LA VISITEUSE CHAMPAGNE
Philippe Larue
Coquette, raffinée, délicate son assise sur le vieux banc, un hêtre de 1789, antiquaille et gâteux dont la tête avait été guillotinée comme celles du roi Louis XVI sans l'écu et de Louis des Acres de l'Aigle.
La différence était que le banc avait une utilité. Tri-centenaire, il offrait l'hospitalité contrairement à la noblesse, aux popotins qui péteraient des ricochets parmi les médisances verbales. Le belvédère était adéquate envers la demoiselle et ce promontoire aux regards personnels, lui légitimait une conversation folklorique avec l'horizon.
L'océan était calme à l'extérieur, juste le frôlement des remous, avides de gourmandises sur les rochers pyrénéens, les bigorneaux de Mon Chéri. D'ailleurs Mon Chéri, méditait-elle en scrutant le soleil. L'abstinence de l'ectoplasme bien-aimé, bâillonnait les lèvres à marmotter d'ensorcelantes poésies libidineuses. Le jambage entrecroisé maintenait la robe dans la discrétion féminine que, sauf un vent effronté aurait enflammé.
Quelques pensées en suspens à ses pieds, mouchardaient sur l'écologie procurée par les Kleenex usagés de tristesses et jetés sans respects aux herbes de Juin. Probablement que les pensées contrebalançaient et neutralisaient les rumeurs d'Humex. Le dandinement des pétales montrait que le gousset...t'haies pas que les abeilles qui en avaient le monopole, mais aussi le parallélisme des rayons lumineux.
Étant donné que l'aurore était un beurre frais pour vieilles biscottes matinales & pains esquintés aux UV d'un grille-pain, et que les boutons d'or étaient de futurs culs tannés par des frelons asiatiques, elle restait comme les chromes , brillantes dans la circulation des protons. Les pensées auraient pu délibérer pour une chartreuse de Parme, mais elle était poil de chameau, ce matin.