La vie qui nous mène

aile68

Laisser les écoutilles ouvertes, voir ce qu'il y a en bas dans la cale, des trésors, des butins inimaginables issus de contes et d'histoires de pirates vieux de cent ans. Moi j'ai une amphore de presque deux cents ans, véridique, un peu cassée, un peu esquintée, mais elle a encore de l'allure, j'y mettrai un bouquet sec un de ces quatre, même que je l'ai déjà. Il sera du plus bel effet dans ma chambre bleue et blanche. Dans mon bateau vert et blanc, je vogue, je navigue, les rames me font un peu défaut, un coup ici, un coup là, elles me rendent un peu folle, difficile de mener sa barque. Ma petite voix intérieure me dit d'aller à bâbord, je vais à tribord, vers les îles et les cocotiers, je n'ai pas confiance en moi, ou alors j'ai l'esprit de contradiction mais je ne crois pas. Difficile de se définir, de dire qui on est, où on va, j'aimerais défier les vents et le temps, tous les éléments de notre vieille Terre. Ce n'est pas la nôtre en fait, c'est nous qui lui appartenons, on dépend d'elle, de ses humeurs, de ses tsunamis et autres catastrophes naturelles. Nous ne sommes que de pauvres petits hommes, et face à elle l'univers bien plus grand ressemble à un manteau géant qui la recouvre de sa nuit bleue au coucher du soleil. La vie nous accompagne,  indicible et incompréhensible, pauvres clowns ou clones ratés, nous croyons voler de nos propres ailes mais nous ne faisons que tomber au centre de notre condition humaine. Dans le magma mystérieux du côté sombre de nos existences nous nous perdons, et nous débattons comme dans un cauchemar. L'épée dans une main, le coeur dans l'autre, ainsi vivons-nous au gré des vicissitudes de la vie et ses tempêtes, ses peines et ses joies.

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