La tique, le pou, le cheval et la pie

vividecateri

Une petite fable.

Dès potron-minet, sur ses six pattes, allait, je ne sais où,

 

Une tique noire, accompagnée de son jeune ami le pou.

 

L'air était pur, c'était un admirable lever du jour.

 

Dans le champ, une pie babillait des mots d'amour,

 

Sur les reins d'un cheval, devenu son partenaire.

 

Ils baguenaudaient, près de la forêt, en lisière.

 

L'insecte au ventre vide en eût fait aisément un dîner.

 

L'équidé et son écuyère les côtoyaient dans le pré.

 

L'Ixodes d'un bond n'avait qu'à sous le ventre sauter,

 

En invitant son compagnon à l'hémorragique festin.

 

Mais effarement, l'arachnide acarien, n'avait-elle pas faim?

 

Le pou était consterné qu'elle n'aille pas vers si bonne chair.

 

D'autant qu'il espérait en profiter, avide et affamé compère.

 

- Pourquoi, n'allez vous pas, ma mie, vers ce bel animal?

 

Son sang vous déplairait-il? Serait-il un danger capital?

 

- Ne percevez-vous pas mon ami, sur son dos un volatile?

 

- Certes! Je reconnais la bavarde, et son langage futile.

 

- Vous la croyez frivole. Elle est pour nous aux aguets.

 

   L'agasse est rusée et pourrait nous élire comme mets.

 

Le pou étant jeune et fougueux. N'entendait pas les avis.

 

Il avait l'estomac vide et se réjouissait dès lors, d'un tel profit.

 

Le jeune étourdi n'écouta les conseils de sa fidèle compagne.

 

Il sauta sur l'étalon et fut becqué par l'oiseau, sans état d'âme.

 

Apprenez enfants que l'on peut sans crainte entendre les aînés.

 

La jeunesse et l'ignorance sont parfois sourdes et unies à la cécité.

 

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