irisé du soleil de l'été.